La pyramide de Kheops et sa cavité secrète
La cavité de la Grande pyramide, un mystère qui s’épaissit
La fin de l’année 2019 a imposé un rebondissement concernant le vide détecté au cœur de la grande Pyramide du plateau de Gizeh. La cavité révélée en 2017 par le projet Scanpyramids serait plus vaste que supposé. Voici qui relance l’hypothèse d’y trouver un jour le corps du pharaon Kheops.
La pyramide de Kheops, site d’expérimentations
La pyramide de Kheops reste l’un des grands mystères de l’humanité. Les premières explorations remontent à l’Antiquité grecque. Au fil du temps, les historiens tentèrent de percer ses mystères, depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours, en passant par la fièvre occidentale d’une archéologie balbutiante. Au cours des récentes décennies, plusieurs projets farfelus se sont succédé sur le bureau de l’ancien ministre égyptien des Antiquités Zahi Hawass pour ne trouver qu’une fin de non-recevoir. On peut se féliciter que l’archéologie ne se résume plus à forer les blocs millénaires des pyramides de Gizeh dans le seul but de satisfaire la curiosité scientifique. Pourtant, certaines démarches ont rencontré plus de succès. Le projet franco-égyptien Scanpyramids, qui table sur des études de l’intérieur des pyramides d’Egypte, fut lancé en 2015. Sous l’égide de l’Université du Caire et de l’Institut HIP (Héritage, Innovation, Préservation), il vise à inspecter les monuments antiques au moyen de techniques non invasives et surtout non destructrices.
Le projet Scanpyramids perce les mystères du monument
Scanpyramids est une mission interdisciplinaire qui fait appel aux infrarouges thermiques et à la muographie suivis de modélisations 3D. Les scientifiques se sont concentrés sur la pyramide de Kheops. Leur but était de déceler des structures internes encore inconnues du plan de la pyramide afin de répondre aux questions demeurées sans réponse. La muographie, technique permettant de radiographier en profondeur un monument, a flirté avec l’égyptologie. Grâce à la quantité de muons traversant un volume donné, cette radiographie indique en effet la densité et l’épaisseur du volume traversé. En 2017, la revue Nature l’a annoncé : un immense vide occupe un espace au-dessus de la Grande galerie, à une hauteur de 60 à 70 mètres. Depuis cette découverte majeure, et malgré les réserves émises de toutes parts, l’équipe de chercheurs n’a cessé d’affiner ses mesures...pour aboutir à quelque chose d’encore plus étonnant.
La cavité secrète ou Big void serait bien plus vaste
En multipliant les pièges à muons ou plaques à émulsion chimique, ingénieurs et scientifiques ont étendu leur spectre de mesures aux quatre coins internes du monument. Des téléscopes et un scintillateur à muons ont ainsi traqué les particules cosmiques dans la Grande pyramide. Menées indépendamment par plusieurs équipes internationales, ces expérimentations ont toutes fournies des résultats. Analysées puis recoupées, les mesures ont confirmé la réalité de ce fameux grand vide mais surtout affirmé que les 30 mètres estimés en 2017 dépassaient finalement les 40 mètres ! Il n’en fallait pas plus pour convaincre les plus réticents tels que Zahi Hawass. Surprenant les membres de Scanpyramids, l’éminent égyptologue a même déclaré que le corps du pharaon Kheops pourrait reposer dans cette cavité. L’influence de ce spécialiste mondialement reconnu a suffi pour entériner l’ensemble de l’étude encore en cours.
Les recherches vont donc se poursuivre au sein des millions de mètres cubes de ce monument exceptionnel. L’objectif ? La découverte du corps du plus ancien pharaon connu ainsi que les inévitables autres secrets de la Grande pyramide.
Source : Sciences et Avenir n°875 Janvier 2020
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