Le Graal du stockage de l’énergie
La France n’atteindra pas son objectif de 23% d’énergies renouvelables en 2020, vient de reconnaître le syndicat des énergies renouvelables. Le principal défi technologique posé par les éoliennes et les panneaux solaires n’a en effet pas encore été complètement résolu : celui du stockage de l’électricité produite.
Les énergies renouvelables ont un sérieux défaut : elles sont intermittentes. Elles produisent uniquement quand il y a du soleil ou du vent et leur électricité doit être utilisée immédiatement. Des solutions existent déjà pour compenser les fluctuations de la production d’électricité verte, mais elles ne sont pas satisfaisantes ou pas reproductibles partout dans le monde. La partie n’est cependant pas perdue pour faire sauter le verrou du stockage.
Ce que l’on sait faire…
A défaut de pouvoir stocker l’électricité des panneaux photovoltaïques et des éoliennes, il faut prévoir d’autres sources d’énergie pour prendre le relai quand ils ne fonctionnent pas. Ce sont les centrales au gaz ou au charbon qui sont les meilleurs compléments. Paradoxalement, le développement des énergies renouvelables s’accompagne alors d’une hausse des émissions de CO2, comme en Allemagne ou au Danemark.
D’autres pays, comme la Suède ou la Norvège, font beaucoup mieux en termes d’énergies renouvelables et d’émissions de gaz à effet de serre. Mais ils disposent d’un sérieux avantage : un énorme potentiel hydraulique. Grâce aux barrages, le surplus d’électricité des éoliennes et des panneaux photovoltaïques sert à pomper de l’eau, ensuite relâchée quand le besoin s’en fait sentir. C’est la technique dite « STEP » (station de transfert d'énergie par pompage), qui n’est malheureusement pas reproductible à très grande échelle dans la plupart des pays.
…Et ce que l’on voudrait faire
Dans la vie de tous les jours, le stockage de l’électricité ne semble pourtant pas un souci. Les piles et les batteries de nos télécommandes et de nos téléphones fonctionnent très bien, mais il n’est pas si simple de le faire pour de forte puissance. Les constructeurs de voitures électriques sont bien placés pour le savoir : l’autonomie est le principal défaut de leurs véhicules.
De fait, pionniers du stockage de l’électricité, les fabricants de véhicules électriques pourraient bien être à l’origine du déblocage de la situation. Les progrès réalisés notamment par Tesla, ont conduit son patron, Elon Musk, à annoncer le lancement de la production de batteries dérivées de celles qui équipent ses voitures. L’objectif est de les installer dans les foyers et les champs d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques. Toyota a aussi des projets similaires, notamment en réutilisant ses batteries usagées.
Les véhicules électriques eux-mêmes peuvent aussi être mis à contribution pour stocker l’électricité verte dans leurs batteries. Pour que cela marche correctement, il faut un pilotage précis entre demande et production d’électricité, c’est le rôle des réseaux intelligents. Pour l’instant, le nombre de véhicules électriques qui circulent en France est largement insuffisant pour accompagner la montée en puissance des énergies renouvelables. A plus longue échéance, c’est une réserve de stockage qui mérite qu’on s’y attarde.
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