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Le jour où l’homme découvrit la Lune

 Depuis l’Antiquité, les hommes regardaient le ciel et ses constellations sans voir autre chose dans les astres que des petites lumières allumées au dessus de leurs têtes. Mais à la fin du 16ème siècle, le progrès des lunettes astronomiques va bouleverser la vision qu’avaient les hommes de l’univers et de leur petite planète.

Le système solaire dévoilé par Galilée

Une nuit de l’automne 1609, Galilée braque pour la première fois sa lunette d’invention hollandaise en direction de la Lune. Il a passé plusieurs semaines à l’améliorer et cette nuit il y voit enfin à peu près clair. Le spectacle qu’il observe dans son télescope de fortune le bouleverse : des montagnes, des cratères, des plaines accidentées ! La Lune n’est donc pas l’astre parfait, totalement lisse et sans aspérité que l’on imaginait alors. En balayant la voute céleste il est pris de vertige en distinguant un nombre considérable d’étoiles qu’il n’avait encore jamais vu à l’œil nu. Dans cette immensité, il devine les anneaux de Saturne, observe aussi Mars, Venus, Jupiter et constatent leurs différences, leurs couleurs, leurs tâches.

Des découvertes classées « secret défense »

La terre n’est donc qu’une poussière parmi d’autres et l’univers est gigantesque, bien plus grand que personne ne l’avait jamais imaginé. Galilée a maintenant les preuves formelles de ce qui n’étaient auparavant que des hypothèses condamnées fermement par l’Eglise. Dix ans plus tôt on avait brûlé un moine défroqué qui avait osé affirmer que le Soleil n’était une simple étoile. Peu rassuré à la perspective de finir sur un bûcher, Galilée dévoile discrètement ses découvertes. Une prudence qui ne l’empêche pas à la fin de sa vie d’être obligé par le Saint-Siège d’abjurer ses thèses jugées hérétiques en cette période des guerres de religions. La Contre Réforme et son emprise idéologique entravent les avancées de l’astronomie et les observations du ciel à la lunette astronomique demeurent très confidentielles pendant quelques décennies.

L’idée d’une vie extraterrestre

Dès 1650, les guerres de religions se soldent en France par la défaite des protestants, le dogme s’assouplit et il devient de bon ton à la cour du Roi-Soleil d’observer les astres. On se met à bricoler dans les salons versaillais, des lunettes artisanales de toutes dimensions. Sur la Lune, les gentilshommes croient deviner des vallées et des continents bordés de mers. Sur Mars, l’astronome Christiaan Huygens, invité à la cour observe pour la première fois une petite tâche blanche, la calotte glaciaire nord de la planète. S’enracinent alors dans les esprits éclairés de l’époque que les planètes sont peut-être d’autres terres, habitées par d’autres civilisations, d’autres peuples. Malgré cet enthousiasme, l’intérêt pour les observations astronomiques décline rapidement en raison des faibles progrès de l’optique, mais pour la première fois dans l’histoire apparaît le concept d’une vie extraterrestre.

J.R.

Sources :

- Alain GIRAUD-RUBY, Le ciel dans la tête, une histoire de l’astronomie, Actes Sud, Paris, 2010.
- Bernard MAITTE, Cosmos, une histoire des représentations de l’univers, Alias, Paris, 1994.


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5 réactions à cet article    


  • clostra 1er septembre 2012 12:01

    Une petite histoire de chronique terrestre de cet astre qui luit.

    Avant hier, je n’ai pas sorti mon appareil photo pour immortaliser un spectacle époustouflant car dans un quartier de priorité sécuritaire j’ai craint de me ramasser un rayon rouge dans les yeux ou de retrouver ma voiture encore une fois endommagée.

    Tout est relatif disait Einstein et ce que je vois de ma fenêtre plein sud est pour la façade d’en face, cachée de la lune. Nous l’appellerons « Mon ami Pierrot ».

    Mon ami Pierrot ne voit pas ce que je vois, mais il me voit en train de prendre une photo et croit que c’est lui la vedette. Mon ami Pierrot ne le sait pas (ou le sait ?) mais il est l’espion de la face cachée de la lune.

    Alors je vais décrire ce que j’ai vu en cette période où la lune est proche de la terre. Au-dessus de l’immeuble d’en face, la lune avait créé un halo qui baignait le haut de l’immeuble, un « lever de lune » au-dessus d’un immeuble de zone de sécurité prioritaire...

    C’était superbe mais j’ai à peine regardé tant nous le sommes nous-mêmes...

    Au clair de la lune, mon ami Pierrot...On dit que la lune ment toujours. Ainsi ne peut-elle jamais nous tromper : lorsqu’elle fait le D de Décroissante, c’est qu’elle croît, lorsqu’elle fait le C de croissante, c’est qu’elle décroît.


    • easy easy 1er septembre 2012 15:13

      Son ombre est certes trop totale mais parfois la Terre parvient tout de même à rendre cette ombre un peu lumineuse. Les hommes auraient donc pu, par comparaison avec une orange éclairée sur une face en pleine nuit, en déduire la sphéricité de la Lune. Et de là en déduire celle de la Terre et de tous les astres.
      Cette réticence anti sphérique est ce qui me stupéfie le plus.

      Cela dit, il ya probablement eu des gens ici et là qui la voyaient sphérique depuis 300 000 ans. Mais va savoir pourquoi, ce sont toujours les platistes qui l’ont emporté. (Ou alors ils ne l’auraient emporté que récemment en zigouillant les sphéristes)

      Mon impression c’est que j’aurais perçu la sphéricité de la Lune et de la Terre alors que je n’aurais jamais eu l’idée de l’arc ou du frottement pour faire du feu. Quant à la roue, même pas en rêve.

      J’aurais probablement vu la Terre sphérique mais je n’aurais pas su imaginer pourquoi de l’autre côté on ne tombe pas dans les nuages. Je serais donc mort de froid et de faim en réfléchissant à ce mystère et avant d’avoir eu le temps d’en parler à qui que ce soit.


      • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 1er septembre 2012 15:54

        Il est probable qu’une légère rotation de la lune sur elle-même eut changé la face de l’humanité, lui faisant comprendre à la fois la sphéricité et la rotation.

        La nature nous a tendu un piège dans lequel l’Eglise Catholique, et notamment Saint Augustin sont tombés.

        Il faut remarquer que Platon considérait la terre sphérique (Timée). Par contre, ils croyaient la terre au centre (modèle de Ptolémée), ce qui a été contesté à partir des études de Copernic. Voir ici

        La période chrétienne a donc été une régression au niveau de la connaissance scientifique, largement inférieure à celle des arabes de la même époque.

        Les grecs et les arabes avaient alors plus d’une une longueur d’avance sur les dogmes européens.


        • easy easy 1er septembre 2012 16:17

          Oui, une rotation relative nous aurait permis d’inventer le Concorde 300 000 ans plus tôt.

          Une moindre rotation aurait aidé à voir sa sphéricité.

          M’enfin, même ainsi, c’était jouable. Même avec cette apparence fixe, il était possible de voir sa sphéricité à cause des ombres en allure de croissant.
          Et comme ces ombres bougent, il n’était pas sorcier de comprendre que le Soleil faisait toute la chose. Et que si la Soleil fait ces ombres changeantes sur une sphère, c’est que Lune et Terre sont un couple éclairé par le Soleil et que ce couple danse au loin du Soleil.

          Arrrhh je trouve que l’Homme a été très, très mauvais sur ce coup là.



        • Aristoto Aristoto 1er septembre 2012 16:56

          Tient je venais juste de lire ça chez cet vielle homme à l’esprit bien agoravoxien ; Lui aussi croit au petits zomme vert !

          http://www.jp-petit.org/nouv_f/MATRIX/Matrix.htm

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Auteur de l'article

Julien Reynaud


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