La vie.net ou la société de demain
Les auteurs de science-fiction sont parfois si près de la réalité, que l’on peut sans crainte en faire un des premiers outils de prospective pour imaginer notre société de demain et la vie du futur...
Rêvons un peu :
“Vous atterrissez tard dans la soirée dans une ville où vous ne connaissez personne. Vous n’avez pas eu le temps de réserver un hôtel, votre bagage ne s’est pas présenté dans le carrousel et l’air conditionné de l’avion vous a donné un petit mal de gorge. Que faire ? Avec votre téléphone mobile, vous Googlez votre valise - elle est équipée d’une petite puce qui vous permet de la localiser - pour constater qu’elle a été déposée 200 mètres plus loin, au terminal suivant. En allant la chercher, vous en profitez pour chercher une chambre d’hôtel. L’écran de votre téléphone vous montre des images de plusieurs hôtels dans votre gamme de prix, avec des vues depuis la fenêtre de votre chambre. Votre moteur de recherche vous donne la liste des pharmacies qui sont encore ouvertes à cette heure et vous annonce que votre groupe de blues favori jouera au festival de la ville durant le week-end. Le moteur, qui peut chercher sur votre ordinateur resté à domicile, vous rappelle qu’un ami de collège vous a envoyé un mail il y a un an pour vous dire que sa femme et lui avaient déménagé dans cette ville (ce que vous aviez oublié). Vous décidez de les inviter au festival.”
C’est ainsi que le Times Magazine conçoit notre avenir... et c’est aussi ce que certains auteurs comme Steven Spielberg décrivent, notamment dans Minority Report : l’avenir est à la personnalisation des services et à la reconnaissance.
La complexité de ce genre de technologie, c’est de créer une chaîne d’éléments en rapport les uns avec les autres : à l’image un peu surfaite du génome humain. Le Times nous donne une idée des secteurs qui seront touchés par ce genre d’innovation : la recherche spatiale, la recherche audio, personnalisée, générée par l’utilisateur (via des balises), sémantique, mobile, image et vidéo.
On ne compte plus aujourd’hui les entreprises qui travaillent sur ces secteurs clés que sont : l’analyse du langage, l’analyse contextuelle, les moteurs audio et vidéo, la reconnaissance faciale ou du langage.
Aujourd’hui on peut déjà techniquement faire de nombreuses opérations de ce genre. Par contre c’est en terme de droits, de respect de la vie privée etc. que les freins sont les plus grands. Alors nul doute que c’est de l’autre côté de l’Atlantique ou même du côté du Japon que ce genre de services verra le jour... en France, l’attachement aux libertés est beaucoup trop important (en tant mieux parfois !) sur l’innovation pour que nous passions en phase expérimentale de tels processus.
Ce sera une étape de plus dans la dématérialisation de nos vies et l’arrivée de la e-vie. C’est-à-dire qu’il y aura un vous électronique, vous existerez sur le Net, et plus globalement dans le monde des réseaux, tout autant, voire bien plus, que dans la vie réelle. C’est déjà le cas, d’ailleurs, qui n’a jamais tapé sur Google ou ailleurs le nom de la personne avec qui il a rendez-vous quelques minutes plus tard ? C’est aussi le cas à travers ce que l’on appelle aujourd’hui le social network, où l’on forme des réseaux de connaissances.
La convergence des médias est un facteur clé de la réussite de tels projets, mais au-delà de la technologie, c’est bien encore le facteur humain qui revêt ici une importance capitale, notamment en terme de respect des libertés individuelles fondamentales.
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