LEET, ces ondes qui soignent le cancer
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Comme on l’a constaté, cela fait des décennies que des scientifiques soupçonnent quelques effets curatifs pour les ondes EM mais comme on ne connaît ni le mécanisme d’action, ni les protocoles les plus efficaces, ces hypothèses ont été mises de côté ou à défaut, laissées entre les mains des charlatans. Néanmoins, des résultats tangibles et sérieux ont été récemment publiés, notamment par des chercheurs dirigés par Boris Pasche de l’Université d’Alabama. Eu égard au contexte polémique associé à ce type de recherche, il est nécessaire de préciser que les expériences relatées ont été effectuées dans un cadre très officiel, avec les précautions d’usage et bien évidemment toute la rigueur scientifique qu’on peut attendre de la part d’un professeur qui publie dans les revues les plus prestigieuses, Science, Nature, Cancer Research, JAMA… et qui est membre de l’académie des sciences américaine.
Avant d’être utilisée en cancérologie, la LEET (low energy emission therapy) fut développée par Boris Pasche afin d’améliorer des patients souffrant d’insomnie. La technique employée utilise un appareil assez fin permettant d’administrer par voie intrabucale des champs électromagnétiques modulés. Le patient reste en position assise pendant quelques heures avec une sorte de cuillère métallique dans la bouche. Pour traiter l’insomnie, la fréquence de modulation est basse, 42.7 hertz, soit trois à quatre fois celle des ondes alpha associées à la relaxation. Une investigation élargie a confirmé les effets de la LEET tout en observant une absence d’effets secondaires. La très sérieuse FDA a conclu que ce dispositif est sûr, ce que confirme la mesure de l’irradiation, cent fois moins que celle produite par l’usage d’un téléphone cellulaire. Après ces succès, Pasche et ses collaborateurs ont essayé de soigner des patients souffrant de cancers jugés incurables, notamment le cancer hépatique métastasé. A noter le contexte épistémologique inhabituel. La plupart des découvertes effectuées en médecine moderne sont marquées par une progression méthodologique standard avec des études in vitro, puis in vivo et enfin sur les sujets humains. Mais dans le cas de la LEET, les résultats ont été observés d’abord sur les patients. Cette méthodologie présente un caractère assez déroutant, ce qui explique la perplexité de la communauté scientifique qui perd ses repères mécanistes. Rappelons cependant que la médecine à l’ancienne se pratiquait sans essai préalable in vitro, de manière empirique, en observant l’évolution des patients. C’était au temps d’Hippocrate, Paracelse ou Mesmer. Quand la médecine se prêtait à des déductions analogiques.
C’est aussi par analogie que Pasche et ses collaborateurs ont forgé l’hypothèse d’une possible réaction des cellules tumorales face aux ondes EM. En utilisant des méthodes de biofeedback, ils ont repéré des fréquences spécifiques en testant les ondes sur 163 patients atteints de cancer. Puis ont proposé à 28 patients un traitement alternatif. Les fréquences de modulation utilisées sont largement supérieures à celles employées pour traiter l’insomnie. Une fourchette de 1000 à 15 000 hertz, avec une onde porteuse générée par un ampli de classe C opérant à 27 MHz. Deux types de résultats ont donc été reportés, d’une part la saisie de fréquences spécifiques comme par exemple 1873 hertz obtenue sur plusieurs types de cancer, foie, pancréas, prostate, sein. Il y a bien une signature magnétique du cancer. Ensuite, des effets thérapeutiques avérés mais contrastées. Des réponses positives certes, mais pas chez tous les patients. Ces résultats laissent perplexes car comme le soulignent ces chercheurs, le mécanisme d’action de ces ondes n’est pas élucidé. Quelques pistes cependant, comme l’activation de processus mettant en jeu la tumeur et les interactions avec le système immunitaire (pour info, des modifications de l’immunité avaient été détecté sur des souris traitées par la machine de Priore il y a quarante ans). Une chose est néanmoins acquise, c’est le caractère systémique de la méthode dont les ondes agissent de manière globale sur l’organisme dans son intégralité. On se situe alors dans un paradigme qui dans son principe se démarque de la médecine contemporaine basée sur des actions chimiques ciblées. Mon avis étant qu’il s’agit là d’une médecine qui n’est plus strictement technique mais qui repose sur un paradigme lié à une essence du vivant actuellement non élucidée.
Après ces résultats prometteurs publiés il y a trois ans, (A. Barbault et al. J. Exp. Clin. Cancer. Res., 28, 51-61, 2009) Pasche et son équipe ont persévéré dans cette voie et publié d’autres travaux confirmant les effets des ondes EM sur le cancer. Une première étude relate une augmentation significative de la survie de patients diagnostiqués comme porteurs d’un hépatocarcinome avancé et traités toujours avec ce dispositif permettant d’administrer par voie intrabucale un champ EM de 27 MHz modulé avec les fréquences spécifiques lié à ce type de cancer. Par ailleurs, les auteurs mentionnent trois cas de patients étudiés lors de la précédente investigation. Deux souffraient d’un cancer thyroïdien métastasé et sont encore vivants après 5 ans de traitement sans que des effets secondaires aient été constatés. L’effet EM se confirme ainsi dans ces essais qui n’en sont qu’aux phases I et II du protocole clinique (FP. Costa et al. British J. Cancer, 105, 640-648, 2011). Ce qui justifie alors la poursuite des essais pour la phase suivante.
Comme il été souligné, le schéma épistémologique est inhabituel et inversé. Et donc, après les tests cliniques sur les patients, il était logique de conduire des études in vitro afin de déceler des effets sur des cellules cancéreuses cultivées, avec en plus des analyses génétiques permettant de détecter des effets sur l’expression des gènes. C’est cet objectif qui a été réalisé par des équipes de chercheurs, toujours sous la direction de Pasche (JW. Zimmerman et al. British. J. Cancer, 106, 307-313, 2012). Les effets des ondes EM sur la division cellulaires étaient connus. Des études avaient déjà montré une diminution de la prolifération de cellules tumorales assortie d’une perturbation de la formation du fuseau mitotique suite à une exposition aux ondes EM. Cette fois, Pasche et ses collaborateurs ont mis en évidence un effet sélectif des fréquences à la fois sur le caractère tumoral des cellules et la spécificité tissulaire. Ainsi, des cellules de cancer du sein répondent à la fréquence spécifique de la tumeur mais ne réagissent pas si on les expose à des fréquences générées au hasard, ou alors à la fréquence spécifique de l’hépatocarcinome. Cette spécificité a été confirmée pour les cellules de foie qui répondent à la fréquence spécifique. Alors que des effets sur le fuseau mitotique ont été conjointement observés, avec une altération de l’expression des gènes. C’est bien cette altération génique qui produit l’inhibition de la prolifération cellulaire. La conclusion est nette. Les ondes EM qui produisent des effets thérapeutiques sont aussi capables d’altérer la prolifération des cellules in vitro en agissant sur le fuseau mitotique et sur l’expression des gènes. Le noyau cellulaire est donc sensible à des ondes EM spécifique. Ce qui selon les auteurs ouvre la voie vers des perspectives thérapeutiques dont on ne peut prédire l’impact. Ce n’est que le début d’un challenge nouveau. D’autres informations indiquent que ce type d’étude se multiplie et que les Russes s’intéressent sérieusement à cette affaire… à suivre
Photo ci-dessous : FP. Costa et al. British J. Cancer, 105, 640-648, 2011
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