Moteurs de recherche alternatifs : peuvent-ils faire de l’ombre au géant Google ?
Que ce soit dans un souci d’éthique, d’engagement écologique, ou de préservation des données personnelles, de plus en plus d’internautes recherchent une alternative fiable au géant du net Google. Alors que ce dernier concentre près de 94,22 % des parts de marché en France (mai 2019), quelle place reste-t-il sur la toile pour les autres moteurs de recherche ?
Google, une hégémonie (pour l’instant) incontestée
Mis à part la Chine et la Russie (qui préfèrent respectivement Baidu et Yandex), Google est LE moteur de recherche le plus utilisé partout dans le monde. Il est plébiscité par plus de 92 % des internautes ! Une position ultra-dominante confirmée par d’autres chiffres qui ont de quoi faire tourner la tête :
- 136,22 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2018 ;
- plus de 103 000 employés au premier trimestre 2019 selon Web Rank Info ;
- environ 65 000 requêtes effectuées chaque seconde sur son moteur de recherche.
Mais depuis quelque temps, Google est en butte aux critiques : stockage de données personnelles, recherches censurées sur sa version chinoise, optimisation fiscale, infractions aux règles de la concurrence, etc. Le géant du web, de par ses prises de position peu éthiques, ne fait plus l’unanimité, et certains voudraient pouvoir se passer de lui lorsqu’il s’agit de surfer sur le web.
De nouveaux moteurs de recherche dits « alternatifs » tentent de se faire une place dans l’ombre du géant californien, mais ces Davids peuvent-ils vraiment faire le poids face à Googliath ?
Des moteurs de recherche alternatifs : pour quoi faire ?
Être plus solidaires, plus écologiques, plus éthiques, plus respectueux de la vie privée… c’est ainsi que les moteurs de recherche alternatifs se positionnent pour attirer les utilisateurs de Google déçus et inquiets.
Si beaucoup connaissent et apprécient l’américain DuckDuckGo, présent sur la toile depuis 2008, il existe aussi des moteurs de recherche européens qui ont fait leur apparition un peu plus récemment. En France, le plus connu d’entre eux est sans doute Qwant. Lancé en 2013, il est disponible dans 35 langues et il garantit à ses utilisateurs le respect de leur vie privée : les données personnelles ne sont pas revendues et les internautes ne sont pas « tracés » par le moteur de recherche.
Dans une veine plus écologique, on retrouve le Français Lilo et l’Allemand Ecosia. L’objectif de ces deux acteurs du net est de « rendre utiles » les millions de recherches effectuées chaque jour sur le web. Avec Ecosia, les profits générés sont alloués à des projets de reforestation partout dans le monde, tandis qu’avec Lilo l’utilisateur collecte des « gouttes d’eau » à chaque recherche effectuée. Il peut ensuite s’en servir pour financer des projets écologiques et solidaires. Ces deux moteurs de recherche garantissent également un financement transparent et aucune collecte des données personnelles.
Des alternatives encore majoritairement dépendantes des géants du secteur
À première vue, ces moteurs de recherches alternatifs semblent avoir tout pour plaire, mais alors pourquoi n’arrivent-ils pas à se faire une place sur nos navigateurs ?
La première des raisons est un manque certain de notoriété. En effet, voilà plus de 20 ans que Google a colonisé nos appareils avec une présence sur tous les fronts. Difficile pour les étoiles montantes de briller à côté du soleil californien...
D’autre part, ces petits poucets n’ont pas à leur disposition les mêmes moyens financiers, humains et techniques que l’ogre de Montainview, et cela s’en ressent sur la qualité de leur offre. Un certain nombre d’utilisateurs qui ont tenté l’expérience des moteurs de recherche alternatifs ont préféré revenir vers Google qui propose des résultats souvent plus pertinents et plus ciblés que ceux de ses concurrents.
Enfin, il est important de préciser que, dans leur grande majorité, les moteurs de recherche alternatifs sont en réalité des méta-moteurs qui utilisent les algorithmes de Google, Bing, Yahoo et consorts. Ils garantissent aux internautes une expérience du web certes plus éthique, mais restent relativement dépendants du moteur de recherche historique qu’est Google et de sa technologie.
Bien que les initiatives en ce sens ne manquent pas, à l’heure actuelle, il est difficile d’envisager un internet 100 % « Google free » ou de trouver un moteur de recherche qui puisse venir supplanter le géant de la Silicon Valley.
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