• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Technologies > Comment intégrer la sérendipité

Comment intégrer la sérendipité

Un des dangers des réseaux sociaux est qu’ils nous poussent à penser comme les autres, ce que les Américains appellent “group think”. Une quantité croissante d’informations nous parvient par leur intermédiaire. Les pistes peuvent être riches, mais nous avons tendance à nous y connecter avec des gens qui pensent plutôt comme nous.

Dans un article publié par le New York Times du 1er août , Damon Darling regrette, d’une façon plus générale, que les TIC tendent à réduire les hasards heureux, ce qu’en anglais on appelle “serendipity” (et que d’aucuns voudraient traduire par “zadigacité “… allez donc voir Wikipedia en français pour en trouver la raison).

J’ai tendance à croire que la navigation sur le web, pour peu qu’on s’y livre avec un minimum de curiosité est au contraire une fabuleuse source de sérendipité (le néologisme qui permet de traduire ce mot qui n’existe pas en français). Mais je dois reconnaître que les réseaux sociaux (et les systèmes de référence et de votes qui les accompagnent) poussent sinon à la pensée unique du moins à une pensée à géométrie très peu variable.

C’est pourquoi j’ai tendance à promouvoir, lors de mes cours par exemple, la “embedded serendipity” ou la sérendipité embarquée, intégrée aux processus de collecte d’information.

Je le fais de deux façons au moins :

En intégrant des flux RSS qui ne m’intéressent que marginalement dans ceux que je consulte régulièrement. La possibilité des hasards heureux augmente.

En essayant régulièrement de pratiquer le ricochet virtuel : quand je clique sur un lien qui me conduit à une page surprenante je m’efforce de répéter l’opération au moins deux fois en cliquant sur les liens que je trouve à chaque étape. Au bout du compte, je me retrouve souvent en territoire inconnu (et rien n’empêche de continuer à sauter…).

Je suis sûr que vous avez d’autres recettes et je vous invite à les partager.

[Photo Flickr de guyphenix ]


Moyenne des avis sur cet article :  4.56/5   (18 votes)




Réagissez à l'article

9 réactions à cet article    


  • easy easy 4 août 2009 12:07


    Très certainement, la flanerie sur le Net offre quelque chose d’inédit sur le plan de la promenade hasardeuse, des découvertes fortuites et renversantes.
    Restent quelques rigidités ou barrières à vaincre, dont celles des langues.

    On ne sera vraiment dans la découverte que le jour où l’on comprendra ce qui aura été écrit ou dit dans une langue jusque là impénétrable, par des gens qu’on ne fréquente pas du tout et qui sont très peu présents sur le Net.

    Il y a la musarderie.
    Et il y a ce qu’on en fait de ces rencontres hasardeuses.
    Ce n’est pas parce qu’on est en contexte de musarderie qu’on active pour autant notre mécanisme divinatoire ou prophétique
    Et inversement, on peut très bien activer le détective qui est en nous à la vue de quelque chose se situant sur notre chemin très habituel.

    Pour ma part je n’utiliserais sérendipité que dans l’acception suivante : Tendance à jouer compulsivement ou automatiquement de sagacité en même temps que d’ouverture d’esprit, pour deviner quelque chose -du passé, du présent ou du futur- en fonction d’indices a priori épars que l’on rassemble et met en relation selon une logique personnelle, généralement causaliste. (Je n’évoque pas la question du hasard, car il s’impose naturellement partout et tout le temps)
    Edgard Poe aurait été un maître du genre


    Mais à force d’aboutir à des déductions justes (Cf les enquêtes policières où le criminel avoue ce qui a été deviné) nous avons l’impression que notre culture de l’assemblage est universelle. Il se pourrait que nous n’ayons pas toujours raison.


    • monbula 4 août 2009 15:53

      Et le potin de la commère..cela fait quoi en américain.

      A la sérendipté, je préfère la compréhension apprise.

      J’aime pas la boule de crystal.


      • Antivolt 4 août 2009 16:22

        trouver une aiguille connue dans une botte de foin connue ;
        trouver une aiguille connue dans une botte de foin inconnue ;
        trouver une aiguille inconnue dans une botte de foin inconnue ;
        trouver n’importe quelle aiguille dans une botte de foin ;
        trouver l’aiguille la plus pointue dans une botte de foin ;
        trouver la plupart des aiguilles contenues dans une botte de foin ;
        trouver toutes les aiguilles contenues dans une botte de foin ;
        pouvoir affirmer qu’il n’y a pas d’aiguille dans une botte de foin ;
        trouver des choses qui ressemblent à des aiguilles dans une botte de foin ;
        connaître chaque nouvelle aiguille qui apparaît dans la botte de foin ;
        trouver où sont les bottes de foin ;
        trouver des aiguilles et des bottes de foin, quelles qu’elles soient.
        mal chercher l’aiguille dans la botte de foin et la trouver quand même .

        Chercher une aiguille dans une botte de foin , y découvrir avec bonheur la fille du fermier , puis entreprendre d’autres recherches légères, loin des aiguilles , du foin et des filles de fermier.

        La sérendipité http://knol.google.com/k/lyonel-baum/la-srendipit/2k8pqpdqx6p8k/74#


        • kalon kalon 5 août 2009 00:07

          Le meilleur psychanaliste du monde ne pourra jamis comprendre l’anxiété de son patient qu’au travers de sa propre anxiété.
          Sauf Dieu, mais cà, c’est une autre histoire !


        • Paul Cosquer 4 août 2009 23:29

          Alors, si j’ai composé une musique au piano hier soir, c’est par sérendipité ?
          J’en suis tout dépité.

          Au concours des mots les plus laids, « sérendipité » a toutes ses chances de gagner et ce ne sera pas le fruit d’un hasard inattendu. Voltaire, au secours ! C’est ton Zadig qu’on assassine !


          • kalon kalon 5 août 2009 00:02

            Une lecture trés agréable mais il lui manque une hypothése.
            Le temps est’il tel que nous le percevons ?
            Lisez A. Prigogine qui nous dit que notre perception du temps est, probablement, fausse et, alors, notre instinct ne serait qu’une boucle créee dans l’espace-temps.
            Le meilleur de nos savant n’a, jamais, rien inventé, il n’a fait que comprendre ( mal) quelque chose qui existe.
            ce principe de « serendipy » ne peut étre inscrit que dans une fonction ou le temps soit défini comme linéaire et déterminé, ce qui n’est pas, forcement, le cas.
            L’intuition, c’est la mémoire morte de l’individu, la « read only mémory » de nos PC, en somme.
            En suivant cette idée, le présent ne sait pas exister car le futur ne sait pas avoir de passé.
            C’est l’observateur qui pense à l’aiguille, la meule de foin n’y est pour rien !


            • kalon kalon 5 août 2009 00:22

              Nous avons construit notre informatique sur le principe qu’un systéme ne sait étre qu’ ouvert ou fermé.
              Et pourtant, il doit, forcement, exister une valeur entre 0 et 1, sans quoi 0 serait 1


              • Gasty Gasty 5 août 2009 08:08

                Un espace.....temps. La valeur qui reconnait deux état.


              • Ecométa Ecométa 5 août 2009 13:11

                Sérendipité : vous décidez de faire table rase de votre passé et vous partez vers l’inconnu pour découvrir. Chemin faisant des éléments visuels concernant une chose précise, ceci sans l’avoir précisément vue, vous donnent des certitudes quand à cette chose, ceci, au point de pouvoir la décrire parfaitement. En l’occurrence il s’agit d’un chameau qui se trouve avoir disparu et qu’on vous accuse d’avoir volé, tellement vous semblez bien le connaître. Heureusement le chameau est retrouvé et vous êtes disculpés !  Tout est bien qui fini bien ; mais la chose aurait très bien pu mal finir : serins-nous pour autant dans ce concept de « sérendipité » ! L’aventure de Socrate, ou encore celle de Galilée : relèvent-elles de ce concept ? L’aventure de ces fils de Roi est en soi très intéressante et il y a là plusieurs choses à en déduire ; pour autant comment en sortir un seul mot : sérendipité !

                Toute réalité est-elle bonne à dire ? Toute réalité est-elle bonne à décrire ? Qu’est-ce, pour nous, les humains, qui avons la possibilité de construire cognitivement et culturellement notre réalité : ceci pour le meilleur comme pour le pire ! Qui construit réellement cette réalité humaine : tous le monde démocratiquement ou essentiellement les Elites avec leur savoir spécieux, fallacieux, manipulateur, hypocrite car avant tout utilitariste !

                Nous avons parfois, nous autres, les humains, un drôle de rapport à la réalité ; c’est ainsi que logique dichotomique oblige (vieille résurgence de l’antédiluvienne lutte entre le bien et le mal) ; plus précisément opposition culture / nature oblige, réalité naturelle pourtant intangible oblige, nous avons établi un savoir en totalement négation de la Nature et des états de nature, dont la nature humaine ! Autant d’éléments de la Nature, d’un « tel quel », qui, étonnamment, culturellement, ne conviennent pas avec notre savoir rationalo technoscientiste !


                Partir à la découverte de choses nouvelles, découvrir par des faits une réalité, affirmer cette réalité (faut-il affirmer ou ne pas affirmer la réalité) ; ensuite, ayant affirmer cette réalité, et que ceci vous pose problème au point de vous retrouver emprisonné... et qu’il n’y a plus qu’à espérer que le bon sens et l’entendement l’emporteront : l’affaire est loin d’être gagnée ! D’autant plus qu’à notre époque, le bon sens et l’entendement sont loin de faire florès ; heureusement on n’emprisonne plus pour ce genre de motif : encore que !

                Ainsi, par l’observation, avec un esprit ouvert et critique, allant même à l’opposé d’une idée reçue, car tout le monde utilise le mot mais sans jamais réellement le définir, telle une pure croyance, tel un dogme ; donc partant de tout cela j’affirme que le « capitalisme » est un usage paroxysmique du capital ! J‘affirme également, à l’appui de cette constatation, qu’étymologiquement, le sens que je donne au capitalisme est exact : la terminaison en « isme » ajouté à la racine capital, indiquant une notion abstraite, une façon de dire, une  doctrine, un dogme, un usage abusif voire paroxysmique !

                Partant de là j’affirme que le capital (au même titre que le crédit, qui, par ailleurs, permet de constituer un capital : capital emprunté), est un moyen utile et nécessaire à l’économie ; mais que le capitalisme, lui, qui est une réduction de l’économie à un seul de ses moyens jugé comme essentiel et exclusif de tous les autres qui forcément s’y trouvent réduits : que le capitalisme relève de la bêtise humaine ! Si le capital est utile à l’économie le capitalisme, comme usage paroxysmique, comme usage abusif, du capital, lui, est une tare pour l’économie !


                Réduit-on l’économie au crédit, avec un système économique qui s’appellerait le « crédisme » avec des « crédistes » tenants du crédit : non ! Alors pourquoi le fait-on avec le capital ?

                L’erreur est humaine, même éminemment humaine ! Or, nous conceptualisons humainement notre savoir et notre culture, de même que nous construisons tout aussi humainement notre réalité ! Considérant cela, ce n’est pas d’un système de vérité pure, serait elle même scientifique et technique cette vérité pure, mais d’un système ou l’erreur et l’illusion, voire même la manipulation, sont toujours possibles : d’un système dans le quel l’introspection est de mise afin de ne pas répéter sans cesse les même erreurs ! Le temps est dialectique disait Plotin, autrement dit la temporalité humaine, la conscience d’un passé, la réalité du présent, et un avenir prévisible ; cette temporalité humaine, sauf à la nier et lui, préférer le temps de la science et de la technique,  cette temporalité humaine participe de l’intelligence  humaine : de la conscience humaine !

                Pour Henri Bergson, élève doué pour les mathématiques aux dires de ses professeurs, mais qui leurs préféra la philosophie ; « la conscience (état de conscience individuelle ou collective) serait un trait d’union, une sorte de pont jeté (au présent) entre le passé et l’avenir. La conscience humaine (ce qui se fait avec science au sens connaissance et non méthode) serait donc liée à la temporalité humaine : d’où son importance ! Dans le même ordre d’idée : est-ce que l’inconscience ou plus exactement l’absence de conscience de notre moderne société technoscientiste, celle de l’action pour l’action, de l’efficacité pour l’efficacité, celle du sujet sans objet et de l’objet sans sujet, qui confond cause et conséquences, fin et moyen : cette inconséquence et cette inconscience humaine ne serait-elle pas précisément lié un mur scientiste construit entre les choses, les disciplines, entre passé et présent ? Entre un passé non assumé, voire occulté et même nié, et un présent qui ne se justifie que par rapport à l’avenir, par la prospective, comme une sorte de fuite en avant schizophrénique qui fait que, l’histoire des hommes étant têtue, nous répétons toujours les mêmes erreurs incapables que nous sommes de tirer des enseignements de nos erreurs passées !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès