Cet outil et cet ami « qui nous veut du bien »
Contribution technique pour seconder et ou compléter les propos de Giulietto Chiesa sur l'espionnage des alliés par la NSA.
Internet et le web vecteurs de démocratie : certainement mais comme un marteau qui a été conçu pour enfoncer des clous. Cependant mis entre de mauvaises mains un marteau peut causer de sérieux mal de crane.
Internet et ensuite les outils d'accès que sont le web ont été pensés pour répondre à deux objectifs : mise en relation et de ce fait partage des informations à moindre cout. Le réseau internet est bâti sur une topologie qui évite toute centralisation de l'information, il n'y a pas de cerveau central tout est réparti entre les postes interconnectés. L'idée première est donc de rendre se réseau très robuste car il n'a pas d'organe vital. Une partie de réseau peut être attaquée, le réseau survit. La seconde est de donner à tous les postes suffisamment de pouvoir pour diffuser sur le réseau ses propres informations. Les outils d'accès au réseau, le web, sont accessibles à tous et basées sur des technologies simples et peu couteuses.
Donc l'outil est conçu avec pour objectifs vertueux : pas de centralisation, partage, accessible à tous Toutes les technologies utilisées sont libres de droit et open source.
Et pourtant nous venons de recevoir un coup de marteau sur la tête. Bien que très bien conçu (merci les facs, merci le service public) l'outil a été détourné à des fins commerciales mais aussi de surveillance et peut attenter aux droits universels de chacun. Il faut donc y voir une leçon qui est que toute technologie peut être détournée et utilisée à des fins dangereuses.
En France par exemple nous étions très, très en avance dans les années 70 sur les technologies de l'information et des communications de ces données et très vite un organisme régulateur et de surveillance est créé la CNIL. Mais voilà le réseau s'est étendu, pas la CNIL. Les missions de la CNIL non plus n'ont pas évoluées, ils en sont toujours à la constitution de fichiers d'information qui étaient au début le seul risque évident. Mais le réseau, et surtout le web ont évolués, pas la CNIL. Les vidéos sont apparues, le paiement en ligne, le commerce. Et dès que l'on parle business, dès que les banquiers et les commerçant arrivent, c'est laissez nous faire. Et les politiques qui votent les budgets de la CNIL sont des commerçants, des banquiers ou des fils de, ou des obligés (voir la corrélation entre l'argent investi dans la campagne présidentielle et le résultat des urnes, le premier était le plus richement doté).
Donc résumons par, pas de volonté politique pour que cet outil échappe au laisser faire libéral. C'est la même chose pour les banques qui même si elles n'ont pas été conçues avec la même candeur qu'internet, voient un Moscovici aussi peu enthousiaste à les réguler lorsqu'il y a disfonctionnement et parfois escroquerie, qu'une fleur pellerin dans le cas présent. Anna Arrendt avait plusieurs fois toussé dès 1950, dénonçant l'absence de lois internationnales suffisamment claires pour éviter enfin ce que de nombreuses populations veanient de subir. C'est cela le libéralisme beaucoup de cohersition individuelle mais aucune règles sur le commerce. Donc désormais le commerce est mondialisé, interconnecté et sans règles.
Enfin il y a quand même un dernier petit problème lié à l'évolution technique. Nous en sommes à un tel stade de l'intégration des composants que désormais stocker les données ne coute plus rien (le cloud est apparu depuis ce pas technologique). Que la NSA espionne nous nous en doutions, que des réseaux sans contrôle vous tracent vous le saviez aussi. Il suffit de rechercher un paire de chaussure pour voir ensuite son écran tapissé de brodequins pendant plusieurs jours. Non le problème est qu'il est très simple désormais d'aspirer toutes ces informations et de les stocker. Cela laisse de loisir de les analyser plus tard et calmement et indéfiniment. Autant vous dire que les outils d'analyse lexicale sont pléthores et très perfectionnées. Et dès qu'un outil sera plus performant il sera facile de passer à nouveau les mêmes données à la moulinette. Donc même si aujourd'hui certaines données ne sont pas utilisées, elles le seront demain et comme nous l'avons vu précédemment n'attendez rien des politiques qui sont actuellement aux commandes (des commanditaires pourrait on les appeler).
Dernier point technologique. Les technologies, les couches de bas niveau qui font fonctionner le réseau sont libre de droit, mais tous les outils développés pour capter, fidéliser, modéliser, surveiller des clients ne le sont évidemment pas. Des technologies développées dans nos services publics, utiles à tous, ont été brevetées par Alcatel par exemple, puis acquises par Lucent et maintenant volées par Goldmand Sachs (Melechon s'époumone sur le sujet en vain http://www.jean-luc-melenchon.fr/2013/10/21/espionnage-des-etats-unis-ou-est-passe-francois-hollande/). Car non seulement il faut s'assurer que ces outils continuent de servir çà tous et ne soient pas détournés, accaparés et centralisés par des groupes ou des états à des fins hégémoniques. Tout cela devient très vite stratégique. Pas étonnant dès lors que la chine par exemple développe ses propres technologies
Nous venons de constater que les amis d'aujourd'hui s'écoutent tous mutuellement, ils ont tous conscience que les amis d'aujourd'hui peuvent être un danger demain. Dans ce cas nous sommes bien mal pourvus et quelles sont les réponses .
Quelle confiance peut on avoir dans des outils devenus vitaux, détenus par des consortiums aussi peu recommandables que Goldman sachs ou des pays aussi agressifs que les états unis ?
Quelle confiance peut on avoir dans un guidage par satellite fourni par un pays tier (Galileo n'est pas encore accessible) ?
Quelle confiance peut on avoir dans une armada commandée par un pays tier ?
Quelle confiance peut on avoir dans nos avions de combat lorsqu'ils sont ravitaillés et parfois guidés par des avions d'un pays tier ?
Quelle confiance peut on avoir dans un libre échangisme avec pour monaie les bons du supposé trésor un pays tier ?
Vous voyez, Internet n'est qu'un outil et il n'est pas le seul a poser problème. Manquent très souvent, un mode d'emploi mais surtout des lois et des règles d'utilisaition
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