Fin de la navette : l’URSS gagne la course aux étoiles !
Qui l'aurait cru ? 20 ans après la chute de l'URSS, les USA vont dépendre du bon vieux Soyouz soviétique pour acheminer leurs atronautes dans l'espace ! Battu dans le 100 metres à la Lune, les Soviets emportent une victoire posthume inattendue dans l'épreuve d'endurance.
Discovery, la plus ancienne des navettes spatiales américaine en service a effectué son dernier vol en février et va prendre une retraite méritée vraisemblablement au musée national de l'Air et de l'Espace de Washington. Elle avait commencé sa carrière le 27 août 1979 et était le troisième orbiteur de ce type succédant à Columbia et Challenger qui avait explosé en 1986.
Endeavour, la navette la plus récent, construite pour remplacer Challenger est sur le point de faire aussi son dernier périple autour de la terre. Elle attends actuellement sur son pas de tir que le problème électrique qui vient de retarder sont lancement soit réparé.
Ensuite, la Nasa tournera définitivement cette page de son histoire en procédant au lancement ultime de la navette Atlantis en juin prochain.
C’est ainsi que se terminera le projet de Space Transportation System, ou STS imaginé dès 1968 pour se concrétiser le 12 avril 1981 avec le décollage de Columbia.
Mais, bien évidemment, la Nasa continuera à envoyer des hommes dans l’espace.
Cependant le successeur à la navette spatiale n’aura pas le coté glamour qu’avaient les navettes. Son système de mise en orbite ne fait appel à aucune technologie innovante. Son orbiteur ne sort pas d’un roman de SF et son retour sur terre ne donnera pas lieu à un atterrissage spectaculaire : c’est Союз .
Vous ne lisez pas le russe ?
Il s’agit du bon vieux lanceur Soyouz, made in CCCP depuis 1967 et conçu en 1962.
Non vous ne rêvez pas.
Alors que la NASA nous promettait de poser le pied sur Mars avant 2030, les USA se retrouvent sans le moindre véhicule habité pour envoyer des hommes ne serait-ce qu’en orbite basse et n’en auront pas avant des années.
Le 29 mars, Barack Obama a annulé le programme Constellation, lancé en 2004 par G.W.Bush avec le slogan « back to the moon ! ».
En fin de compte c’est plutôt un retour brutal sur terre que la NASA doit encaisser, imposé par les dures réalités économiques d’un puissance mondiale asphyxiée par sa dette souveraine titanesque et dont les ressources sont englouties par sa machine de guerre.
Ciao donc capsule Orion !
Adios module lunaire, Altaïr !
Bye bye fusée Arès !
Adieu programme Constellation (qui a tout de même englouti 9 milliards de dollars !)
Bonjour programme Consternation !
En bonne élève du libre marché, la NASA s’est donc tournée vers le privé et a ouvert un appel d’offre pour prendre le relais des russes.
Mais les spécialistes les plus sérieux postulent qu’il est impossible de fournir un tel engin avant 2020.
L’URSS a donc finalement gagné la course à l’endurance dans la conquête spatiale !
Quel ironie que les camarades du soviet suprême ne soient plus là pour savourer leur victoire.
Comment donc ces va-nu-pieds d’ex-soviétiques ont-ils pu faire pour parvenir à cet exploit, et ce en dépit de l’effondrement de leur système politique et de leur économie ?
Un comparaison des stratégies des deux puissances spatiales est nécessaires pour comprendre.
Le Soyouz qui décolle aujourd’hui de la base (qui n’est plus secrète) de Baïkonour n’est plus vraiment le même que celui qui succéda au héroïque Voshkod monoplace de Gagarine, à partir de novembre 1963.
En réalité Soyouz n’est pas un engin mais un train spatial de 7 tonnes et long d'environ 9 mètres composé de 3 modules complémentaires (blocs) destinés chacun à une fonction différente :
Module orbital (A) :
1 Système d'amarrage et écoutille, 2 et 4 antenne Kours, 3 antenne transmission TV, 5 caméra, 6 écoutille
Module de descente (B) :
7 compartiment parachute, 8 périscope, 9 hublot, 11 bouclier thermique
Module de service (C) :
10 et 18 moteurs de contrôle d'orientation, 21 réservoir oxygène, 12 senseurs de Terre, 13 senseur solaire, 14 point d'attache des panneaux solaires, 16 antenne Kours, 15 capteur thermique, 17 propulsion principale, 20 réservoirs ergols, 19 antenne télécommunications
Seul le module de descente revient sur terre et atterri grâce à des parachutes.
Plusieurs versions du vaisseau standard se sont succédé mais sans rupture ou remaniement fondamental du concept d’origine :
1967 Soyouz 7K-0K (premier Soyouz habité)
1976 Soyouz 7K-T,
1974 Soyouz 7K-TM (RDV orbital avec Apollo)
1978 Progress (version cargo inhabitée du module de service),
1980 Soyouz T,
1986 Soyouz TM
1990 VBK Raduga (version cargo inhabitée du module de rentrée)
2002 Soyouz TMA.
D’autres variante on vu le jour comme le programme lunaire (Soyouz 7K-L1) ou une version chinoise nommée Shenzhou.
Contrairement à la NASA qui a opté pour une rupture complète à la fin du programme Apollo, les russes ont adopté une stratégie beaucoup plus conservative.
Alors que les USA, grisés par leur succès, se dotaient d’un module orbital capable de tout faire, y compris de ramener au sol un satellite en vol plané, l’URSS menait un programme qui semblait bien moins télégénique.
D’un coté une rupture technologique, de l’autre un système modulaire évolutif misant sur des méthodes éprouvées plutôt que l’innovation radicale.
Evidemment, les soviétiques ont aussi été titillés par l’aventure mais leur navette Bourane n’a volé qu’une fois en 1988 avant que l’URSS, à bout de souffle ne se rabatte sur Soyouz.
Il est cependant peu probable que les russes auraient stoppé le programme Soyouz si Bouranne avait continué de voler. Le ravitaillement de la station orbitale Mir devait continuer a être assuré par vaisseau cargo Progress, un Soyouz inhabité.
Aujourd’hui, il est en position de monopole sur le marché de la mise en orbite d’humains. Il n’est pas question de l’arrêter, au contraire. Il sert même de base au programme Crew Space Transportation System, une collaboration entre de l’Agence Spatiale Européenne et l’agence russe Roskosmos, projet que d’aucuns ont rebaptisé Eurosoyouz.
Petite revanche pour les USA, en2008, les russes su programme Soyouz ont évoqué le développement possible d'une capsule conique type Apollo prévue pour 6 spationautes et faisant office, comme Apollo en son temps, à la fois de module orbital et de module de descente.
Finalement, les Américains n’auraient ils pas mieux fait de se contenter du bon vieil Apollo ?
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