Sérendipité : vous décidez de faire table rase de votre passé et vous partez vers l’inconnu pour découvrir. Chemin faisant des éléments visuels concernant une chose précise, ceci sans l’avoir précisément vue, vous donnent des certitudes quand à cette chose, ceci, au point de pouvoir la décrire parfaitement. En l’occurrence il s’agit d’un chameau qui se trouve avoir disparu et qu’on vous accuse d’avoir volé, tellement vous semblez bien le connaître. Heureusement le chameau est retrouvé et vous êtes disculpés ! Tout est bien qui fini bien ; mais la chose aurait très bien pu mal finir : serins-nous pour autant dans ce concept de « sérendipité » ! L’aventure de Socrate, ou encore celle de Galilée : relèvent-elles de ce concept ? L’aventure de ces fils de Roi est en soi très intéressante et il y a là plusieurs choses à en déduire ; pour autant comment en sortir un seul mot : sérendipité !
Toute réalité est-elle bonne à dire ? Toute réalité est-elle bonne à décrire ? Qu’est-ce, pour nous, les humains, qui avons la possibilité de construire cognitivement et culturellement notre réalité : ceci pour le meilleur comme pour le pire ! Qui construit réellement cette réalité humaine : tous le monde démocratiquement ou essentiellement les Elites avec leur savoir spécieux, fallacieux, manipulateur, hypocrite car avant tout utilitariste !
Nous avons parfois, nous autres, les humains, un drôle de rapport à la réalité ; c’est ainsi que logique dichotomique oblige (vieille résurgence de l’antédiluvienne lutte entre le bien et le mal) ; plus précisément opposition culture / nature oblige, réalité naturelle pourtant intangible oblige, nous avons établi un savoir en totalement négation de la Nature et des états de nature, dont la nature humaine ! Autant d’éléments de la Nature, d’un « tel quel », qui, étonnamment, culturellement, ne conviennent pas avec notre savoir rationalo technoscientiste !
Partir à la découverte de choses nouvelles, découvrir par des faits une réalité, affirmer cette réalité (faut-il affirmer ou ne pas affirmer la réalité) ; ensuite, ayant affirmer cette réalité, et que ceci vous pose problème au point de vous retrouver emprisonné... et qu’il n’y a plus qu’à espérer que le bon sens et l’entendement l’emporteront : l’affaire est loin d’être gagnée ! D’autant plus qu’à notre époque, le bon sens et l’entendement sont loin de faire florès ; heureusement on n’emprisonne plus pour ce genre de motif : encore que !
Ainsi, par l’observation, avec un esprit ouvert et critique, allant même à l’opposé d’une idée reçue, car tout le monde utilise le mot mais sans jamais réellement le définir, telle une pure croyance, tel un dogme ; donc partant de tout cela j’affirme que le « capitalisme » est un usage paroxysmique du capital ! J‘affirme également, à l’appui de cette constatation, qu’étymologiquement, le sens que je donne au capitalisme est exact : la terminaison en « isme » ajouté à la racine capital, indiquant une notion abstraite, une façon de dire, une doctrine, un dogme, un usage abusif voire paroxysmique !
Partant de là j’affirme que le capital (au même titre que le crédit, qui, par ailleurs, permet de constituer un capital : capital emprunté), est un moyen utile et nécessaire à l’économie ; mais que le capitalisme, lui, qui est une réduction de l’économie à un seul de ses moyens jugé comme essentiel et exclusif de tous les autres qui forcément s’y trouvent réduits : que le capitalisme relève de la bêtise humaine ! Si le capital est utile à l’économie le capitalisme, comme usage paroxysmique, comme usage abusif, du capital, lui, est une tare pour l’économie !
Réduit-on l’économie au crédit, avec un système économique qui s’appellerait le « crédisme » avec des « crédistes » tenants du crédit : non ! Alors pourquoi le fait-on avec le capital ?
L’erreur est humaine, même éminemment humaine ! Or, nous conceptualisons humainement notre savoir et notre culture, de même que nous construisons tout aussi humainement notre réalité ! Considérant cela, ce n’est pas d’un système de vérité pure, serait elle même scientifique et technique cette vérité pure, mais d’un système ou l’erreur et l’illusion, voire même la manipulation, sont toujours possibles : d’un système dans le quel l’introspection est de mise afin de ne pas répéter sans cesse les même erreurs ! Le temps est dialectique disait Plotin, autrement dit la temporalité humaine, la conscience d’un passé, la réalité du présent, et un avenir prévisible ; cette temporalité humaine, sauf à la nier et lui, préférer le temps de la science et de la technique, cette temporalité humaine participe de l’intelligence humaine : de la conscience humaine !
Pour Henri Bergson, élève doué pour les mathématiques aux dires de ses professeurs, mais qui leurs préféra la philosophie ; « la conscience (état de conscience individuelle ou collective) serait un trait d’union, une sorte de pont jeté (au présent) entre le passé et l’avenir. La conscience humaine (ce qui se fait avec science au sens connaissance et non méthode) serait donc liée à la temporalité humaine : d’où son importance ! Dans le même ordre d’idée : est-ce que l’inconscience ou plus exactement l’absence de conscience de notre moderne société technoscientiste, celle de l’action pour l’action, de l’efficacité pour l’efficacité, celle du sujet sans objet et de l’objet sans sujet, qui confond cause et conséquences, fin et moyen : cette inconséquence et cette inconscience humaine ne serait-elle pas précisément lié un mur scientiste construit entre les choses, les disciplines, entre passé et présent ? Entre un passé non assumé, voire occulté et même nié, et un présent qui ne se justifie que par rapport à l’avenir, par la prospective, comme une sorte de fuite en avant schizophrénique qui fait que, l’histoire des hommes étant têtue, nous répétons toujours les mêmes erreurs incapables que nous sommes de tirer des enseignements de nos erreurs passées !