Google se lance dans l’énergie : Big Brother is watching you !
Google a les moyens de ses ambitions. Présente dans 80% des smartphones de la planète grâce à son OS Android, l’entreprise de Mountain View a continué sur sa lancée en rachetant en 2012 Motorola, emblématique fabricant américain de téléphones. Désormais, c’est vers l’énergie que les appétits de Google se tournent. Ce secteur est actuellement témoin de l’avènement des smart grids, basés sur les technologies numériques, cœur de métier du géant des moteurs de recherche.
Lundi 13 janvier, Google a annoncé l’achat de l’entreprise Nest, spécialisée dans les objets connectés, notamment un thermostat réglable à distance via son smartphone. La somme déboursée est coquette : 2,3 milliards d’euros pour une société créée en 2010. Cette acquisition n’est néanmoins pas isolée, elle s’inscrit dans une stratégie plus large de Google de développer son business model et de créer des synergies sur de nouveaux marchés.
L’énergie, le talon d’Achille de Google
Le poids du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre est de plus en plus important. En 2009, avait ainsi été estimée que chaque requête sur le moteur de recherche Google équivalait à 7 grammes de CO2. Soucieuse de « ne pas faire le mal », Google a de sorte multiplié les prises de participation dans des sites de production d’énergies renouvelables depuis trois ans et est devenu un fournisseur d’énergie agréé aux Etats-Unis.
Derrière cette apparente volonté environnementale se cache cependant un intérêt financier bien réel : l’électricité est l’un des premiers postes de dépense de l’entreprise. En devenant son propre fournisseur de courant, Google escompte de substantielles économies et aussi sécuriser son approvisionnement, crucial pour les data centers. D’autres grands noms du numérique comme Facebook ou Apple font de même.
Le numérique, le cheval de Troie de Google
La stratégie de Google dans l’énergie ne s’arrête pas là. De 2009 à 2011, Google a expérimenté le service en ligne « Power Meter » de maîtrise de sa consommation d’électricité, et depuis 3 ans, un service de domotique dénommé « android@home » est en gestation. Ces premiers essais ne semblent pas s’être montrés à la hauteur des attentes de la firme, mais elle n’a pas pour autant désarmé. En plus du rachat de Nest, un projet de compteur intelligent serait également à l’étude : EnergySense, en collaboration avec Ecobee en charge de l’aspect matériel tandis que Google s’occuperait de la partie logicielle.
A l’instar de ce qu’elle a fait dans le domaine de la téléphonie mobile (du software vers le hardware), la firme de Mountain View opère une remontée de filière au moment de l’émergence des réseaux intelligents et des smart cities. Faute de maîtriser parfaitement les technologies de l’information, les acteurs traditionnels de l’énergie doivent en effet faire appel aux firmes nées avec Internet, au risque d’être supplantées par ces dernières.
Pour le consommateur, l’arrivée de Google est à double tranchant. Certes, l’entreprise est réputée pour ses avancées technologiques et la mise à disposition de services particulièrement faciles à utiliser. En contrepartie, Google n’est pas réputé pour sa politique sourcilleuse en matière de respect de la vie privée. Entre sa collaboration avec la NSA et son refus de se conformer au droit français et européen, on est en droit de s’interroger sur l’usage que fera Google des données collectées sur la consommation énergétique des foyers.
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