GALILEO : mais qui veut la peau de GALILEO ?
Galileo est le nom de code du programme européen de géolocalisation dont l'aboutissement est de permettre d’offrir une solution alternative au système GPS sous contrôle américain et susceptible d'être occulté à tout moment du fait d'une sanction commerciale ou politique par exemple.
Cette menace, ainsi que la perspective d'éventuelles contreparties financières exigées par les USA en fonction de la précision demandée par certains utilisateurs ont poussé les états membres de l'UE de décider au lancement de ce projet en 1999 afin de s'affranchir de ces contraintes.
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La Russie possédant elle aussi son propre système de géolocalisation Glonass depuis le début des années 2000 aurait aussi pu offrir une solution alternative le cas échéant …
Sagement, l'UE à préféré s'en tenir à garder sous son contrôle son propre système.
Le hic, ainsi qu'à chaque fois que l'Europe tente une quelconque velléité d'indépendance vis à vis des États-Unis, comme par hasard les ennuis s'accumulent entraînant des retards dans les programmes pouvant parfois conduire à leur abandon. (cf projet fusée Europa, par ex.).
Ces ennuis peuvent être d'ordres techniques ou financiers, voir les deux !
Problèmes techniques issus le plus souvent des exigences d'un cahier des charges alourdi par les desiderata des divers contributeurs du programme en question.
Lors des négociation entre représentants des nations impliquées dans ces programmes, je puis vous assurer que les attachés militaires ou économiques étrangers en places près leurs ambassades dans les pays contributeurs suivent de très près les négociations relatives aux clauses des cahiers des charges ainsi que de la consolidation du coût final et du montant de la participation de chacun...quitte à souffler auprès de leurs collègues ou amis (dans ce petit monde militaro-industriel, tout le monde connaît tout le monde !) impliqués dans ces négos quelques « suggestions » anodines en apparence, mais difficiles sinon en inadéquation avec la finalité du projet.
Quand après de longues discussions et que les parties techniques et financières sont bouclées, le projet entre dans sa phase réalisation entraînant de nouvelles négociations avec les principaux sou-traitants ainsi que sur la forme que prendront les contrats qui les lieront au maître-d'oeuvre.
On a pu voir ainsi les retards s'accumuler et les coût grandir pour la réalisation de l'avion de transport A 400M, ou voir l'Italie rejoindre seule le projet des frégates multi-missions les autres pays ayant désertés l'affaire pour raisons diverses...
Je me souviens aussi d'avoir vu l'annulation d'un gros contrat entre un consortium européen et le Brésil sur intervention personnelle du président américain (Carter en l’occurrence)
Bref, tout ça pour dire, mais ça n'étonnera personne ici sur AV, que nos amis américains ne sont pas les derniers à glisser leurs peaux de bananes sous les pieds des projets européens !
Quid des russes ?
On peut se poser la question, car cette fois, aujourd'hui 23 du mois d'août 2014, c'est une fusée Soyouz qui est supposée avoir merdé, entraînant un erreur de trajectoire et déposé les deux satellites de Galiléo sur une orbite incongrue.
On entend, vous, moi, chaque mois, quand ce n'est pas chaque semaine de grandes séances de « cocoricos » sur les ondes où une nouveau satellite d'exploration de quelque chose vient d'être lancé « avec succès », on a presque envie de dire : « comme d'hab » !
Des dizaines, voire plusieurs centaines de satellites lancés avec succès !
Et là , que c'est très important pour un projet essentiel, ayant déjà enregistré tant de retards : Flop !
Ça ne vous coupe pas le souffle à vous ? A moi, si !
Si vous le pouvez, essayer de trouver le podcast d'une radio pour entendre la déclaration bafouillante de Jean Yves Le Gall, coordinateur du projet pour la France : consternant...
Quid des russes ? Leur fusée n'avait pas assez de gazprom pour atteindre la bonne orbite ?
Ou alors, mais là, vous allez voir comme j'ai mauvais esprit, de vilains tentateurs auraient-il pu glisser un tout petit bakchich dans des mains expertes pour faire capoter l'affaire ?
(Non, oubliez ça, et je me repends déjà d'avoir pu y penser !!!)
Toujours est-il que les utilisateurs européens et notamment de nombreux industriels qui tablaient sur une précision accrue par rapport au GPS actuel, devront attendre encore un peu plus avant de pouvoir utiliser « leur » système de navigation européen.
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