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Accueil du site > Actualités > Technologies > La gratuité existe...sur internet !

La gratuité existe...sur internet !

Quand je parle de gratuité, nombreux sont les esprits moqueurs qui me rétorquent la puérilité, l’inconscience ou me parlent du troc. Pourtant, la gratuité existe déjà, et est en train de se développer sur un support moderne, et à une vitesse qui prouve combien sont nombreux les gens sensibles à cette notion, « le don gratuit ». Le don gratuit n’est pourtant ni un échange, ni une technique commerciale, ni même une forme de charité religieuse, mais bel et bien l’expression naturelle de milliers d’hommes et de femmes qui reconnaissent du plaisir dans le don, et qui se satisfont de celui-ci.

Je ne parle pas ici de bénévolat se payant en retour une bonne conscience, ni de dons effectués avec l’arrière pensée d’un retour ultérieur, mais bien de celui qui existe sur internet, et qui pour beaucoup sonne comme un formidable message d’espoir à l’intention du futur- pour peu que nous réussissions à conserver le contrôle de cet outil.

Et oui, contrairement à ce que l’on imagine de prime abord, internet n’est pas qu’une bulle spéculative destinée à remplir les poches de grandes firmes internationales (elle l’est aussi bien sûr), mais également un moyen de partage gratuit et instantané qui fonctionne de mieux en mieux, et qui est même parvenu à effrayer les grandes firmes qui, justement, tentent par leur lobbyisme de freiner cette expansion de la gratuité qui nuit à leurs profits.

Il y a plusieurs types de gratuité sur internet, et le plus important (d’un point de vue technique) concerne le secteur des serveurs, dont la part de marché avoisine le tiers (si j’ai bien compris). Tout cela face à Microsoft, n’ayons pas peur de le citer. Cela signifie que des personnes, ici et là, insatisfaites des services fournis par le géant, ont préféré se mettre au travail dans leur coin, sans doute en dehors de leurs horaires de bureau, pour imaginer, concevoir et développer des logiciels libres et gratuits, et les ont mis à disposition du public sans contrepartie.

Mais ce n’est pas tout. Tous ceux qui utilisent Firefox, Linux ou open office le font, la plupart du temps, sans même se rendre compte qu’ils bénéficient d’une technologie « open source », c’est à dire gratuite et utilisable à merci. Il se peut bien sûr qu’avec le temps tous ces logiciels rapportent des listings de clientèles à fort potentiel commercial, mais on ne peut tout de même pas jeter la pierre du péché capitaliste aux concepteurs de ces logiciels, qui n’ont fait que rechercher une amélioration des systèmes existants pour les offrir au plus grand nombre…

de plus, internet ne se résume pas qu’à des logiciels, et de nombreux services sont offerts aux internautes de tous les pays, par les internautes eux-mêmes, qui utilisent le temps de leurs loisirs pour partager leurs passions, leurs savoirs ou leurs expériences, et tout cela sans la moindre contrepartie.

Il n’y a pour s’en convaincre qu’à regarder les forums d’aide au bricolage, à la mécanique ou à d’autres sujets, sur lesquels les internautes partagent sans même sembler se poser la question du retour, juste pour aider. Vous avez une question sur l’informatique, la médecine ou la langue française ? Aussitôt votre demande postée sur le web, presque aussitôt des réponses, des liens et des explications vous seront fournies par un individu qui, de chez lui, vous donnera de son temps, sans rien réclamer en échange : il sait que, si le besoin s’en fait sentir, il pourra ailleurs trouver lui aussi une réponse à ses questions, et se contente de ce simple fait.

Vous avez un problème d’orthographe, de traduction, une définition vous échappe, vous avez loupé une émission, vous voulez connaître le programme d’un événement, là aussi des milliers d’informations gratuites et participatives vous seront accessibles gratuitement, presque sans effort, et sans avoir besoin de sortir votre numéro de carte bancaire.

Et puis il y a aussi les sites participatifs et bénévoles, les veilleurs de l’info, les testeurs en tous genres, les hackers qui proposent musique, films et logiciels craqués… toute une communauté dont certains ont parfois même pris le risque de basculer dans l’illégalité, et qui n’hésitent pas à user de leur technique ou de leur compétence pour vous apporter ce que vous recherchez. Comme cela, pour le plaisir de partager, souvent anonymement, et nous donner ainsi accès à une sorte d’opulence que la technologie est capable de nous offrir, et ce en dépit des efforts faits par le système pour rendre tout ceci monnayable.

Contrairement à ce que certains pensent, ce phénomène n’est cependant pas le fruit du temps libre laissé à disposition de ceux qui ont les moyens de se dégager du temps grâce à des salaires conséquents, mais plutôt un résultat obtenu en dépit du blocage systémique exprimé par le fameux dicton « le temps c’est de l’argent ». Car le seul obstacle à l’extension de cette gratuité est justement ce manque de temps, qui empêche le plus grand nombre de participer, et d’étendre ce mouvement.

Sans cette contrainte, il se pourrait qu’on s’aperçoive rapidement que cette forme de partage est susceptible de pouvoir être mise en place partout et de manière beaucoup plus large, c’est à dire dans bien d’autres domaines que celui d’internet. Le nombre croissant de personnes désireuses de partager, ajouté à celui encore plus nombreux des déçus du système actuel pourrait permettre, s’ils s’en donnaient les moyens, d’éclairer d’une autre manière les relations entre les hommes. Il faudrait pour cela que, de la même manière dont s’organisent les développeurs de l’open source, soient créées des structures collaboratives et gratuites qui élargissent les possibilités de ce phénomène au stade pratique, afin de montrer qu’il est possible de fonctionner sans échange, sans système de valeur physique.

ce système pourrait s’établir dans une communauté entière, un peu comme cela a été mis en place à Marinaleda. Bien sûr, cela ne pourrait pas fonctionner en rompant d’un seul coup les liens avec “le monde extérieur”, mais il faut savoir que plus ce genre de communauté sera important et développé, et moins les secteurs encore liés à l’argent ont de chance de se trouver nombreux.

La gratuité est une alternative à ne pas négliger, car elle fonctionne déjà, et les hommes la plébiscitent inconsciemment, car en réalité elle correspond à leurs aspirations les plus secrètes. Il faut juste leur laisser la possibilité d’en faire l’expérience, et il ne fait aucun doute qu’elle satisfera à leurs attentes, car elle seule permet de faire se réconcilier le désir des hommes avec sa réalisation.

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr


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38 réactions à cet article    


  • GoustiFruit 2 août 2010 10:20

    << Il se peut bien sûr qu’avec le temps tous ces logiciels rapportent des listings de clientèles à fort potentiel commercial, mais on ne peut tout de même pas jeter la pierre du péché capitaliste aux concepteurs de ces logiciels (...) >>

    Euh là je crois que vous navez pas tout compris !


    • liberta 2 août 2010 10:31

      @calebb
      merci de cette bouffée d’oxygène « intellectuelle »

      Vous avez tout à fait raison de rappeler ce que permet internet au niveau des échanges

      D’abord la gratuité, c’est vrai - on l’a un peu oublié et,, l’accès à tous sans discrimination

      Certains esprits chagrins contesteront cette forme de contacts universels et dans ce monde où les familles ont explosé soit par éloignement géographique, divorce ou grande solitude, la gratuité que permet internet est à souligner





      • Taverne Taverne 2 août 2010 10:33

        Il y a aussi de la musique gratuite. Je le sais, j’en fais (jazzytudes).

         smiley


        • clostra 2 août 2010 10:40

          Oui c’est vrai, vous avez raison -je ne veux en aucun cas gâcher votre plaisant constat - les poissons volants volent au dessus des océans, les requins dessous.

          Deux petits exemples sans liens avec l’Internet de la philanthropie humaine : dans le fin fond des villages n’ayant jamais vu ni médecin ni pharmacien durant des millénaires les villageois se sont laisser observer dans leurs pratiques de santé : ils ont observé que ces villageois suçaient de l’écorce amère pour soigner la malaria (le paludisme). L’écorce étant un bien partagé fut ramenée et analysée, on trouva le « principe actif », on le transforma en brevet et maintenant non seulement ces médicaments coûtent cher, sont trafiqués et vendus « au cachet » mais en plus, on fait fi du sorcier du village. Ses amulettes ont été confiquées, soit-disant détruites, on peut les admirer dans les musée occidentaux...

          L’autre est un peu sordide puisqu’il concerne des « volontaires sains » qui vont brader leur santé (un bien merveilleux et gratuit de la nature) pour tester des molécules qu’il faudra bien fourguer sur le marché.

          Oui, nous sommes commes ces « sauvages », généreux, désintéressés, prêts à rendre service, à nous rendre service les uns aux autres...


          • HELIOS HELIOS 2 août 2010 11:27

            Et il y a même des site de dons physiques gratuits...
            C’est sur ce qui est proposé n’est pas neuf ni cher mais c’est quand même extraordinaire.

            Un recyclage vrai qui ne retire pas le materiel du circuit mais qui ne fait pas plaisir a ceux qui vous revendent ce que vous avez deja !

            ici et



            • clostra 2 août 2010 11:36

              Ben zut il faut que j’enfonce le clou !

              Ce qu’il faut bien étudier c’est en effet la licence. Car vous pouvez faire un peu ce que vous voulez finalement.

              Je pense à 2 CMS (dont je tairai le nom) on vous donne tout : le vélo, la chaine de vélo mais par exemple : pas les pneus...ce qui est déjà bien connu dans l’industrie où la « machine » ne vaut rien, seuls les « consommables » coûtent cher très cher.

              Ce petit coup de shaker pour nous aider à réfléchir ensemble.(on aimerait des contre arguments) : par exemple Microsoft a « choisi » de payer sa R&D, l’Open Source choisit une autre voie, du Crédit d’impôt « gratuit » (pour rattraper le retard ?) mais au final, la société dans laquelle nous vivons ne peut pas « vivre » de la sorte. Il faut des rentrées de devises etc


              • clostra 2 août 2010 11:40

                Quant à la gratuité d’Internet, elle nous coûte au minimum 360 euros/an. Il y a encore un tout petit peu à faire mais dans peu d’années ce réseau quasi amorti nous sera encore facturé. C’est un peu comme l’essence (mauvais exemple je l’avoue) ou plutôt la cigarette (au kg ça fait cher...encore pire exemple)


                • HELIOS HELIOS 3 août 2010 00:10

                  ... vous confondez le prix du transport (votre abonnement internet) et le prix du contenu....


                • pingveno 2 août 2010 12:01

                  Cela signifie que des personnes, ici et là, insatisfaites des services fournis par le géant, ont préféré se mettre au travail dans leur coin, sans doute en dehors de leurs horaires de bureau, pour imaginer, concevoir et développer des logiciels libres et gratuits, et les ont mis à disposition du public sans contrepartie.

                  Ce n’est pas complètement faux mais en le présentant comme ça, vous pouvez en effet susciter des réactions comme celle du dessus qui nous dit que ce n’est pas viable à long terme.

                  En fait il faut savoir que :
                  - beaucoup de logiciels libres sont commencés par des étudiants qui gonflent ainsi le CV à moindre frais : il y a donc bien un profit à long terme ;
                  - des entreprises existent qui écrivent du logiciel libre (pour ne citer qu’un exemple, MySQL est devenu suffisamment gros pour susciter la convoitise de Sun puis de son gros concurrent Oracle).
                  En fait le modèle du logiciel libre vous prive d’une forme particulière de rémunération (la vente de licences - et encore MySQL ou TrollTech ont une double licence) mais en contrepartie il vous fait économiser énormément en coûts de développement (le logiciel se répand plus vite donc les retours de bugs sont plus rapides) et ensuite la vente du support se justifie du seul fait que beaucoup d’entreprises assimilent gratuit à mauvaise qualité et vont en fait acheter un support qu’elles n’utiliseront pas, juste pour se rassurer.


                  • roquetbellesoreilles roquetbellesoreilles 2 août 2010 12:10

                    Si l’on veut que la « gratuité » continue d’exister, sur Internet et ailleurs, il ne faut pas oublier de faire des dons, quand cela est nécessaire pour la survie de la « chose gratuite ».

                    Car faire un site Internet, un Logiciel Libre, de la Musique Libre, etc... cela a un coût que le créateur n’a pas toujours les moyens d’assumer seul.

                    Si l’on veut que la gratuité puisse perdurer, il faut savoir se montrer généreux quand c’est nécessaire, et quand on a la possibilité de le faire, afin de permettre à ceux qui n’ont pas les moyens, de profiter de cette gratuité.


                    • clostra 2 août 2010 13:35

                      Oui c’est tout à fait vrai et un peu paradoxal. Cependant, par exemple chez OVH vous pouvez installer toutes sortes de CMS qui - je pense donne lieu à une « rémunération » incluse dans les abos.

                      On peut également séparer la création tout court de la création de logiciels de plus en plus performant grâce aux « testeurs » que nous sommes - les bugs plus rapidement détectés et corrigés - et surtout aux compétences indiscutables de ceux qui travaillent sur les projets en y ajoutant un élément effectivement tout à fait original : la valeur ajoutée du travail coopératif (et même non coopératif) qui fait gagner un temps fou. Sur Internet les petits malins qui travaillent dans leur coin n’ont pas d’avenir...

                      Et là, il faut faire une pause sur la partie immergée de l’iceberg : pourquoi le France.fr a coulé : sans doute parce qu’il a voulu faire son machin dans son coin malgré les propositions (ô combien ? malhonnêtes) de Trucpal(l) prêt à héberger la France contre un pet de nonne. DAns ce cas, il faut bien l’avouer : il vaut mieux faire son truc vraiment dans son coin sans piquer un CMS « gratuit ».

                      Une autre question est posée : la valeur d’estime liée au prix (plus c’est cher, mais pas trop, meilleur c’est) un « vieux » principe de marketing qui ne tient pas face au plaisir de trouver ensemble et de se sentir plus intelligents à plusieurs.

                      Enfin, un autre chapitre s’ouvre avec le « Créative Commons » qui est un peu différent de l’élaboration collective d’un logiciel puisqu’il s’agit d’une utilisation collective du web et là : il faut - vraiment - changer nos mentalités ici


                    • Yaka Yaka 2 août 2010 12:23

                      Tout ce qui est gratuit ne peut être acheté, ce qui est intolérable pour certains :)

                      Merci pour votre article


                      • Mmarvinbear Mmarvinbear 2 août 2010 13:37

                        C’est beau, l’illusion...

                        Mais il faut bien finir par se réveiller, et se rendre compte que la gratuité, ça n’existe pas. D’une façon ou d’une autre, il y a toujours un échange, alors que la gratuité implique une transaction à sens unique...
                         
                        Et puis, il faut aussi savoir que... Un programmeur de logiciel libre est payé pour son travail... Et oui, soit il est salarié, soit il dispose des dons du public, soit il est financé par une fondation quelconque.

                        L’histoire du programmeur qui bricole dans son coin après le boulot, c’était vrai au début des années 90. Maintenant, quasiment tous sont des professionnels... Et si tu ne payes pas leur réalisation, c’est parce que tu les payes d’une autre façon via d’autres sites ou d’autres sociétés qui font partie de la fondation...

                        D’ailleurs, avec la crise, les dons se font de plus en plus rare. Conséquence : des logiciels jusque là gratuits deviennent des shareware (don obligatoire, sinon on ne peut qu’avoir un usage limité) ou même simplement payants.

                        Firefox, gratuit ? Même pas ! C’est Google qui paye la facture à hauteur de 85 % !
                        http://fr.wikipedia.org/wiki/Mozilla_Foundation

                        Open Office ? Il y a un gros bouton de donation déjà ! Et OpenOffice est en réalité soutenu et financé par Sun Microsystem... De plus, la société vient de signer un partenariat avec... Google ! Pour intégrer un moteur de recherche dans le logiciel, devinez au profit de qui...
                        http://fr.wikipedia.org/wiki/Open_Office

                        Linux ? La fondation qui régit ce système d’exploitation est financée entre autre par Fujitsu, Hitachi, IBM, Hewlett-Packard, Oracle et Nec... De grands philanthropes comme tu peux le constater... Tu payes Linux via le matériel que tu achètes...
                        http://fr.wikipedia.org/wiki/Linux_Fondation

                        « Comme cela, pour le plaisir de partager, souvent anonymement » : Normal qu’ils restent anonymes, ils ne veulent pas se prendre un procès pour diffusion illégale...

                        La diffusion d’oeuvres sans autorisation de l’auteur ou de l’ayant droit est un délit, un vol : en faisant cela, tu prives l’auteur des revenus qui lui permettent de vivre et de produire d’autres oeuvres.

                        On peut penser qu’avec ce qu’ils touchent déjà en droit, ce manque à gagner n’est que peu de choses.

                        Pour les gros artistes, c’est vrai. Mais avez-vous pensé que ce n’est pas le cas pour les artistes moins connus, les débutants talentueux qui n’ont pas la notoriété suffisante pour compenser ce manque ? Je parie que non...

                        « ce système pourrait s’établir dans une communauté entière, un peu comme cela a été mis en place à Marinaleda. » : Sauf que la Marinaleda n’est pas rentable... La municipalité ne crache pas sur les subventions car sa seule activité économique, l’agriculture, ne suffit pas à payer les matériaux de construction. En outre, un habitant sur cinq touche une allocation de travailleur saisonnier, le RMI local... Argent qui vient des impots locaux et régionaux.

                        C’est facile d’être généreux avec l’argent des autres...


                        • pingveno 2 août 2010 15:24

                          On peut penser qu’avec ce qu’ils touchent déjà en droit, ce manque à gagner n’est que peu de choses. Pour les gros artistes, c’est vrai. Mais avez-vous pensé que ce n’est pas le cas pour les artistes moins connus, les débutants talentueux qui n’ont pas la notoriété suffisante pour compenser ce manque ?

                          Parce que tu crois vraiment que pour les petits artistes, c’est la vente d’albums qui rapporte de l’argent ?

                          Allons bon !

                          Qu’ils soient petits ou gros, les ventes d’albums vont dans la poche des producteurs, et les droits dans celles de la SACEM. Ce qui rapporte vraiment à un artiste, c’est de donner des concerts. Et quoi de plus légitime que d’être rémunéré quand on travaille plutôt que par la rente d’un travail fait il y a 20 ans ?


                        • Mmarvinbear Mmarvinbear 2 août 2010 16:29

                          N’importe quoi...

                          S’il est vrai que Producteur et maison de disque touchent leur part des ventes d’albums, l’artiste touche également sa part...

                          La SACEM ne perçoit que les droits d’auteurs, qu’elle redistribue ensuite. Les droits d’interpretations ne sont pas concernés. Elle est également l’organisme qui surveille les utilisations frauduleuses des titres de ses membres et fait, le cas échéant, respecter les droits financiers de l’artiste (même si parfois elle fait un peu trop de zèle...).

                          Pour un artiste, l’adhésion n’est pas une obligation légale, même si dans les faits il vaut mieux le faire pour s’assurer une large distribution commerciale.

                          La SACEM s’apparente un peu à une caisse d’épargne, qui permet à un artiste retraité ou devenu invalide de continuer à percevoir les fruits de son travail. Sauf que le taux de versement n’est pas unique pour tout le monde, mais dépend des ventes passées. Vaut mieux s’appeller dans ce cas là Johnny Halliday que Pierre Martruc...

                          « Et quoi de plus légitime que d’être rémunéré quand on travaille plutôt que par la rente d’un travail fait il y a 20 ans ? » : Un concert est un événement ponctuel, plus lucratif si une tournée a lieu. Mais une fois la bise venue...

                          C’est le système qui prévalait avant la mise en place du droit d’auteur. l’artiste était payé pour sa prestation immédiate, mais ne touchait plus rien ensuite, même si ses morceaux étaient repris par d’autres.

                          Et quand pour une raison ou pour une autre l’artiste ne pouvait plus se produire ( age, maladie ou infirmité), il ne lui restait plus qu’à crever sous les ponts une fois les économies mangées.

                          C’est beau le libéralisme sauvage, quand on y pense...


                        • pingveno 3 août 2010 07:23

                          S’il est vrai que Producteur et maison de disque touchent leur part des ventes d’albums, l’artiste touche également sa part...

                          Combien ? Je t’invite à chercher des éléments de réponse, par exemple ici

                          Elle est également l’organisme qui [...]

                          Stop. La SACEM n’est pas un organisme mais une société commerciale.

                          Pour un artiste, l’adhésion n’est pas une obligation légale, même si dans les faits il vaut mieux le faire pour s’assurer une large distribution commerciale.

                          La SACEM détient un monopole de fait : en signant un contrat d’exclusivité avec toutes les radios de France elle s’assure qu’il est impossible de passer à la radio si on n’est pas affilié à elle.

                          Et quand pour une raison ou pour une autre l’artiste ne pouvait plus se produire ( age, maladie ou infirmité), il ne lui restait plus qu’à crever sous les ponts une fois les économies mangées.

                          C’est beau le libéralisme sauvage, quand on y pense...

                          Excuse-moi mais quand j’écris des programmes pour le compte de mon employeur, je ne touche pas de royalties s’il continue de se vendre pendant 20 ans. Alors désolé de ne pas pleurer pour les artistes dans ce cas précis. Tu me diras que je pourrais changer d’employeur, me mettre à mon compte, etc. mais tu fais comment quand tous les domaines ont déjà leur monopole de fait ? Même la Commission, toujours à la pointe de sa concurrence libre et non faussée, ne s’est pas opposée au rachat de MySQL par Oracle. Et quand tu as dépensé très cher pour t’offrir une base Oracle, il ne reste plus grand chose pour payer les programmeurs...


                        • Mmarvinbear Mmarvinbear 3 août 2010 11:54

                          "Excuse-moi mais quand j’écris des programmes pour le compte de mon employeur, je ne touche pas de royalties s’il continue de se vendre pendant 20 ans." : Normal, si tu es employé. Ton patron te paye pour la production du programme et ensuite il en reçoit les fruits.

                          Tu pourrais aussi faire pareil si tu te mettais à ton compte. Tu vis de ton travail et tu touches les droits ensuite.

                          Evidemment, il y a un risque.

                          Mais dis toi bien que ton patron, il l’a pris, ce risque.


                        • pingveno 3 août 2010 14:54

                          Absolument. Mais sachant que désormais la plupart des gros artistes travaillent sur commande de leur producteur, quelle est la différence avec moi ?


                        • Mmarvinbear Mmarvinbear 3 août 2010 22:27

                          Un artiste ne travaille pas sur commande. Il s’engage à livrer un nombre d’albums en tant donné mais le contenu n’est d’aucune importance. Le producteur ne peut juger que sur la qualité des titres proposés, pas sur le thème.

                          Un employé fait ce que sa direction lui dit de faire. En terme de quantité, mais aussi en thème de sujet. Même si tu as envie de faire 200 Mo de programme pour corriger l’ impétance de la variablité de la structure de la base HTML, et que ton patron te dit de débugger la prochaine version de « démineur 3D », tu débuggeras jusqu’à ce que ce soit fini ou qu’une autre priorité absolue te tombe dessus...

                          C’est déjà une sacrée différence...


                        • Morgan Stern 8 août 2010 11:37

                          @Mmarvinbear

                          Vous ne connaissez visiblement pas grand chose au développement des logiciels libres.

                          D’abord, vous confondez financement et gratuité. Les gros projets libres sont tous financés et soutenus par des boites et des institutions, mais ça n’ôte rien à la gratuité des logiciels. Ils sont bien gratuits, que vous les financiez ou non.

                          Ensuite, les financements ne concernent que les gros projets. Beaucoup de logiciels n’ont pas de soutien et pas de financements. Et leur apport est aussi appréciable que les gros projets. Ne croyez pas que les développeurs vivent des dons (tous les projets n’en demandent pas). Bien souvent, ces dons servent à payer les coûts de serveur, et ça ne va guère plus loin. Les développeurs qui peuvent vivre des dons par Internet sont des raretés. Ils vivent en général d’autre chose.

                          Enfin, même sur les gros projets, les financements ne payent qu’un noyau de développeurs, qui ne réalisent qu’une part du projet. Autour de ça, gravitent une multitudes de bénévoles qui apportent leur contribution en fonctionnalités, font la traduction du logiciel, la documentation et s’occupent d’autres aspects aussi indispensables que le codage.

                          Il y a aussi beaucoup de petits projets qui n’ont aucun financement. D’ailleurs, beaucoup ont commencé comme ça, avant d’être soutenus par diverses sociétés.


                        • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 8 août 2010 11:40

                          @ Morgan Stern

                          C’est la première fois que vous expliquez le fonctionnement du logiciel libre ?

                          Moi ça me fait ça à chaque fois (mais j’ai quand même réussi à « convertir » 5 personnes à Archlinux), avec une vraie résistance à la compréhension de ce « bénévolat » des développeurs.


                        • Morgan Stern 8 août 2010 12:08

                          @celuiquichaussedu48 :
                          Oui, je crois bien, ou alors ça fait longtemps que je ne l’ai pas fait. Je ne sais plus. Même si je n’utilise pas Linux comme desktop, je contribue aux logiciels libres (sans être payé) depuis longtemps.
                          Le ramassis de préjugés et d’erreurs de Mmarvinbear m’a fait monter la moutarde au nez, et j’ai voulu réagir, même si je ne fréquente plus guère AgoraVox, qui est devenu un nid à trolls et à pop-up javascript.


                        • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 8 août 2010 12:17

                          Si jamais tu as envie de retester Linux (ça a beaucoup changé graphiquement maintenant =P ) essayes Archlinux, c’est déconcertant au début, mais super puissant (tu as juste le kernel au début, et tu choisis ce que tu veux mettre, un peu comme si tu fais ta propre distribution.

                          Autrement, tu utilises quel navigateur pour avoir des popup ? Je n’en vois pas

                          J’avoue que lorsque l’on connaît un peu le milieu du LL, on ne peut que tomber des nues face à cet accumulation de FUD d’apple etmicrosoft....


                        • Morgan Stern 8 août 2010 12:42

                          @celuiquichaussedu48

                          J’utilise Firefox. En fait, ce sont des boîtes de dialogue en Javascript qui apparaissaient à chaque ouverture de page en bas à gauche. En fait, elles n’apparaissaient que parce que les cookies sont désactivés par défaut chez moi. Depuis que je les ai autorisés pour me connecter, plus de souci. :)

                          Oui, si un jour je passe à Linux, ce sera probablement à Archlinux, qui est la distrib que je préfère, mais je ne suis toujours pas convaincu par Linux en Desktop pour des détails qu’il serait trop long d’expliquer ici, même si c’est un excellent OS. ;)


                        • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 8 août 2010 12:50

                          OK.

                          Moi je suis toujours en navigation privée, donc pas de popup mais ça efface tout à la fermeture.

                          Autrement, je ne suis pas un intégriste du LL, tu choisis l’OS que tu veux, en plus tu connais le milieu, je n’ai rien à redire smiley


                        • herbe herbe 2 août 2010 14:34

                          je vous propose plutôt comme titre :

                          La liberté existe ... sur internet !

                          ( j’ajoute au vu de manœuvres en cours : mais pour combien de temps ?).

                          on a bien fait de choisir le terme « logiciel libre » plutôt que logiciel gratuit.
                          Il y a eu un petit problème avec les deux sens du mot anglais « free » qui de mon point de vue est fâcheux...

                          De mon point de vue la valeur du don est qu’il soit libre et non gratuit (d’ailleurs don suffit, quand on parle de don pas même besoin de rajouter un qualificatif qui brouille ..)

                          A voir : http://www.framablog.org/index.php/post/2010/04/26/video-logiciel-libre


                          • slipenfer 2 août 2010 16:31

                            sa y ai, messieurs les salsifis sont prés
                            j ’ai mis la table......


                            • Taverne Taverne 2 août 2010 17:01

                              Pour la musique gratuite, il faut chercher et trier. Je vous facilite le travail en vous donnant ici mes liens de playlistes sur Jamendo :

                              Pop- rock

                              jazz

                              musique classique et moderne

                              chanson française

                              traditionnel

                              Je complète régulièrement


                              • herbe herbe 2 août 2010 17:06

                                @Taverne

                                merci !

                                Pour info au sujet de Jamendo, je crois m’être trompé selon cet auteur edend.

                                Voici le lien de notre petit dialogue :

                                http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/dossier-ou-trouver-de-la-musique-76303#forum2584526


                              • L'enfoiré L’enfoiré 2 août 2010 21:04

                                La gratuité d’Internet. Vous voulez me faire rire ?
                                Un petit rappel pour moi. smiley


                                • tinga 2 août 2010 21:54

                                  Très bon article, la gratuité est l’avenir de l’humanité et plus vite nous le comprendrons et meilleures serons nos chances d’échapper à l’horreur que certains nous préparent.

                                  En temps que musicien électronique, je n’aurais jamais pu travailler sans les logiciels libres, ni sans la patience de certains sur les forums, qui prennent le temps de vous expliquer les choses que vous ignorez, sans parler de l’échange avec les programmeurs qui réalisent vos demandes logicielles.
                                  Et ne craignez pas les esprits moqueurs, ils ne semblent pas être si nombreux si on en croit les votes.
                                   

                                  • L'enfoiré L’enfoiré 2 août 2010 21:58

                                    Tinga,
                                     Juste pour info, vos programmeurs mangeaient quoi ?
                                     Vous êtes un rêveur cher Tinga


                                  • tinga 3 août 2010 01:59

                                    Vous semblez méconnaitre le monde du « code », il existe beaucoup de codeur qui produise pour s’amuser et aider la communauté, dans le cas d’un donationware, le programmeur met à disposition un logiciel gratuit, les utilisateurs plus fortunés donnerons du fric pour la continuation du logiciel, les sans pognons pourront bénéficier des évolutions sans débourser un centime, solidarité des utilisateurs, la gratuité sur internet est une réalité, et comme le souligne l’auteur de l’article, elle peut s’étendre à une multitude d’autres domaines et c’est ce qui est en train de se passer, la crise aidant (si on peut dire !) les gens qui n’ont plus de pouvoir d’achat commencent à s’organiser différemment.  


                                  • fred 8 août 2010 10:22

                                    N’oubliez pas que ce qui est gratuit pour nous rapporte aux fournisseurs d’accès. En gros, on leur apporte du contenu gratos.


                                    C’est eux qui profitent du piratage.

                                    Achetiez-vous pour 40 euro de CD avant internet par mois ?


                                    • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 8 août 2010 11:51

                                      C’est pas totalement vrai, car ce qui coûte aux FAI (fournisseurs d’accès internet) c’est l’UPLOAD, c’est à dire l’envoi de données, et non la réception. C’est pourquoi la plupart des FAI ont imposé des limitations aux protocoles P2P.

                                      De plus, avant internet, nous payions pour le téléphone (qui est gratuit sur les fixes), donc le transfert de fond n’est pas vraiment lié à la « consommation de produits culturels » comme ils disent au gouvernement...


                                    • fredleborgne fredleborgne 8 août 2010 13:04

                                      Quel plaisir de lire un tel article, et de rappeler que la richesse peut se trouver dans le partage qui profite à tout le monde.
                                      les mauvais cons rappellent que dans tout système, il y a des profiteurs qui ne ramènent rien. Au niveau d’internet, on s’en moque, puisque quand ils nous copient/consomment, ils ne nous volent rien. Enfin, ils peuvent eux aussi être progressivement gagnés par cette envie de mériter ce qu’ils prennent, et d’exister par ce qu’ils apportent « de bon » en eux. Le partage appelle le partage sans contrainte, à la différence de l’égoïsme qui conduit à l’égoïsme pour des raisons de survie. Et dans un système monnayable, certains amènent à cher ce qu’ils ont obtenu à vil prix auprès d’autres artificiellement hors d’atteinte. Voilà pourquoi les FAI et les voleurs du net ont intérêt au cloisonnement et à la censure, comme ces p... de sites de jeux en ligne qui aujourd’hui veulent filtrer IP et serveurs des sites de jeux étrangers installés bien avant ceux des magouilleurs français proches du pouvoir qui ne se pointent que lorsque le marché est devenu rentable (Pareil pour les « plate-forme légales » qui profitent des installations de fibre et autres payées par les abonnements des internautes et qui voudraient aujourd’hui, pour leurs télés pourries et payantes, bénéficier d’autoroutes réservées, et qu’on éliminent ceux qui ont donné les habitudes de P2P aux internautes).
                                      Les contenus et les services Internet gratuits existent et merci à ceux qui les créent


                                      • Dingo117 9 août 2010 00:28

                                        Merci à toute personne de bonne volonté qui pense encore aux autres, à l’entraide, qui ne pense plus à l’argent, au profit, à amasser plus qu’il n’en faut, à vendre n’importe quoi, à leurrer et magouiller comme un certain petit nabot mini dictateur de poche qui hausse les épaules et joue des coups de menton et avale tout (« Je l’avale bien » - L’Oréal) menteur et arracheur de dollars !

                                        Oui, le partage existe bel et bien depuis toujours et encore ( St-François d’Assise, Abbé Pierre, Mère Thérésa)...

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