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Le squelette du web montré dans le Rhône

Les amateurs et professionnels des télécoms sont servis, je me permets de vous relayer et de vous recommander chaudement ce reportage de DegroupNews qui a été invité par Numericable à visiter leurs installations dans le Rhône. Un département dans lequel le cablo a récemment atteint le cap des 240 000 foyers connectés en très haut débit avec 7 têtes de réseau (dont celle qui fait l’objet du reportage) et 280km de réseau de fibre optique selon Echos du Net.

Le dossier de DegroupNews, de près de 10 pages web, est une vraie première pour qui s’intéresse, au-delà du cas de cet opérateur, à la manière dont fonctionnent l’Internet et son réseau physique.

Prenons les éléments du dossier un par un :

  • Le renouvellement d’un réseau très ancien. Dès 1990, le Conseil Général parie sur le câble, d’abord pour la diffusion de l’audio-visuel, puis pour la téléphonie et Internet. Passés les couacs de la sombre période Noos, certains services publics innovent dan les usages, comme la réalisation d’un intranet public entre tous les collèges, mairies et bibliothèques du département. En 2009, de nouveaux contrats sont signés pour passer du haut-débit au très haut débit, avec une architecture réseau détaillée dans cette carte (7 têtes de réseau des communes rassemblées dans l’EPARI + en rouge la tête de réseau lyonnaise) :

  • Les têtes de réseau sont le véritable cœur du sujet, et l’on est vraiment dans le cœur de l’Internet puisque c’est là qu’il y a une connexion au backbone national (allez voir sur Wikipédia, c’est le squelette du web). La tête de réseau est conçue de telle manière que deux flux arrivent et en repartent, pour avoir en permanence une « voie de secours » et ne pas laisser un département clé en rade. Une tête de réseau a deux fonctions : le routage des signaux au niveau du backbone et la gestion du trafic internet. Le tout permet du très haut débit (THD, jusqu’à 1 Gbit/s) et donc les usages futurs des écrans (3D, notamment).

  • Le raccordement des zones d’ombres, pour réduire la fracture numérique et ne pas laisser les zones les plus reculées avec des connections bas débit (ou pas de connection tout court). En ce moment, l’Europe souhaite faire du haut débit une service universel, c’est à dire aussi indispensable que l’eau et l’électricité. Du coup, sur le câble, on raccorde par voie souterraine ou en aérien, pour ceux que ça intéresse, la page du reportage vous montre ce qui se cache sous les fameuses armoires que l’on trouve un peu partout dans le paysage urbain et rural (pas toujours en très bon état, d’ailleurs). L’enjeu n’est pas seulement démocratique (l’Internet haut débit pour tous) mais bien économique puisque les professionnels (artisans, entrepreneurs) locaux ne peuvent envisager de développement qu’avec un réseau digne de ce nom.

 

  • Enfin, les perspectives de développement sont intéressantes. On apprend ainsi que la technologie FTTLA utilisée par Numericable (la fibre optique est installée jusqu’au dernier amplificateur) pourrait supporter des débits symétriques. C’est à dire qu’aux 100 Mbits annoncés dans les publicités qui correspondent au débit descendant, vous auriez 100Mbits en débit ascendant, ce qui ne sert pas qu’à « uploader » des fichiers lourds comme des vidéos mais aussi à améliorer le rapidité globale de la navigation. Mais l’opérateur estime pour l’instant que les usages particuliers ne justifient pas l’investissement… on en reparlera surement !

Encore une fois je vous recommande chaudement d’aller potasser l’intégralité du dossier qui est techniquement de très bon niveau, avec des photos du « cœur de l’internet » comme on en voit assez rarement.

Fantasfibre


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3 réactions à cet article    


  • amipb amipb 29 mai 2010 09:40

    Le débit montant sert également si vous souhaitez héberger un ou plusieurs serveurs à domicile. Ce que l’ADSL ne permet évidemment pas avec les débits actuels.


    • Pinkmounter Pinkmounter 29 mai 2010 16:10

      Parenthèse : en lieu d’ « uploader » les Québécois ont adopté le mot « téléverser ». S’il sonne un peu lourd d’usage en langage populaire, je le trouve plutôt plaisant dans un texte soutenu. Je nous propose de l’utiliser.


      • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 29 mai 2010 22:12

        Instructif.

        + « En ce moment, l’Europe souhaite faire du haut débit un service universel, c’est à dire aussi indispensable que l’eau et l’électricité. »

        C’est d’ailleurs pour cette même raison que la loi Hadopi est condamnée à mourir dans d’atroces souffrances parlementaires.

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