L’équation de Schrödinger pour les nuls

L’équation de Schrödinger vous a certainement fasciné et vous vous demandez d’où elle vient et si elle est a été révélée à son auteur telle une divine formule livrée sous forme d’une tablette de la loi quantique. En fait il n’en est rien. L’E.S. est en simple à établir. Je ne dis pas démontrer car ce terme hérisserait les cheveux des physiciens. Je préfère parler en fait de déduction et je vais essayer de montrer rapidement comment on arrive à cette équation avec quelques déductions.
Tout part de la représentation de la particule massique comme une superposition de fonctions d’onde plane. Pour la démonstration, on simplifie en utilisant une seule onde et comme l’équation est linéaire, on peut l’appliquer à la superposition et donc à la fonction d’onde complète de la particule.
Ψ (r,t) = C Σ e i(ω.t – k.r) avec ω qui représente la fréquence et donc E = h.ω. la constante h étant en fait la constante de Planck réduite, h barre. E l’énergie, si bien qu’on peut substituer à ω la quantité E/h. L’autre terme contient k, le vecteur impulsion (autrement dit la quantité de mouvement) et r le vecteur position. Pourquoi cette formule me direz-vous ? Eh bien tout simplement parce que c’est la représentation abstraite d’une onde plane appliquée à la matière avec le postulat du caractère ondulatoire de la particule de matière proposé par Louis de Broglie dans les années 1920.
Maintenant, pour faire apparaître l’E.S. c’est rapide. Quelques détours mathématiques simples et on y parvient. Il faut utiliser les dérivées partielles. On note qu’en dérivant la fonction d’onde par rapport au temps, on multiple la fonction par iE/h. C’est comme ça, c’est mathématique. Maintenant si on dérive cette même fonction deux fois par rapport à la coordonnée x, on obtient (kx)2, autrement dit le carré de la composante de l’impulsion sur l’axe x. On fait de même avec y et z. Ce qui donne, si on fait la somme (kx)2 + (ky)2 + (kz)2. C’est-à-dire le carré de la norme du vecteur impulsion que l’on simplifie avec la quantité p élevée au carré, p2.
Résumons la situation
(1) ∂ Ψ / ∂ t = i.E/h . Ψ
∂2 Ψ /∂x2 + ∂2 Ψ /∂y2 + ∂2 Ψ / ∂z2 = p2 Ψ
L’opération ∂2 /∂x2 + ∂2 /∂y2 + ∂2 / ∂z2 n’est autre que le laplacien qui se note Δ. Et donc :
(2) Δ Ψ = p2 Ψ
(1) et (2) peuvent alors être combinée dans une équation en utilisant l’égalité canonique de la mécanique rationnelle, à savoir que l’énergie cinétique est égale au produit de la masse par l’impulsion à un facteur 2 près. Il faut donc poser E = p2 /2m avec m représentant la masse. Il suffit alors de tirer E à partir de l’équation (1) et de tirer p2 à partir de l’équation (2)
Et voilà, le tour est joué, vous avez l’équation de Schrödinger qui décrit l’évolution de la fonction d’onde pour une particule libre (3) et si on prend cette même particule en présence d’un potentiel V on obtient l’équation plus générale (4) en partant d’une autre égalité canonique : E = p2 /2m + V
(3) ih ∂ Ψ / ∂ t = - h2/2m Δ Ψ
(4) ih ∂ Ψ / ∂ t = - h2/2m Δ Ψ + V.Ψ
C’est l’équation (4) qui permet de calculer les orbitales de l’atome d’hydrogène en utilisant une énergie potentielle inversement proportionnelle au carré de la distance entre le proton et l’électron. Cette E.S. est devenue un emblème de la physique quantique. Elle est déduite à partir d’une représentation complètement abstraite de la particule puisque l’exponentielle imaginaire de l’onde plane est un nombre complexe sans rapport avec une quantité physique. Ce sont les grandeurs E et p, ainsi que les paramètres r et t, qui raccordent la particule quantique aux représentations de la physique classique. Quant à fonction d’onde, elle reste une énigme. Dans le cas de l’atome d’hydrogène, cette fonction spatiale élevée au carré donne la probabilité de présence de l’électron dans le fragment d’espace où on fait le calcul. Dans d’autres cas, la fonction d’onde est décomposée en vecteurs d’état, chacun affecté d’un coefficient qui, si on les norme, donnent en fait la probabilité de réalisation d’un état. Il faut élever le coefficient au carré. On doit cette interprétation à Born. Après, on pourra toujours gloser et tenter de comprendre cette énigme, ce qui est fondamental, ce que représente l’énergie et comment l’espace et le temps se placent, comme donné ontologique ou bien comme paramètres nécessaire d’une représentation qui veut inscrire les phénomènes physiques dans le monde classique du physicien qui est celui où il expérimente avec un dispositif dans son laboratoire doté d’une étendue et dont les phénomènes apparaissent dans le temps ou avec le temps, c’est selon.
Finalement, ces fonctions d’onde ne seraient-elles pas un instrument formel et pour le dire avec une notion plus universelle, informationnel, permettant au physicien de se raccorder à une trame du monde qui lui échappe ? Je suis convaincu que rien n’est réglé et que l’énigme de la « matière » est scellée dans cette fonction d’onde qui en vérité, répond à l’idée d’une déformation émanée du monde in-formé. L’équation de Schrödinger serait alors interprétable, dans un cadre réaliste, comme la formalisation de la dé-formation de la trame quantique en fonction du temps. Mais on peut trouver d’autres choses et ma foi, je me sens trop nul pour aller plus en avant.
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