L’arrivée du e-commerce inquiète les opticiens
Le Mondial de l’optique s’est tenu du 23 au 26 septembre à Villepinte, en Seine Saint Denis. Rendez-vous majeur et fondamental de la filière optique-lunetterie, le salon a permis à de nombreux professionnels de se rencontrer et d’évoquer toutes sortes de sujets. Une question semblait cependant revenir avec beaucoup d’insistance dans les conversations de vendeurs de lunettes : Assistera-t-on au boom de la création de site internet dans l’univers de l’optique-lunetterie ? Car si durant de nombreuses années, les opticiens se pensaient à l’abri du commerce électronique, arguant que la loi française interdisait le colportage, ils doivent aujourd’hui faire face à une réelle menace.
Un pavé dans la marre
Estimé à 5,3 milliards d’euros, le marché de l’optique-lunetterie s’avère extrêmement rentable. L’arrivée des sites internet sur le marché de l’optique-lunetterie a donc de quoi inquiéter bon nombre d’opticiens. Selon les experts, les marges perçues par les opticiens s’élèveraient à plus de 60 %, soit autant que dans l’industrie du luxe. Acheter des lunettes coûte donc cher, très cher même. Or, la Sécurité sociale ne rembourse qu’une petite partie de la somme versée. Et même si les mutuelles de santé peuvent apporter un petit complément non négligeable, c’est toujours le consommateur qui paie, même s’il le fait de façon indirect, via sa cotisation.
L’arrivée des acteurs du Web sur le marché de l’optique est d’autant plus gênante qu’elle oblige certains professionnels à plus de transparence. En effet, certains opticiens ont la fâcheuse habitude d’établir des factures en fonction des mutuelles de leurs clients. Plus celle-ci rembourse bien, plus la facture sera salée. Ils peuvent, par exemple, proposer une deuxième paire non prescrite pour maximiser le remboursement par la mutuelle. A l’inverse, les prix affiché sur les sites sont fixes et ne peuvent être adaptés. Chez les assureurs qui tentent de discipliner les opticiens, la création de site internet est donc, très bien perçue.
Un marché encore mal organisé
Une paire de lunettes ne se vend pas de la même façon qu’un ordinateur. Un opticien diplômé doit être présent lors de la vente en magasin. C’est la seule personne habilité à contrôler votre vue. Sur Internet, rien ne garantit qu’un opticien se trouve réellement derrière un site. Aujourd’hui les professionnels attendent du gouvernement, des précisions ainsi qu’une meilleure organisation du marché des lunettes correctrices sur le Web. Une fois ces précisions apportées, certaines grandes enseignes devraient se lancer dans la création de site internet.
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