Immobilier & 2e révolution Internet en B.D.*
En Immobilier, la première révolution a eu lieu il y a 20 ans, c’est celle des annonces « bien à vendre » qui ont commencé à envahir l’Internet dés qu’il est né, où plutôt, dés que l’Internet est devenu « grand public », c'est-à-dire fin des années 90 en France. Le marché, jusqu’alors monopole non-disputé des « professionnels de l’immobilier » s’est assez soudainement fracturé et est passé en parti dans les mains de particuliers, à particuliers .. Dés la fin des années 90 le modèle des annonces, qu’elles proviennent des professionnels ou des privés, c’est : « biens à vendre », uniquement « biens à vendre »
Actuellement, en 2014, des centaines de millions d’annonces de « biens à vendre » peuvent être recensées sur le Net, un monstrueux banc de sardines errantes. Actuellement, c’est toujours sur ce modèle « biens à vendre » que s’appuient l’ensemble des « professionnels » de l’immobilier et du logiciel.
Pour mesurer l’absence de réflexion stratégique et l’absence de volonté de se démarquer par rapport aux archaïques schémas, il suffira de se balader sur le site d’un des « leaders » dont nous tairons le nom et qui affiche sur sa page partenaires les logos de tout le secteur.
Si j’étais le patron de l’une de ces grandes organisations-clientes, je n’aimerais pas voir mon nom parqué au milieu de toute ma concurrence ! D’autant qu’un concurrent précisément vient d’annoncer sa prise de participation majoritaire dans le « leader » en question ..
Ne commentons pas les revues de presse et communiqués arrêtés sans vergogne à 2012 .. Ne commentons pas le naïf étonnement devant les nécessaires caractéristiques d’interopérabilité : « Votre site Internet maintenant en Responsive Design ! ». Personne ne s’offusque de si minuscules travers !
Mais, dés 2015 ..
Mais dés 2015, tout ce système risque de basculer cul-par-dessus-tête : j’annonce pour 2015 sans risque de me tromper la réapparition de l’acheteur sur le devant de la scène et la naissance de la première grande base de données Internet qui lui sera entièrement dédiée : la Base des Acheteurs potentiels d’immobilier. La nouvelle expression « Demande » va s’imposer définitivement contre l’ancien système uniquement orienté « Offre ».
Le sujet sera-t-il évoqué lors du « Congrès de l’immobilier » tenu à Paris au Palais éponyme les 8 & 9 décembre ? Je vous promets, à l’issue de ce congrès, un prochain papier sur les travaux consacrés à la vision du Future en matière de marché de l’immobilier..
L’ancien système d’annonces « biens à vendre » est dépassé, fini
Cent raisons pour envisager le remplacement du système existant. La première, c’est qu’il est largement inefficace. Particuliers désirant vendre ou professionnel de l’immobilier vous le confirmeront assez largement : vingt « biens à vendre » pour un acheteur, des annonces restent un an sur le Net ou en vitrine.
La deuxième raison, c’est le coût exorbitant de la monstrueuse machine qui conjugue des mécanismes trop compliqués, des pièces travaillant en sens contraire .. L’Internet a certes permis à l’agence de quartier d’étendre son rayon d’action à « l’ensemble du monde » comme dit la dithyrambe, mais où est l’avantage puisque tout le monde peut faire pareil ? Où est l’avantage lorsque le particulier s’en mêle et multiplie ses propres annonces ?
Il est facile d’évaluer le coût de cet extravagant système intermédiaire : Sachant qu’il y a environ 10 millions de transactions par an par le monde, que cela représente grosso modo 2 000 milliards de dollars, que le système intermédiaire des « professionnels » tous confondus se rémunère à 5 %, l’overhead , la charge que représentent les professionnels, s’évalue à 100 milliards de dollars au moins. Nous y reviendrons ..
On pourrait pousser plus avant la critique du système : redondance des informations, impossibilité de mise à jour (les annonces et propositions de vente qui sont encore sur le réseau un an après la transaction, les mandataires partis ailleurs toujours référencés ..), effet banc de sardines déjà évoqué où tous sont en concurrence avec tous, aux yeux de tous ..
L’acheteur remis au premier plan
Exit le banc de sardines des vendeurs au coude à coude, en sueur.
Le front office de la nouvelle application pour l’immobilier, ce sera, tout en amont, l’invitation lancées aux acheteurs potentiels d’exprimer leur besoin en texte libre et en n’importe quelle langue. Tout commencera comme cela, aussi simplement.
C’est bien l’acheteur qui connaît le mieux ses désirs, ses besoins, c’est d’abord à lui de jouer. Pour cela un écran épuré, qui s’affiche aussi bien sur un mobile que sur un Mac ou un PC, totalement interopérable : trois champs à remplir, c’est tout, le mail, la case à cocher (j’ai lu et j’accepte) et la partie « dites ce que vous cherchez » ..
« Bonjour, je suis enseignant, j’ai trois enfants, ma femme est secrétaire. En septembre de l’an prochain, je suis muté à Metz au Lycée Fabert. Je recherche une maison ancienne, assez grande, sans jardin, facile d’accès, 3 chambres au moins, grand séjour, caves et/ou grenier si possible, garage, etc .. »
« Hi ! my name is Joe and I would like to go to Salt Lake City as of beginning of next month .. »
Expression totalement libre, sans réelle limites de taille, en toutes langues. Pas de champs de formulaire à remplir, jamais suffisants, fastidieux, issus des archaïques concepts des « bases de données relationnelles »d’il y a 20 ans, et du vieux PERL ..
J’entends vos critiques, mais réfléchissez !
Cet acheteur potentiel, il va être ensuite chouchouté, cultivé, gâté, développé, mais aussi un tantinet contrôlé .. La Grande Base de données va s’occuper de lui et le faire monter en grade patiemment.
Une application technologiquement parfaite, un back office réduit à quelques personnes.
Bien évidemment, l’application capable de gérer cette base de données, depuis le premier écran proposé à l’acheteur potentiel jusqu’à sa maintenance, sa sécurisation, sa commercialisation à la découpe, sera bâtie avec des outils extrêmement bien choisis, et sa domiciliation, ce sera dans le « Cloud », partout, peut-être sur les 5 millions de machines de Google ..
Toute l’intelligence artificielle, ou plutôt toute l’intelligence électronique dont est capable notre époque, sera alliée avec l’intelligence tout court et mise à profit pour obtenir un niveau d’automatisation le plus élevé qui soit.
L’acheteur potentiel sera suivi, guidé, conseillé, mis en relation s’il le souhaite avec ses pairs. Une multitude de services lui seront proposés, s’il le désire bien évidemment.. Et au rythme de l’évolution de son projet.
On sera loin des « listes acheteurs » vendues à la sauvette sur le Net, et qui, elles, existent déjà depuis la nuit des temps.
Qui seront les bénéficiaires de cette méga-application « Base Acheteurs »
Bien évidemment les acheteurs eux-mêmes, objets de toutes les attentions de l’application, servis par des milliers d’algorithmes tous plus intelligents et diligents les uns que les autres ..
Puis les vendeurs, professionnels – ceux qui resteront sur le marché doit-on dire, ceux qui se seront adaptés – ainsi que les particuliers qui, pour une somme ridicule, se verront offrir les uns les autres l’accès à ce Big Data très-bien entretenu, très bien cultivé.
Enfin, certains fournisseurs de services, tous ceux qui auparavant servaient les opérations de due diligence (banquiers, assureurs, notaires , experts, conseillers..) mais aussi, pourquoi pas, les artisans, les vendeurs de mobilier, les décorateurs ..
Le coût de ce que j’ai appelé l’appareil intermédiaire en Immobilier, évalué supra à 100 Milliards de dollars par an va ainsi être divisé par 50, ramené à 2 milliards par an ..
2 milliards par an : juste le coût de maintenance et de développement de la Big Base Acheteurs .. sans oublier la rémunération des investisseurs et porteurs d’un projet si innovant !
Cette rationalisation des pratiques archaïques apportera quasi 100 milliards d’économie.
Bon ! Certains diront que cela n’est qu’une économie de bout de chandelle, qui se rappelleront l’enquête de « The Economist » :
« la valeur totale des propriétés résidentielles dans les économies développées a augmenté de plus de 30 000 milliards de dollars sur les cinq dernières années, pour atteindre plus de 70 000 milliards ; augmentation équivalant à 100 % des PIB combinés de ces nations. Elle rend ridicules les précédents booms immobiliers et elle est encore plus importante que la bulle des marchés d’actions de la fin des années 90 (croissance sur 5 ans équivalente à 80 % des PIB) ou que celle des années 20 (55 % des PIB). En d’autres termes, cela ressemble à la plus grande bulle de l’histoire. »
Terrible avertissement !
Il n’empêche. La Grande Base de données Acheteurs se justifie par d’autres raisons, la première étant de sauver ce qui pourra l’être.
Enfin, vous allez vous demander .. Mais comment faire connaître au monde entier les délices d’une telle base de données ? Comment séduire 20 millions d’acheteurs potentiels ? Et comment financer tout cela au départ, combien ça va coûter ?
Et surtout .. Qui va s’emparer de l’idée et la mener à bien, devenir le Zuckerberg, le Brin ou le Gates de cette nouvelle aventure technologique ?
Ces questions ne manqueront pas d’avoir des réponses. Le Net a déjà fait des ravages dans les rangs des « professionnels », ceux qui s’annoncent sont d’une autre amplitude.
* B.D. Base de données ..
Base de calcul : Les Echos du 4 décembre, Myriam Chauvot : 725 000 ventes en France
Citations graphiques
http://cdn-static.gamekult.com/gamekult-com/images/photos/00/01/35/81/ME0001358103_2.jpg
https://www.flickr.com/photos/carloslascano/2482640313/
http://www.madmoizelle.com/vieilles-dames-cheveux-mauves-94438
http://images.saiyanisland.com/data/617/Naruto-Storm-Revolution-0418-06.jpg
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