Plateformes de téléchargement de musique : où en sont-elles ?
Le dernier round des débats concernant la future loi anti-piratage (loi Hadopi, ou plutôt Hadœpi, pour "Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des Droits sur Internet") aura lieu le 31 mars prochain. Les majors ont promis en contrepartie d’alléger les conditions de leurs plateformes de téléchargement légal de musique. Mais où en sont-elles exactement ? Le point.
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Le but de la loi Hadopi est de diminuer le téléchargement illégal et d’alléger les conditions jugées trop restrictives du téléchargement légal. Ce sont en tout cas les dires de Mme Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication. Seulement, lorsque l’on regarde un peu plus près le contenu de la loi, on s’aperçoit très rapidement qu’aucun article ne traite du deuxième objectif mentionné par Madame la Ministre, à savoir rendre le téléchargement légal plus attractif.
Pourquoi cet "oubli" ? Tout simplement parce que les ayant-droits, et plus particulièrement les majors, ont promis au gouvernement de faire des efforts. Promis seulement. Par oral, mais aussi par écrit, lors de la co-signature d’un traité d’accord avec Mme Albanel. Un texte qui n’a évidemment aucune valeur légale. Ces grands majors vont-ils jouer le jeu alors que rien ne les oblige ? C’est possible. En tout cas, quelques signes positifs sur les différents sites de téléchargement nous laissent optimistes.
Peut-être ont-ils compris que la loi Hadopi seule n’allait pas augmenter le nombre de téléchargements légaux, mais seulement diminuer le nombre de téléchargements illégaux (une petite nuance qui fait toute la différence). Si on remonte un an en arrière, voire 6 mois uniquement, toutes les plateformes de téléchargement musicales proposaient exactement la même offre : un catalogue dont les nouveautés tardaient à arriver, un titre à 0,99€, ultraprotégé par DRM, pour une qualité audio plus que discutable. Mais depuis début 2009, les offres commencent à bouger, et devenir un peu plus intéressantes. Les 4 majors (Universal Music, EMI, Warner et Sony) ont décidé d’abandonner les DRM, ce qui fait que dans quelques semaines, ils n’existeront plus sur les plateformes. C’est déjà le cas chez Itunes et VirginMega, tandis que Fnac music a déjà remplacé plus des trois quarts de son catalogue par des MP3 non protégés. De plus la qualité des titres s’est améliorée, oublié le temps du 128 kbits/s, place maintenant au 192, 256, voire même 320 kbits/s ! Mais ces changements ne sont qu’un virage à 45 degrés, car le prix n’a pas bougé, il a même augmenté sur certaines plateformes, comme chez le leader Itunes qui a revu sa politique tarifaire et augmenté les « nouveautés et hits » de 30cts, passant à 1,29€. Un seul site a pris l’initiative de baisser les prix, seulement il n’est pas (encore) disponible en France, il s’agit d’AmazonMP3, même si des rumeurs annoncent son arrivée dans l’Hexagone dans quelques semaines...
On ne peut donc que saluer la décision des majors qui ont, sous la pression du géant Apple, décidé d’abandonner les DRM et augmenter la qualité des titres. Seulement, il reste encore une étape à franchir avant que l’offre musicale légale devienne réellement attractive : la baisse des prix.
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