Des entreprises intelligentes analysent le web pour prendre leur décision
Les analyses croisées des données extraites par les services commerciaux, marketing, financiers ou des processus organisationnels permettent de prendre des décisions à partir de faits observés en interne et moins sur des intuitions. Ces nouvelles règles analytiques s’appliquent maintenant à la plus grande base mondiale d’informations : internet.
Déceler une pépite de savoir dans les informations qui jaillissent chaque minute d’un bout à l’autre de la planète internet donne une idée de ce que peut être un morceau d’éternité. Et parce que l’éternité c’est infini, les spécialistes de l’information industrialisent un tri et une sélection intelligents et redoutables d’efficacité.
Comment ça marche ? Apprendre, c’est évidemment cibler ce qu’on veut savoir. Bien sûr, la question n’est pas seulement de sélectionner des milliers de sources d’information parmi des milliards, mais également de s’interroger sur le contenu et la pertinence de l’information publiée. Il s’agit de s’enraciner au cœur d’un réseau de connections de personnes, de faits et de lieux mémorisés. Bref, un réseau d’efficacité qui contourne les apparences. C’est tout le savoir-faire technologique de certaines sociétés. La récolte d’un élément essentiel concret. Utile et exploitable, à chaque instant.
Les états doivent protéger l’activité économique. La récente fusion de Suez (Energie) et Gaz de France illustre cet enjeu pour la France alors que les compagnies pétrolières traditionnelles perdent le contrôle des prix depuis les fortes hausses des matières premières en 2005.
Un exemple : une direction de la commission européenne spécialisée dans l’analyse des risques en approvisionnement d’énergie doit anticiper les mutations de l’environnement de sept compagnies nationales pétrolières qui règnent sur la production et la distribution de l’or noir et du gaz - nous parlons ici de la Chine, de la Russie, de l’Iran, de l’Arabie saoudite, du Venezuela, du Brésil et de la Malaisie. Il faudra plus d’une trentaine d’années avant que les nouvelles énergies occidentales ne puissent se substituer aux énergies fossiles. Dans ce contexte, une coupure de gaz peut obérer toute l’activité économique d’un pays. Les traditionnels leaders américains ou européens (Chevron, Exxon, Shell, BP...) doivent-ils organiser ou non leurs propres services de sécurité armée, comme le géant Gazprom, pour protéger leurs employés menacés d’enlèvement ou de mort par des groupes terroristes ou tribaux qui prétendent contester leur présence et leur activité industrielle ? C’est le cas, notamment, au Nigeria, en Indonésie ou dans quelques petits pays arides qui ont retrouvé des frontières oubliées avec l’Union soviétique. La question n’est pas anodine. Aux marches de la Russie, une société quasi-étatique, GazProm, n’agit pas autrement depuis plus de quinze ans. Mais quels sont les boucliers face à cette menace ? Qui est dans la cible ? Qui agit ? Où ? Et qui réplique ?
L’analyse des flux informationnels est devenue une différenciation indispensable aux entreprises pour anticiper les actions concurrentes ?
Un spécialiste met au service de son client l’analyse simultanée du plus grand bouquet de sources mondiales (médias et blogs) dans toutes les langues. Jusqu’à présent aucune étude, aucune enquête quantitative et qualitative n’a été menée à l’aide d’un moteur sémantique avec des spécialistes du secteur. Pourtant, le client a découvert pourquoi en avril dernier, c’est au Nigeria que le terrorisme et la menace d’enlèvement des employés de compagnies pétrolières ont le plus frappé. Pendant un mois, les personnels les plus ciblés ont été ceux de Chevron et de Shell. Personne ne l’avait identifié.
La méthode légale, c’est un moteur sémantique, paramétré sur mesure par des ingénieurs et des analystes, pour donner un sens aux milliers d’articles traitant de ce risque et analysés automatiquement. La veille intelligente. S’il le désire, le client est alerté lorsque le volume ou la tonalité des publications sur chaque entité suivie varient anormalement sur la planète. Puisque l’information navigue sur des mots, il s’agit de repérer les expressions « qui parlent ». L’essentiel n’est pas forcément serti dans la grande actualité. « Les mots-clés sont ceux qui font sauter le verrou, pas ceux qui désignent la serrure ».
En fait, pour le spécialiste, une requête de mots-clés, c’est un trousseau plein de passe-partout officiels. Des dictionnaires de sésames qui ouvrent et qui s’ouvrent sur des horizons sans cesse renouvelés. En un clic. Sur un thème, une entité sélectionnés ou même un graphique la palette des informations filtrées, espérées ou inattendues, apparaît. Les sources journalistiques classiques (reportages, dossiers, interviews) comme les nouveaux blogueurs sont brutalement redevenus plein d’intérêt dans les profondeurs des analyses comparatives avec leurs consœurs étrangères.
Ce qui compte, ce sont les correspondances, les croisements d’informations. La force des entreprises analytiques, c’est l’association d’idées avec de moins en moins d’intuition. Pour savoir et pour agir plus vite.
Sinon ? Eh bien, il y a toujours les cellules de renseignements humains qui, pour certaines, ont du mal à respecter les lois en vigueur ou, pour d’autres, à lire plus de cinq cents articles quotidiens. C’est tout dire.
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