Plasma, LCD et pouvoir d’achat
A l’heure où l’on parle de pouvoir d’achat et de télévision publique, il ne faudrait pas oublier que pour regarder la télévision, il faut un récepteur. Mais encore faudrait-il pouvoir se l’acheter !
Avec l’avènement du numérique et des écrans plats, le marché du téléviseur a été bouleversé et, avec cela, les repères du consommateur aussi.
Là où nous avions il y a dix ans des tailles standards de 36 à 82 cm voire plus en rétroprojecteurs, maintenant nous avons bien plus avec la variante 16/9 ou 4/3. Nous avions autrefois du 50 ou 100 Hz avec des technologies de tubes aux noms barbares, mais techniquement proches. Maintenant, on parle de HD Ready, Full HD en attendant les nouvelles dénominations puisque le HD Ready n’était que transitoire. Il faut ajouter à cela les technologies concurrentes LCD, OLED, Plasma...
Mais le consommateur ne devrait pas se plaindre puisqu’on lui promet une image toujours plus fine et détaillée pour regarder son match de foot ou son film Blu-ray, le DVD étant bien sûr bon pour la poubelle avec ses pauvres 600 lignes.
C’est oublier une chose : la technologie cathodique maîtrisée de longue date pouvait se targuer d’être accessible et "fabricable" dans les pays émergents. La technologie des écrans plats est plus coûteuse et sophistiquée et donc demande des compétences poussées. Les Japonais et Coréens ne laissent que des miettes aux autres constructeurs en relocalisant leurs chaînes les plus sophistiquées sur leurs territoires afin d’éviter la fuite de leur technologie. Ils ont ainsi trouvé une réponse à la montée en puissance des dragons d’Asie du Sud-Est.
Au final, c’est nous consommateurs qui payons cette guerre commerciale qui n’en a pas le nom. Là où un téléviseur d’entrée de gemme cathodique se négociait à 100-150 euros il y a trois ans, il n’y a plus rien sur le marché maintenant.
Au-dessus de 55 cm, il n’y a plus de cathodique à l’exception de fins de série ou modèles low-cost. Le ticket d’entrée pour un confort et une qualité équivalente est passé de 250 euros en cathodique il y a trois ans à 600 euros. Quelques promotions permettent de baisser la note, mais qui peut se permettre cela.
Cela aurait pu s’accompagner d’un gain en consommation d’énergie, mais, là encore, il n’en est rien. Les modèles sont plus grands maintenant et consomment au moins la même puissance, en veille comme en charge. Le recyclage est toujours aussi problématique et la fiabilité n’a pas progressé avec le problème des pixels morts. Qui peut se targuer d’avoir un téléviseur sans panne pendant six ans ? Nous n’avons pas assez de recul pour le savoir, mais les chiffres de retour atelier avancés par les distributeurs ne montrent pas de progrès.
Les constructeurs ont réussi donc à dicter leur loi aux consommateurs et à vider le portefeuille de la ménagère. Et, là, aucun gouvernement ou grande enseigne n’y est pour quelque chose. C’est nous qui avons choisi de nous laisser faire.
19 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON