Pour Areva, le rêve tourne au cauchemar

Ce cauchemar commence par une mise en examen : EDF est accusée de corruption pour la vente d’EPR en Chine.
Dans l’Usine Nouvelle, on apprend le 28 août sous la plume d’Anne Lutzy que le juge d’instruction du parquet de Nanterre a décidé de mettre en examen l’électricien national, dans l’affaire d’espionnage présumé de Greenpeace.
L’entreprise a été mise en examen pour « complicité et recel d’intrusion frauduleuse dans un système de traitement automatisé ».
C’est dans les colonnes du Canard Enchaîné du 8 avril 2009 que l’on découvrait qu’EDF avait engagé un prestataire (société Kargus consultant) afin d’espionner Stéphane Lhomme, porte-parole de l’association sortir du nucléaire.
Cette décision avait été prise après qu’un document « confidentiel défense » EDF était parvenu au réseau anti-nucléaire, lequel avait largement diffusé ce document. lien
Edf tenta de dégager sa responsabilité dans le contrat qui la liait à l’entreprise « consultante », en se constituant partie civile, mais le juge d’instruction jugea la demande irrecevable.
Auparavant, deux hauts responsables de la sécurité du groupe (Pierre François, et Pierre Durieux) avaient été mis en examen pour « complicité d’intrusion informatique » pour le premier, et « complicité et recel d’intrusion informatique » pour le second.
Dans ce document, on découvrait la vulnérabilité du réacteur EPR en cas de crash d’avion de ligne.
Pour la divulgation de ce document, Stéphane Lhomme risquait 5 ans d’emprisonnement, et 75000 € d’amende, mais le dossier vient d’être classé sans suite par le parquet anti-terroriste.
Les soucis continuent pour le monde du nucléaire, puisque l’on a appris, par une dépêche de l’AFP le 28 août 2009, que la cérémonie de coulée du « premier béton » sur le chantier de construction des deux réacteurs nucléaires chinois avait été annulée, sans qu’aucune nouvelle date ne soit avancée pour cette cérémonie. AREVA confirme cet arrêt qu’elle qualifie de « retard » tentant de minimiser la situation.
Le groupe « sortir du nucléaire » a déclaré dans un communiqué « qu’il est fort possible que les projets d’EPR soient définitivement annulés par les autorités chinoises, en évoquant les flops des chantiers EPR et les accusations de corruption contre AREVA et EDF ».
En effet, les autorités chinoises cherchent à savoir si Kang Rixin (ex-numéro un du nucléaire chinois et ex-président de la société CNNC /China National Nuclear Corporation) a reçu de l’argent d’AREVA afin de pouvoir aider ce dernier à obtenir un contrat de fourniture de deux EPR.
Ce contrat s’élève à 8 milliards d’euros. lien
D’autre part, les autorités chinoises n’ignorent pas les graves déconvenues rencontrées par les chantiers EPR en Finlande, et à Flamanville. lien
Les malfaçons, entraînant surcoûts et retards en sont les raisons principales.
Comme le dit « sortir du nucléaire » dans son dernier communiqué, « il est désormais avéré que le programme EPR est un véritable désastre industriel et financier. Conçu au début des années 90, l’EPR est déjà complètement obsolète. Il n’est certifié ni aux USA, ni en Grande Bretagne, et il risque fort de ne jamais l’être du fait de sa vulnérabilité en cas de crash d’avion de ligne.
Enfin, des projets de construction d’EPR ont été annulés en Afrique du Sud, dans le Missouri, en Ontario »
En ces temps de crise, il est peut-être encore temps d’arrêter le chantier de Flamanville, ainsi que celui de Finlande, et de se tourner délibérément vers les énergies propres et renouvelables, permettant ainsi d’économiser des milliards, bien mieux placés ailleurs.
Mais le Président Sarkozy semble faire la sourde oreille, et croit encore que le Nucléaire est la panacée pour lutter contre le réchauffement climatique.
Hélas pour lui, il a été prouvé que le nucléaire était aussi impliqué dans la production de CO2.
Cerise sur le Gâteau, aucune solution n’a été trouvée pour se débarrasser des encombrants et dangereux déchets produits par l’industrie nucléaire, ainsi que je l’ai expliqué dans un récent article.
D’autres difficultés surgissent, et l’expansion dans un article paru le 26 août 2009, sous la plume de C.E. Haquet, et G.Meignan, évoque cette radioactivité dispersée lors de l’utilisation de métal contaminé pour des produits de consommation courante.
On se souvient de la mésaventure de l’entreprise Mafelec, à Chimilin (Isère) dans laquelle des inspecteurs découvrirent des boutons d’ascenseurs radioactifs et ce n’est pas un cas isolé. lien
Alors comme disait un vieil ami africain :
« la persévérance est un talisman pour la vie »
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