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La Directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments, révisée et adoptée

Si l’on tient compte que le secteur du bâtiment est responsable de 40% de la consommation d’énergie de l’Europe et de 36% de ses émissions de CO2, il est stratégique d’intervenir sur ce secteur pour atteindre les objectifs du paquet énergie/climat (3x20%), avec un renforcement de l’efficacité énergétique et un développement massif des énergies renouvelables (dont la chaleur) dans le secteur du bâtiment.

Conso energy finale EU

Cela est flagrant au regard de la consommation d’énergie finale de l’Union Européenne, où 49 % est relative aux besoins de chaleur et de froid, 31 % au transport et 20 % pour l‘électricité. La réalité est qu’un développement massif d’éolien et de photovoltaïque ne suffira pas à remplir nos engagements climatiques. Il faut s’attaquer à l’énorme gisement d’économie carbone (et d’€) que représente le secteur du bâtiment, à la marge pour le neuf, et surtout pour le stock du parc construit.

La 1ère Directive sur la performance énergétique du Bâtiment (2002/91/EC), datait de 2002. Elle a fait l’objet d’une révision pour augmenter et préciser les exigences. La Directive révisée a été adoptée par le Parlement Européen le 18 mai dernier (2002/91/EC) et sera publiée courant juin en JO de la communauté européenne. Cet instrument législatif communautaire impose aux états membres de fixer des seuils de consommation énergétique maximale pour le neuf, comme pour l’existant, avec des exigences progressives.

Ainsi, la Directive révisée introduit notamment la notion de Bâtiment à consommation quasi nulle, d’ici fin 2018 pour tous les nouveaux bâtiments publics, et d’ici fin 2020 pour tous les nouveaux bâtiments. De même, elle met en place une certification de la performance énergétique, avec des exigences d’inspection régulière des procédés de génie climatique. La performance devient incontournable, comme le recours à la chaleur renouvelable.

Cette directive européenne est peu ou prou traduite dans le droit français via la loi Grenelle 2, avec la fixation de mesures en matière de réglementation énergétique du bâtiment. Si nous sommes en phase sur les grands objectifs, cette [r]évolution de l’acte de construire et de rénover, où les choix énergétiques deviennent incontournables dans la vie du bâtiment, pave la voie de notre adaptation. C’est un vrai challenge.

Ce n’est pas seulement pour lutter contre le changement climatique qu’il va falloir renforcer notre efficacité énergétique dans le bâtiment, mais aussi pour faire face aux crises énergétiques à venir.

L’Europe nous monte la voie, et pour une fois la France n’est pas en retard pour s’engager dans la trajectoire communautaire. C’est une bonne chose pour l’emploi et l’économie du pays, même si cela pourra paraître douloureux aux professionnels du bâtiment (et aux consommateurs). Il n’y a d’autre choix que d’évoluer vers l’efficience énergétique et le recours massif à la chaleur renouvelable. Cela est inscrit dans le marbre de l’Union, ce sont les députés européens qui l’ont écrit !


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4 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 8 juin 2010 18:29

    Tout cela est bel et bon, mais en réalité, vu le nombre de commentaires, n’intéresse pas grand monde.

    Vous auriez fait un article sur la guerre entre les partisans du réchauffement climatique dû ou non à l’activité humaine, vous auriez 100 commentaires vigoureux et passionnés plus ceux des veilleurs rétribués pro nucléaires comparant la beauté des pylônes aux ravages des éoliennes sur les colonies de colombes blanches de Patagonie.

    Revenons à votre article qui a le mérite de poser le problème du logement. Le problème avec la Commission Européenne, c’est qu’elle ne travaille que pour les multinationales. Par conséquent, les décisions seront principalement destinées à accroître les bénéfices de ses dernières en multipliant les contrôles et les obligations coûteuses.

    Par exemple :Je vois sur votre graphique que le transport est le 2ème poste producteur de CO². Il ne semble pas que la Commission s’y intéresse sauf pour promouvoir les délocalisations et donc l’augmentation des poids lourds toujours plus gros sur les routes.

    La rénovation des ascenseurs est de la même veine, obligatoire, excessif et coûteux. D’ailleurs les sociétés d’ascenseurs ont été condamnées à de fortes amendes partout en Europe pour ententes illicites sauf en France, bien entendu.

    Les solutions pour les bâtiments neufs sont connues. Une isolation par l’extérieur d’au moins 15 cm pour la France du Nord associée à une ventilation équilibrée associant un puits canadien avec un récupérateur de chaleur. Des panneaux solaires thermiques pour la production d’eau chaude sanitaire et planchers. Un chauffage d’appoint fonctionnant aux bois.

    Une production électrique est possible par éoliennes et panneaux photovoltaïque.

    Pour l’existant, c’est plus difficile, très cher ou peu efficace. Les balcons, les terrasses, les poutres béton, les retraits ou avancées de façades, créent autant de ponts thermiques qui rendent une isolation par l’extérieur moins efficace.

    La politique du tout électrique promue par les constructeurs de centrales nucléaires est ruineuse et la modification de l’installation aussi. Mais comme il faut bien essayer d’améliorer les choses, commençons donc par doubler l’épaisseur d’isolant dans les combles et par le remplacement menuiseries extérieures simples vitrage par des doubles vitrages. Revoir aussi l’étanchéité et l’isolation de la porte d’entrée.


    • foufouille foufouille 8 juin 2010 18:59

      come ca les loyers seront encore plus cher
      et le neuf aussi, avec isolant ecolo issu des vetements emmaus, exporte en afrique, transforme, puis renvoye en france
       


      • worf worf 8 juin 2010 20:47

        effectivement, instaurer des normes pour les nouveaux bâtiments qui devraient passer en basse énergie est relativement facile.
        Mais pour ceux existants, des solutions existent et pas toujours très onéreuses mais avant tout il faut réaliser un bilan énergétique du bâtiment pour ensuite voir les points sur lesquels on peut agir pour réduire la consommation d’énergie, regarder où on a des pertes de chaleur.
        Quand l’isolation extérieure n’est pas possible ou trop cher, on peut se tourner vers l’intérieure.
        Je suis toujours étonné de ces gens qui investissent parfois des dizaines de milliers d’euros dans l’éolien ou le solaire avant d’avoir effectuer ce bilan et de penser isolation !


        • joletaxi 9 juin 2010 11:08

          Quelle époque formidable !

          Car bien entendu,à part quelques « inspirés » en costard 3 pièces, le bon peuple était tout à fait ignorant du fait que en isolant sa maison,il allait réduire sa facture de chauffage.
          Le péquin moyen,crétin par essence, ne sait pas le fuel coûte de plus en plus cher,qu’il a intérêt à fermer sa porte et ses fenêtres en hiver,qu’il peut gagner en confort et économie en plaçant une régulation sur son installation.en plaçant des double vitrages etc..
          Il est vrai que ,pour des raisons que je ne parviens pas à comprendre, on subit les méfaits d’une école d’architectes complètement incapables,ne parlons même pas du prix de leurs prestations.N’importe quel conducteur de travaux serait plus capable que ces « lumières ».
          Ainsi maintenant, tous les immeubles devront répondre à des normes certes louables, mais pas nécessairement prioritaires pour les candidats acheteurs,normes dont le surcoût rien qu’administratif ira en grandissant bien entendu(un notaire devant lequel je passais un acte récemment demandait:y a-t-il des taupes dans le jardin ?Car il n’est pas impossible qu’il n’y aie pas une norme pour cela)
          Il y a 30 ans, je m’occupais de chauffage, et suite aux crises pétrolières,nous placions déjà des centrales de régulations extraordinairement performantes,nous réalisions des isolations, du genre « on chauffe avec une bougie », tout cela était possible,...pour ceux qui pouvaient le payer.
          Dans un pays où des millions de gens survivent dans des clapiers insalubres,quand ils ne sont à la rue,venir encore compliquer leur éventuel accès à un logement décent par des réglementations et des coûts supplémentaires est tout simplement irresponsable 
          En son temps j’avais fait l’acquisition d’une villa construite pendant l’occupation allemande et à ma grande surprise, elle possédait déjà des murs doubles, isolés avec de la laine de verre, des chassis à double vitrage,et une isolation des combles et toitures.Comme quoi, nos eurocrates ont à nouveau découvert le fil à couper le beurre

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