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La singularité

Pour les futurologues, une singularité est un point à partir duquel le progrès technologique accélère au-delà de toute prévision et compréhension. Je crois que nous approchons d’un tel moment singulier. Mais le progrès technologique n’est pas le seul à brouiller les cartes : nous sommes en train de transformer radicalement notre façon de penser. Nous ne voyons plus le monde comme avant, nous n’avons plus envie d’y vivre comme avant. Nous sommes à la veille d’une révolution qui sera technologique mais aussi, et surtout, sociale.

Qu’est-ce donc qui change en ce moment même ?

1/ Nous devenons des connecteurs, nous prenons conscience que nous sommes membres d’un immense réseau social. Plus généralement, nous appartenons à un réseau qui fait interagir tout ce qui existe dans l’univers. Ce réseau évolue comme un organisme vivant. Il pousse en quelque sorte, il s’élève, il se ramifie. Internet est un magnifique exemple de réseau en cours d’évolution. Nous ne comprenons vraiment les règles d’évolution des réseaux que depuis 1998, grâce à Steven Strogatz, Duncan Watts, Albert-László Barabási...

Je crois que plus nous nous interconnectons, plus nous devenons heureux, plus nous nous sentons capables d’entreprendre et de changer ce qui nous déplaît dans le monde. Quand nous établissons une nouvelle connexion, notre façon de voir le monde change et celle de notre interlocuteur change en retour. Par une sorte de feedback, nous nous synchronisons, nous nous harmonisons. Internet nous a redonné le réflexe de parler, d’établir des connexions qui dépassent de loin le cadre technologique.

2/ Nous savoir connectés nous confère aussi une grande responsabilité car nos actions se propagent au travers du réseau. Nous ne pouvons plus faire n’importe quoi, notamment écologiquement. Nous le savons et nous comprenons pourquoi. Il suffit de regarder le réseau dessiné par la chaîne alimentaire pour constater à quel point nous sommes impuissants. Nous vivons dans un monde qui se maintient dans un état critique, un monde à l’avenir totalement imprévisible.

Ce n’est qu’en 1987 que Bak, Tang et Wiesenfeld ont commencé à comprendre les états critiques. Quand nous lâchons un grain de sable sur un tas de sable, nous sommes incapables de prévoir ce qui va se passer. Depuis, nous avons compris que de nombreux systèmes dans la nature étaient dans de tels états, à commencer par nos sociétés. Cette découverte aurait déjà dû nous pousser à plus d’humilité. Quand nous faisons quelque chose, nous ne pouvons pas prédire quelles en seront les conséquences. Vouloir exercer le pouvoir est totalement dément.

3/ Heureusement, l’imprévisibilité n’implique pas l’impuissance. Au travers du réseau, nous sommes capables de nous auto-organiser. Les scientifiques comprennent l’auto-organisation depuis une dizaine d’années seulement. Au préalable, la plupart des gens doutaient de la possibilité de l’auto-organisation. Ils pensaient toujours en termes de contrôle centralisé. Internet nous a prouvé que l’auto-organisation était possible. Nous découvrons aujourd’hui que l’auto-organisation est partout présente dans la nature.

Cette possibilité de nous auto-organiser ouvre de merveilleuses perspectives. Nous pouvons imaginer réduire peu à peu l’importance des gouvernements pour transférer le pouvoir aux individus, ce qui serait un retour à l’essence de la démocratie. Dire que l’auto-organisation est possible, c’est privilégier les actions locales par rapport aux actions globales. En fait, le global résulte de l’auto-organisation d’une multitude d’actions locales. Les choses partent du bas, remontent, s’élèvent. L’analogie biologique est à nouveau valable.

4/ Ce monde où nous sommes de plus en plus connectés est un monde dominé par la complexité, une complexité que notre esprit a du mal à saisir. Nous devons abandonner la raison cartésienne au profit d’une approche plus artistique. Plutôt que d’essayer de décomposer les problèmes en problèmes plus simples, ce qui s’avère impossible, nous devons essayer de faire évoluer les choses, de les cultiver.

La raison cartésienne a été mise à mal par Gödel en 1931, puis un peu plus tard en 1936 par Turing, mais c’est à mon sens John Holland qui la jeta par-dessus bord en inventant les algorithmes génétiques en 1975. Nous devinons aujourd’hui que nous ne rendrons pas les ordinateurs intelligents par la méthode cartésienne mais, justement, par la méthode bottom-up imaginée par Holland. Nous disposons déjà d’algorithmes qui rivalisent en intelligence avec nous. Et ce n’est qu’un début. Plus la puissance de calcul s’accroîtra, plus les algorithmes génétiques démontreront leur efficacité.

5/ Vivre dans un monde complexe n’implique pas que le monde soit compliqué. C’est un grand paradoxe. Grâce notamment à Stephen Wolfram, nous avons compris que des règles simples pouvaient engendrer des comportements immensément complexes. D’une certaine façon, nous avons démystifié le monde : comprendre n’implique pas prévoir. Nous sommes dorénavant les réelles divinités du monde, c’est à nous de prendre notre destin en main.

Nous nous méfions de tout ce qui nous vient d’en haut. Les religions dogmatiques sont suspectes à nos yeux. Et le capitalisme, lui aussi, nous apparaît comme un dogme quand il nous impose d’analyser l’état de nos sociétés selon le seul filtre du PIB. Nous avons pris conscience que l’individu, par sa capacité d’action locale, est le véritable moteur de la société globale.

Je crois qu’une fois que nous nous sommes approprié les différentes ruptures de paradigme que je viens d’évoquer, nous ne pouvons plus être le même qu’avant. Quand nous cherchons à vivre en accord avec cette nouvelle vision du monde, nous devenons immédiatement plus heureux, tout au moins nous vivons plus intensément.


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52 réactions à cet article    


  • nco (---.---.22.35) 2 juin 2006 13:13

    quelles vérités. Peut être se rapproche t on plus de ce qu’est l’évolution. Il n’y a pas seulement les êtres vivant qui évoluent au cours du temps. L’évolution quelque soit la forme qu’on lui imagine ( comme le darwinisme ou l’évolutionisme ) est une mouvance permanente. Une réorganisation permanente de l’état des choses par apport a leurs environement.


    • Jean-Pierre An Alre (---.---.124.107) 2 juin 2006 13:41

      Les futurologues comme les voyants gagnent à ce que leurs prévisions soient vérifiées après coup.

      Je crois que les futurologues ne font pas mieux que les voyants sur ce point.

      Par ailleurs les personnes qui annoncent des évènements « disrupteurs » font complètement fi de l’histoire. Il n’y a jamais eu de « grands soir », de « lendemains qui chantent », d’actes libérateurs ou fondateurs.

      Les gens il y a 8000 ans étaient aussi intelligents que nous et leurs réalisations sur le plan conceptuel sont sidérantes. Par exemple combien de personnes pourraient *aujourd’hui* concevoir une méthode pour calculer la distance de la terre au soleil avec pour seul instrument un baton (sauf à savoir à l’avance comment on fait) ?

      Ou calculer la vitesse de la lumière en observant les satellites de jupiter ?

      Je pense que dans cet article on fait beaucoup de raccourcis entre technologie et progrès de l’humanité. Il n’y a aucun chiffre, aucun élément factuels pour renforcer les affirmations et beaucoup de contre vérités : « raison cartésienne a été mise à mal par Gödel en 1931, puis un peu plus tard en 1936 par Turing, mais c’est à mon sens John Holland qui la jeta par-dessus bord en inventant les algorithmes génétiques en 1975 »

      Manifestement l’auteur ne sait pas en quoi consiste le travail de Gödel, ni ce qu’est un algorithme génétique ! Godël a dit qu’on ne peut axiomatiser l’arithmétique qu’en faisant appel à des notions extérieures à l’arithmétique.

      C’est une faon de dire que pour comprendre et décrire un problème il faut être en dehors de ce problème.

      Un algorithme génétique c’est un algorithme qui manipule des algorithmes en opérant des variations parmi chacun de ceux ci et en sélectionnant le plus performant.

      Le capitalisme n’a pas grand chose à voir avec le PIB non plus. le capitalisme c’est une façon de répartir la richesse dans une société. Il y a des considérations sur l’autonomie des acteurs, leur degré d’information, la rationalité de leurs actes, mais le PIB c’est de la macro-économie pas du capitalisme.

      Ceci dis je préfère un article sur ce thème qu’une nième variation de calcul pré-électorale « et si machine, et si truc »).

      Bravo donc pour le choix du thème mais attention à ne pas affirmer des choses que vous ne maîtrisez pas, ou qui sont aîsément contestables. Wikipedia est votre ami. C’est cependant le genre d’article que j’aurais pu faire il y à 30 ans quand j’étais plus jeune de 30 ans smiley soupir...

      Jean-Pierre


      • Marsupilami (---.---.163.52) 2 juin 2006 13:59

        Ouaf !

        Bonne réaction. Mais il y a trente ans, tu n’aurais pas eu Internet et n’aurais donc pas pu écrire ce genre d’article plein de techno-weboptimisme naïf.

        Et pour aller dans ton sens déconnecté, quand Kepler a découvert ses lois, il ne connaissait li Gödel ni Internet.

        Houba houba !


      • Thierry Crouzet tcrouzet 2 juin 2006 14:57

        C’est mon droit d’être optimiste, je suppose.

        En se disant face à une singularité, les futurologues admettent justement qu’ils ne peuvent pas prévoir l’avenir. C’est un bel acte d’humilité.

        Des ruptures dans notre Histoire, j’en vois des dizaines. Je pense que le jour où un homme a compris comment maîtriser le feu, il a dû crier eurêka ! Quand Ératosthène mesura la Terre en 240 avant JC (et non il y a 8000 ans), il a aussi crié eurêka. En 1789, pas mal de Français ont du se dire la même chose. Comme les néo-darwiniens, je pense que l’évolution est discontinue, notre évolution sociale aussi. Et que nous soyons en train de discuter en ce moment est la démonstration même que les choses changent plus que vous ne croyez.

        Pour Gödel, Turing et Holland, je n’ai pas la place de vous contredire mais j’ai consacré un chapitre du peuple des connecteurs à ces trois bonhommes. On est en 2006, il y a 30 ans, on était en 1976, si, à l’époque, vous étiez aussi au fait de tout ce que je dis j’aurais dû parler de vous dans mon livre. Excusez-moi pour cet oubli. Je suis curieux de vous rencontrer pour le réparer.


      • zen (---.---.143.14) 2 juin 2006 14:59

        Marsu, arrète de pousser ton cri de Huron...ça m’énerve !...


      • Marsupilami (---.---.163.52) 2 juin 2006 16:41

        Ouaf !

        @ tcrouzet

        C’est non seulement ton droit d’être technoweboptimiste, mais surtout ta nature d’être optimiste et pourquoi pas. C’est le droit de ceux qui te répondent de trouver ça naïf et pourquoi pas. Ton article est rafraîchissant par sa naïveté visionnaire pleine de bonnes intentions, et ça change un peu des autres sujets d’Agoravox, ce qui n’est pas mal. On a besoin de naïfs visionnaires : certains d’entre eux se révèlent rétrospectivement comme ayant eu raison, et je souhaite vivement - mais sans illusion - que ce soit ton cas.

        Houba houba !


      • VDJ VDJ 2 juin 2006 14:12

        un bémol sur tant d’optimisme ? (en anglais)

        http://www.robinsloan.com/epic/


        • marcel thiriet (---.---.143.14) 2 juin 2006 14:22

          Complètement naif et dépassé..d’un optimisme enfantin :les termes « heureux », merveilleux« ...balisent un discours trés »sillicon valley", qui ne fait même pas la distinction entre les techniques et leurs applications éventuellement perverses. Auguste Comte lui-même aujourd’hui aurait hésité à tenir ce discours. Je regrette, mais quand je surfe sur internet,je me trouve souvent devant un océan de conneries...


          • Forest Ent Forest Ent 2 juin 2006 14:29

            « Nous sommes dorénavant les réelles divinités du monde »

            Ca, c’est du prométhéisme, ou, en théologie catholique, le discours de l’Antechrist.

            L’article mêle deux sujets : la sociologie et la connaissance mathématique de la complexité.

            Pour ce dernier point, il y a eu de nombreux progrès depuis cent ans : le théorème de Godel, la physique statistique, l’étude des phénomènes « chaotiques ». Mais ils me semblent avoir peu de liens entre eux. Je n’avais pas trouvé convaincant l’ouvrage de Ruelle qui essayait de lier trois notions différentes de complexité.

            Pour la sociologie, toute société est un organisme vivant, mais il est probable que le développement des moyens de télécommunication va changer la nôtre. Ce qui pourrait arriver de mieux est effectivement que cela aide au développement de contre-pouvoirs, mais ce n’est pas gagné d’avance.


            • Guillaume AGNELET Guillaume AGNELET 2 juin 2006 14:48

              Tres bon article !

              Complêtement Naïf et tout a fait d’actualité ! Ce qui n’est pas antinomique !

              J’aime la naïveté de celui qui repense son monde pour le voir d’un oeil neuf !

              @Jean-Pierre « C’est une faon de dire que pour comprendre et décrire un problème il faut être en dehors de ce problème. »

              Je crois que cela ne s’applique pas à l’Humain, l’Humain peut parfaitement avoir la compréhension et décrire un problème dont il fait parti.

              L’Humain est capable de dire : « Quel est le »problème« de la planète aujourd’hui ? » « Le problème, C’est l’Humain avec ses défauts !! » « Mais la solution, c’est aussi l’Humain avec ses qualités !! » « Et... vous allez rire !!! JE SUIS L’HUMAIN !!! » « Je suis le problème et la solution de la planète aujourd’hui »

              Pas de misérabilisme ni d’auto congratulation dans ce que je dit. juste un constat NAIF !!

              ===========================

              Quand au phénomène d’auto-organisation, c’est une idée qui me plait...

              « Dans la vie il n’y a pas de solutions. Il ya des forces en marche : il faut les créer, et les solutions suivent. » Tonio Dé Santo Exupéryto


              • L'enfoiré L’enfoiré 2 juin 2006 16:38

                Bonjour, J’aime l’article et les idées qui y sont dites. A votre remarque « Nous nous méfions de tout ce qui nous vient d’en haut. », je dirais qu’il n’y a plus de haut et de bas. Le danger peut venir du bas également. Nous faisons partie d’un réseau humain favorisé par Internet, qui dit en passant n’avait pas été évalué au départ à sa juste valeur par le grand Microsoft. La hiérarchie saute de plus en plus. Adresser un mail à son patron demande seulement de prendre un peu plus de « gants » mais pas plus d’effort que pour l’envoyer à un collègue. Les mots « algorithme génétique » parlent d’eux-mêmes. Etre cartésien avec un peu de style artistique est une vision que je partage. Il en faudra de l’attention pour détecter le vrai et le faux dans la jungle des textes. Quand à la complexité, elle augmente souvent ridiculement sans raison apparente, artificiellement. On ne sait pas parfois pourquoi elle s’est casée dans des endroits simples, si pas simplistes. Le monde n’est pas si compliqué, mais l’homme aime complexifier. Cela fait important pour son auteur. Alors faudra s’y faire. De toute façon, j’aime votre optimisme, je le partage, même s’il est souvent considéré comme « béat ». Cela m’énerve souvent de voir tous les films de fictions présenter notre futur avec des tares comme si l’on n’apprenait rien en cours de route. Merci pour l’article.


                • Sam (---.---.162.210) 2 juin 2006 17:02

                  « ...Quand nous cherchons à vivre en accord avec cette nouvelle vision du monde, nous devenons immédiatement plus heureux, tout au moins nous vivons plus intensément... »

                  Je suis pas sûr d’avoir tout compris, ni que ça marche, mais ça fait du bien de lire un message positif de temps en temps...


                  • (---.---.45.55) 2 juin 2006 17:33

                    intéressant mais d’un optimisme qu’on aimerait partager (on pourrait faire le pendant version noire de votre article). le monde est donc plus complexe smiley

                    Cdt,


                    • CTZn (---.---.238.52) 2 juin 2006 17:44

                      Petite digression, mais qui a réellement envisagé un monde où les nanotechnologies, les supraconducteurs à température ambiante et autres magnéto-hydrodynamiques serait communs ?

                      Les nanotechs seules font exister un monde de l’invisible, mis en oeuvre par des moyens hors de notre portée, contrairement aux blogs, aujourd’hui sur internet ?

                      La MHD permet de se déplacer à mach 15, même si les sources d’énergie nécessaires et les radiations produites sont rédhibitoires pour une utilisation humaine actuellement... mais voici venir les supra-conducteurs, faisant circuler l’énergie de manière virtuellement infinie, sans déperdition, amenant à une constante l’état de singularité, figeant la transition dans un état perpétuelemnet transcendant...

                      Le seul obstacle sera le rythme auquel nous aurons accès à ces technologies, le rythme auquel aussi les militaires l’appliqueront sur un théâtre d’opérations virtuellement planétaire...

                      Pour être réellement optimiste il faudrait que l’écart entre nos connaissances individuelles et celles des dévelopeurs subventionnés à hauteur de 60% des richesses mondiales (approximation à la volée, vous pouvez me le reprocher mais ne vous y trompez pas, nous sommes dépassés comme des sioux devant un canon) cessent de s’accroitre de manière exponentielle.

                      Ah, l’exponent, cette chose qui n’est plus jamais là quand on parle d’elle...

                      Tenez, mattez ça

                      http://www.nasa.gov/vision/universe/roboticexplorers/ants.html

                      puis ça

                      http://ants.gsfc.nasa.gov/

                      Chacune des têtes de cette pyramide est une molécules, 4 de ces molécules assemblées constituent un système autonome, de déplaçant dans toutes les directions et pouvant s’assembler avec un nombre infini de ses congénaires pour créer n’importe quel type de structure.

                      Terminator 2 est sorti en 1991, et voici que 15 ans plus tard la technologie du T-1000 est pensée et attend d’être réalisée. Qui aurait pu l’imaginer ?

                      Certainement pas vous, pas plus que moi...

                      Aujourd’hui le futur c’était hier... bienvenue dans un monde qui n’est plus le vôtre.


                      • faxtronic (---.---.183.158) 2 juin 2006 19:01

                        Et bien, le futur n’est plus ce qu’il était !


                        • Thierry Crouzet tcrouzet 2 juin 2006 19:14

                          Je voudrais juste ajouter un petit truc qui ne semble pas avoir été compris. J’ai dit qu’il y avait moyen de penser différemment, j’ai pas dit que tout le monde devait penser différemment. Moi, j’ai choisi de le faire et je suis plus heureux. J’en connais pas mal d’autres qui sont plus heureux (nous avons parlé de ça dans un podcast avec Loïc Lemeur).

                          Je ne force personne à m’imiter. Que ceux qui se plaignent sans cesse m’appellent naïf, je n’y vois aucun inconvénient. Je suis même à l’écoute de leurs propositions terre-à-terre. En attendant, je travaille, j’ai créé ma boîte, je gagne un peu d’argent, j’écris des livres, je publie sur mon blog, je rencontre des tonnes de gens passionnants. Ma naïveté semble merveilleusement fonctionner en ce moment. Voilà pourquoi je suis enthousiaste, voilà pourquoi j’ai envie de faire partager ma façon de voir le monde.

                          Il ne faut pas oublier que cette façon de voir le monde toute naïve qu’elle soit est au fondement d’internet, du Web et maintenant du Web 2.0. Je n’en suis pas l’inventeur.


                          • Marsupilami (---.---.224.234) 2 juin 2006 20:15

                            Ouaf !

                            Ne fais pas l’homme providentiel ; ça marche pas sur un blog, surtout si tu fais le malin avec du Loïc Ledemeuré. Et ceux qui te critiquent - comme moi par exemple - ne sont pas tous des vermisseaux qui « se plaignent » (quel mépris prométhéen de petit branleur à l’égo surdimentionné !), mais aussi des esprits lucides que tes plans sur la comète peuvent faire ricaner. Vues tes réactions, ce sera désormais mon cas, alors qu’au début, j’ai plutôt eu une réaction de sympathie interressée, distante mais amusée à l’égard de ton article.

                            Houba houba grrr...


                          • zen (---.---.55.103) 2 juin 2006 20:50

                            Un peu d’esprit critique, d’épistémologie...et de modestie ferait grand bien à Mr Crouzet.


                          • Thierry Crouzet tcrouzet 2 juin 2006 20:49

                            Qu’est-ce que tu fais ? Qu’est-ce que tu proposes ?


                            • Antoine (---.---.234.150) 3 juin 2006 08:47

                              Quel lyrisme !


                              • zen (---.---.6.28) 3 juin 2006 17:40

                                La poésie ne me déplait pas , mais je ne suis pas un « connecteur » convaincu .

                                Qu’on aspire à un monde meilleur me semble tout à fait légitime...Mais si on ne précise pas à quelles conditions certaines applications des technologies numériques iront dans le sens d’un progrès humain général,cela reste un voeu pieux, voire une foi déresponsabilisante.

                                Le problème n’est pas de croire ou de ne pas croire..Mais, comme toujours en matière de technologie, de fixer un sens , des bornes, des garanties...Qui nous dit que certaines applications futures des nanotechnologies ne méneront pas à des risques énormes. ?.Certains scientifiques le redoutent. On voit déjà comment l’informatique peut déboucher sur une traçabilité redoutable des individus jusque dans leur vie privée .

                                Le problème est de bon sens :la maîtrise démiurgique de l’homme va devenir de plus en plus problèmatique et il faudra sans doute s’interdire certaines voies de recherche et d’applications. La Question des VALEURS est prioritaire !Le « Progrès » est une tâche collective, nullement inscrite dans le déroulement des découvertes (vieille croyance scientiste du 19°s.,bien démentie depuis...)


                              • zen (---.---.6.28) 3 juin 2006 17:45

                                J’ajoute et je précise que je suis d’un naturel plutôt « optimiste », mais le problème ne se situe pas au niveau d’un stérile débat optimisme/pessimisme... Mais au niveau d’un examen REALISTE des applications technologiques, qui EN ELLES-MEMES ne sont ni bonnes ni mauvaises...cela va de soi.


                              • Thierry Crouzet tcrouzet 3 juin 2006 19:11

                                La technologie n’a pas grand chose à voir avec ce dont j’ai parlé. Il s’agit plutôt d’une façon différente de voir le monde.


                              • zen (---.---.98.50) 3 juin 2006 19:19

                                On peut toujours changer ses idées,rèver, mais le REEL, c’est autre chose !!!


                              • Antoine (---.---.209.225) 4 juin 2006 00:11

                                @Monsieur Crouzet,

                                Vive le bonheur mme s’il prend l’expression très particulière de votre article, vive le bonheur simple des gens éduqués et très formés.

                                Le bonheur prend donc des formes détournées pour s’exprimer et les coeurs simples tout n’ont pas toujours des mots simples pour le dire.

                                Soyez heureux, Monsieur Crouzet, « Enfin » pourrons - nous dire ensemble : « Enfin, en voici un qui a accompli son périple et en cheminant tout du long à vu sa quête récompensée. Réjouissons-nous ».

                                Boum....boum

                                1. La pendule fait tic tac tic tac Les oiseaux du lac font pic pic pic pic Glou glou glou font tous les dindons Et la jolie cloche ding din don Mais ...

                                Boum Quand notre cœur fait Boum Tout avec lui dit Boum Et c’est l’amour qui s’éveille. Boum Il chante « love in bloom » Au rythme de ce Boum Qui redit Boum à l’oreille

                                Tout a changé depuis hier Et la rue a des yeux qui regardent aux fenêtres Y a du lilas et y a des mains tendues Sur la mer le soleil va paraître

                                Boum L’astre du jour fait Boum Tout avec lui dit Boum Quand notre cœur fait Boum Boum

                                2. Le vent dans les bois fait hou hou hou La biche aux abois fait mê mê mê La vaisselle cassée fait cric crin crac Et les pieds mouillés font flic flic flac Mais...

                                Boum Quand notre cœur fait Boum Tout avec lui dit Boum L’oiseau dit Boum, c’est l’orage Boum L’éclair qui lui fait boum Et le bon Dieu dit Boum Dans son fauteuil de nuages.

                                Car mon amour est plus vif que l’éclair Plus léger qu’un oiseau qu’une abeille Et s’il fait Boum s’il se met en colère Il entraîne avec lui des merveilles.

                                Boum Le monde entier fait Boum Tout l’univers fait Boum Parc’que mon cœur fait Boum Boum Boum Je n’entends que Boum Boum Ça fait toujours Boum Boum Boum Boum Boum...


                              • Antoine (---.---.209.225) 4 juin 2006 00:29

                                ômmmm ômmmm ômmmm

                                Je vois et perçois que les poussières des

                                étoiles se prennent pour des dieux ; bien que le sage pense

                                que les divinités l’habitent et que le songe le pousse à croire

                                qu’il pourrait être divin

                                p>


                              • zen (---.---.225.52) 4 juin 2006 07:19

                                Vous ne pouvez séparer que de manière trés artificielle et arbitraire modes de pensée et usage des technologies, car l’outil internet est une technologie..Et il est vérifié que l’environnement technologique modifie nos modes de pensée, notre sensibilité, nos relations sociales, pour le meilleur ou pour le pire..

                                Sans diaboliser,l’usage actuellement anarchique du net, va nous conduire, je le crains,vers un avenir de contrôle social, politique (orwellien),commercial..C’est déjà bien en cours .Attendre qu’ un usage raisonné et positif de cet outil découle automatiquement de son autodéveloppement, c’est rêver les yeux ouverts.

                                Bien sûr, vous avez le droit de fantasmer..Vous êtes un évangéliste comme j’en ai rarement vu.


                              • zen (---.---.98.50) 3 juin 2006 18:34

                                Une dernière pour la fin...Une réflexion du philosophe Christopher Lasch trop méconnu en France, résume parfaitement ma pensée, eu égard à l’article : « Plus les individus et les peuples se contenteront d’ATTENDRE la venue d’un monde meilleur ,plus le monde qu’ils recevront effectivement en héritage sera impropre à la réalisation de leurs espérances -y compris les plus modestes... » ’LA CULTURE DU NARCISSISME (p.10)


                                • Marsupilami (---.---.222.31) 3 juin 2006 18:56

                                  Ouaf !

                                  Toi y en a d’une grande sagesse, Zen. L’essentiel est dans le déconnexion.

                                  Houba houba !


                                • Thierry Crouzet tcrouzet 3 juin 2006 19:10

                                  Ben justement nous n’attendons pas, nous nous sommes mis au travail. Le monde meilleur existe déjà aujourd’hui pour celui qui accepte de changer quelques règles.


                                • zen (---.---.98.50) 3 juin 2006 19:21

                                  Ah !bon ...montrez moi le...vous vivez en vase clos, ce n’est pas bon...


                                • Thierry Crouzet tcrouzet 3 juin 2006 19:30

                                  Venez passez un week-end à la maison. Je peux pas vraiment vous le montrer ce monde, il faut le vivre, rencontrer des gens qui y vivent, c’est à vous d’y aller, de le créer.


                                • zen (---.---.235.249) 3 juin 2006 20:31

                                  Une secte, ? non, merci !


                                • theonlydub (---.---.72.238) 3 juin 2006 21:39

                                  je voudrait revenir au coeur du sujet sur cette singularité décrite dans l’article.

                                  je crois que pour moi cette singularité a lieu. une singularité a par définition une durée nulle. dans la réalité, cela dépend sur quelle echelle on se place. Exemple : à l’échelle de l’humanité la WWII a duré un instant négligeable, à l’échelle humain : 5 longues années.

                                  ou je veux en venir, c’est que la singularité de l’article, pour moi, c’est la création d’internet et l’explosion des nouvelles technologie de communication des année 90 et 2000. à l’échelle humain cela représente plusieurs années de développement, à l’échelle de l’humanité, c’est 1sec et on retiendra l’an 2000 comme le basculement de l’humanité vers un nouveau stade de son évolution : sa Globalsation mondiale vers une NATION planétaire, à tous les niveaux : économique (depuis longtemps), humanitaire et sociale, informatif ( média sans frontières), ...

                                  on vie actuellement ce basculement et dans 500 ans quand on se retournera vers cette période : on l’appelera : la fin de la période contemporaine et le début de l’ère communautaire : une communauté mondiale avec une conscience, une pensée globale, une éthique et en son sein des dizaines de communautés au sein desquelles des milliers de plus petites communauté diverses et variés et ainsi de suite. toutes ces communautés sont reliées et imbricadées l’une dans l’autre pour former le peuple de la terre avec ces différences et ces points commun.

                                  c’est mon avis et je ne veux l’imposer à personne.


                                  • marie (---.---.173.62) 3 juin 2006 22:29

                                    « Nous ne voyons plus le monde comme avant, nous n’avons plus envie d’y vivre comme avant. Nous sommes à la veille d’une révolution qui sera technologique mais aussi, et surtout, sociale. »

                                    Qui nous ? Ceux qui sont au coeur de la re-évolution technologique. Les membres de la tribu de l’inventeur de la roue, les élites des cours européennes du quatrociento, les élites intellectuelles de la petite planète internet du début du XXIè siècle ?

                                    Oui les humains lettrés et cultivés communiquent beaucoup plus rapidement, mais leurs échanges font ils progresser l’humanité ou participent ils à l’accroissement général du nombrilisme ?

                                    La singularité pour l’auteur consiste plus simplement dans le fait d’avoir trouvé sa place dans le monde. Il semble heureux et j’en suis ravie pour lui, mais je ne vois toujours pas en quoi l’humanité a progressé.


                                    • zen (---.---.86.151) 3 juin 2006 22:43

                                      Oui, Marie, quelle prétention de juger ainsi notre époque de grandes mutations à partir d’une vision de l’avenir qui, par définition, nous échappe absolument. Le pire peut aussi arriver, même s’il n’est jamais sûr... Quand on sort de la bulle euphorique des internautes , on s’aperçoit que le monde réel, lui, n’est pas meilleur qu’avant... Mais j’arrète là mes lapalissades..

                                      Ceci dit, je trouve du plaisir à surfer (de manière sélective et critique) ne serait-ce qu’à ouvrir mon esprit à d’autres points de vue et à élargir mes connaissances...mais suis-je plus humain pour autant ? Je ne le crois pas...


                                      • marie (---.---.173.62) 4 juin 2006 00:15

                                        internet est un outil et tout dépend de la façon dont je, tu, il , nous, vous, ils, l’utilisent.

                                        C’est effectivement un moyen de libérer la parole, mais aussi de la contrôler.

                                        C’est un moyen de libérer l’information mais aussi la haine, la rumeur, l’affabulation,...

                                        C’est aussi et de plus en plus un outil commercial, un vaste super marché planétaire...

                                        Est ce que nous ne sommes pas en train de reconstituer la place du marché avec ses étals, ses animations, ses forains, ses jeux, ses spectacles, ses lieux de rencontre et de débats. On y trouve toutes les nouveautés sans quitter son village. Bienvenue dans l’ère moderne !

                                        C’est le moment de se réconcilier avec nos grands parents qui n’auraient pas manqué le marché hebdomadaire du chef lieu de canton où on trouvait tout et tout le monde, où se faisaient l’histoire et les histoires. C’est rafraichissant §


                                        • Antoine (---.---.209.225) 4 juin 2006 00:38

                                          Marie, Marie, ouvrez, ouvrez la porte , ouvrez ...

                                          Le bordel ambiant est il métaphysique, est il l’ineptie politique la contradiction politico sociétale... ?

                                          Le Bordel Métaphysique c’est INTERNET , oui da


                                        • Antoine (---.---.209.225) 4 juin 2006 00:41

                                          JE RECLAME LA SOLITUDE, L’ETREINTE DU VIDE

                                          IL VAUT MIEUX QUE L’ENFERMEMENT COMMUNIQUANT


                                        • marie (---.---.173.62) 4 juin 2006 00:56

                                          Bien sur qu’internet est un bordel physique (peut être aussi méta !), parce que les échanges n’y sont ni spontanés, ni directs. On lit, on zappe, on se promène de ci, de là, cahin caha, on revient, on écrit, ...

                                          Essayez toujours de faire ça au marché, au milieu d’une conversation !


                                          • zen (---.---.225.52) 4 juin 2006 07:25

                                            Il suffit de parcourir les commentaires de certains articles sensibles d’Agoravox : on est édifié ! C’est le règne de la cacophonie, des empoignades, de l’absence d’écoute...chacun se sentant d’autant plus « libre » qu’il est seul et anonyme...


                                          • Thierry Crouzet tcrouzet 4 juin 2006 10:48

                                            Je viens de publier un post à ce sujet.


                                          • Antoine (---.---.19.53) 4 juin 2006 12:02

                                            On va dire...(je viens de lire le texte sur votre blog), une flanerie intelligente que nous permettent forums, blogs etc...


                                          • Zamenhof (---.---.118.11) 8 juin 2006 19:32

                                            La lecture des commentaires d’Agoravox donne surtout l’impression qu’il est en train d’échouer dans son ambition d’origine : d’être un lieu de débat libre mais PLURALISTE et SERIEUX, en fait Agoravox est en train de dériver vers être une niche des gens de droite et d’extrème droite, et en plus de plus en plus « allumés » et vindicatifs.


                                          • 3p (---.---.102.41) 4 juin 2006 08:27

                                            « Je crois qu’une fois que nous nous sommes approprié les différentes ruptures de paradigme que je viens d’évoquer, nous ne pouvons plus être le même qu’avant »

                                            Pouvez-vous traduire cette phrase en français s’il vous plaît ?

                                            Quel plaisir éprouvez-vous d’expliquer des choses simples par des mots compliqués ? Pour nous faire honte de notre inculture ?

                                            J’ai fait l’effort de lire votre article jusqu’au bout.


                                            • Thierry Crouzet tcrouzet 4 juin 2006 10:46

                                              Enlevez « de paradigme », ça change rien. Vous avez raison, c’est en trop. Je modifie le texte original sur mon blog « Je crois qu’une fois que nous nous sommes approprié les différentes façons de penser que je viens d’évoquer... » Merci.


                                            • zen (---.---.241.180) 4 juin 2006 12:43

                                              Demandons linguiste spécialiste langues rares pour déchiffrer message DEMIAN ; Stop.


                                            • Jean-Pierre An Alré (---.---.101.126) 4 juin 2006 13:51

                                              Demian

                                              J’adore votre façon d’écrire, vous êtes un authentique poête. Et puis quelle magnifique réponse à tous ces éperdus dans leur quête de sens. Votre réponse est infiniment plus plausible que ces emprunts à la théorie des graphes qui pourtant égratignent la logique formelle en superposant des lemmes hétérogènes de façon aléatoire.

                                              Les évènements n’ont pas de sens intrinsèquement : C’est nous qui le donnons !

                                              Jean-Pierre


                                              • marie (---.---.173.62) 4 juin 2006 14:29

                                                à trcouzet

                                                Je viens de lire votre « post » sur le « blog ». Cette analyse me semble très juste. Le problème des interventions qui n’apportent rien, des prises de parole qui ne servent qu’à valoriser leur auteur (ou du moins l’imaginent t-ils) n’est pas né avec internet. Combien d’interventions inutiles dans les AG, débats, réunions diverses et variées avons nous subi depuis notre jeunesse. La parole est un outil de pouvoir.

                                                Tous les politiques savent que l’important c’est d’occuper le terrain, d’être connu (reconnu) par le public. technique marketing de base. On retrouve le même problème dans la course à l’« investiture » pour les présidentielles.


                                                • zen (---.---.150.157) 4 juin 2006 17:37

                                                  La futurologie est plus proche de la voyance que de la science....


                                                  • Brouze (---.---.243.123) 11 juin 2006 02:10

                                                    Pour ceux que la « complexité » intéresse, je vous invite à lire deux ouvrages avec quelques gros mots tel que « paradigme » mais accessible sur ce thème. Edgar MORIN : Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur. Edgar MORIN : Amour, Poésie, Sagesse

                                                    Vous comprendrez à la lecture de ces deux ouvrages, et de bien d’autres du même auteur, ce qui se cache derrière l’idée d’un monde complexe. Le choc de la découverte de la « complexité » est à mes yeux plus fort encore que celui de la découverte par les hommes que la terre était ronde ou encore que la Terre n’était pas le centre de l’Univers. Intéresser vous à la « complexité », c’est une approche bouleversante, effrayante, jouissive de l’Univers, de notre Planète, de notre pays, de notre ville, de l’humain...


                                                  • corine (---.---.211.162) 6 juillet 2006 00:10

                                                    Pour un vulgarisateur, je trouve vos propos obscurs, abscons, vos raisonnements sans trame ni logique, et ... sans exemple maîtrisé ... domage !

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