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Accueil du site > Actualités > Technologies > Regenesis. How synthetic biology will reinvent nature and ourselves par (...)

Regenesis. How synthetic biology will reinvent nature and ourselves par George Church et Ed Régis

La thèse développé par les auteurs, comment réinventer la nature et l'homme lui-même, est devenue courante aux Etats-Unis, au moins chez les scientifiques, beaucoup moins en Europe. Elle y heurte, outre le retard technologique encore trop fréquent, d'innombrables préjugés d'ordre religieux et même politiques. Il suffit de laisser entendre que l'on aborde la question des organismes génétiquement modifiés (OGM) pour se faire accuser de parler au nom des semenciers industriels, tels Monsanto, lesquels s'efforcent d'imposer leurs produits à l'ensemble du monde agricole.

Nous proposons cependant de voir plus loin, grâce à un ouvrage récent que proposent le professeur Church et un de ses collègues

 



Présentation et commentaires par Jean-Paul Baquiast 20/01/2012

 

 

George Church est professeur de génétique à la Harvard Medical School, Directeur de PersonalGenomes.org, qui rassemble des personnes volontaires pour mettre en libre accès, à des fins de recherche, les données provenant d'une analyse approfondie de leurs génomes. Son PhD obtenu à Harvard en 1984 comportait les premières méthodes permettant de séquencer directement les génomes. Il en est résulté une initiative visant à commercialiser le génome d'un pathogène (le Helicobacter pylori) en 1994 .

Ses innovations portant sur ce que l'on nomme la seconde génération d'analyse et de synthèse des génomes et des cellules et tissus correspondants ont conduit à la création de 12 compagnies commerciales offrant des services dans la génomique médicale ( Knome, Alacris, AbVitro, GoodStart, Pathogenica ) et la biologie synthétique ( LS9, Joule , Gen9, Warp Drive ). Il participe à la définition de politiques publiques nouvelles en matière de protection de la vie privée, bioprotection et biosécurité.

Il est directeur du National Institutes of Health Center for Excellence in Genomic Science http://ccv.med.harvard.edu/ qui étudie les meilleures méthodes permettant d'intervenir à des fins thérapeutiques sur le génome humain


Pour en savoir plus
* Page personnelle http://arep.med.harvard.edu/gmc/
* Wikipedia http://en.wikipedia.org/wiki/George_Church

 

iGEM 2010 à Harvard, avec l'auteur. Voir l'article et le lien
http://openwetware.org/wiki/IGEM:Harvard/2010

 

Nous retrouverons dans le cadre de cet article la question très importante largement abordée dans le livre : comment commercialiser les produits de la recherche génétique sans mettre en péril les droits des individus et plus généralement le libre accès aux ressources scientifiques. Disons que George Church a durant toute sa carrière voulu – selon nous avec succès - concilier ces deux exigences. Si effectivement il convient de lutter contre les entreprises (et dans certains pays les gouvernements) qui voudront monopoliser le domaine de l'ingénierie génétique au service de leurs stratégies, il convient bien plus encore de prendre conscience de la véritable révolution scientifique et sociétale qui est en cours sous ce nom, afin d'encourager les acteurs qui s'y investissent.

Regenesis, le livre dont George Church est le principal auteur, constitue à cet égard un véritable révélateur, y compris d'ailleurs aux Etats-Unis où les milieux conservateurs, principalement religieux, lui opposent une vive résistance. En France, nous pouvons avancer sans risque que sa lecture (à supposer qu'il soit rapidement traduit) constituera une véritable découverte. Même à ceux qui, comme nous, pensent que deux révolutions majeures se produisent actuellement en science, la robotique autonome et la biologie synthétique, le livre apporte un grand nombre de références et de sujets de réflexion sur ce dernier sujet qui n'étaient pas disponibles avant lui, au moins sous une forme aussi synthétique et – disons le – agréable à lire. Sur ce dernier plan, la culture scientifique de l'auteur est considérable mais il sait aussi rendre attrayants les sujets les plus complexes. Même sans traduction, hors les passages techniques, le livre est tout à fait lisible, sans exiger une anglophonie poussée.

La grande idée qui inspire l'ouvrage est relativement simple. Elle est en voie de démonstration dans un nombre de plus en plus grand de pays. Elle est d'ailleurs de plus en plus discutée, sans que cela soit nécessairement à bon escient, le cas de Monsanto obligeant. Résumons là en une phrase : il est désormais possible, non seulement d'analyser les gènes (ADN) d'un nombre exponentiel d'espèces, allant du virus à l'humain, mais aussi de modifier ces gènes afin d'obtenir de nouveaux organismes. Ce processus est devenu courant dans les laboratoires spécialisés. Appliqué aux bactéries, il commence à produire des retombées intéressantes, en termes commerciaux mais aussi de santé publique. Des protéines susceptibles d'usages médicaux ou industriels peuvent être produites, à des échelles devenant suffisantes pour être exploitables.

La première difficulté à résoudre consistait à analyser l'ADN et son partenaire dans la vie cellulaire, l'ARN. Quant on sait qu'il s'agit de chaines de composés chimiques, les nucléotides 1), présents par milliers à l'état moléculaire, c'est-à-dire à l'échelle de l'atome, au sein d'organismes microscopiques, les cellules et même les virus 1) on mesure l'exploit correspondant. Ce travail a été entrepris et réussi dans les années 1980 grâce aux travaux sur l' Arabidopsis thaliana. Cette plante présente un petit génome de cinq chromosomes, dont l'ADN a été entièrement analysé en 2000. L'arabidopsis est devenue un organisme modèle utilisé dans la communauté scientifique pour les études génétiques et de biologie moléculaire.

Depuis lors, les génomes d'un nombre considérables d'organismes ont été séquencés, avec des méthodes de plus en plus industrielles. Le mouvement a pris une grande importance avec la démarche que nous avons ici commentée dans plusieurs articles, le Human Genome Project. George Church s'est beaucoup impliqué personnellement dans le développement de ce grand projet multinational. Il a pris dans ce cas des positions beaucoup plus ouvertes et moins « propriétaires » que celles défendues par Craig Venter. Ce dernier, au moins en France, est beaucoup plus connu que George Church, mais cela tient selon nous au bruit médiatique que Venter sait organiser autour de lui.

Bien évidemment, mettre en évidence et répertorier de grandes catégories de séquences de nucléotides ne constitue qu'un premier pas. Pour comprendre à quoi correspondent ces éléments, il faut les analyser un par un, ce qui représente un énorme travail – même si une grande partie de ces éléments dits junk ou poubelle, ne semblent plus en usage dans les organismes d'aujourd'hui. Autrement dit, il faut interpréter les génomes, montrer à quoi correspondent leurs éléments, notamment concernant la synthèse des protéines intervenant dans la reproduction et le fonctionnement, d'abord de la cellule, ensuite de l'organisme. Ceci n'avait avant les années 2000 été entrepris qu'à très petite échelle, dans la perspective d'analyser en priorité les anomalies génétiques facilement identifiables produisant des conséquences pathologiques. Là encore cependant l' « industrialisation » des démarches permet aujourd'hui de constituer des bases de données génétiques recensant les éléments progressivement découverts, afin de faciliter de nouvelles recherches. Le rythme de développement serait selon les experts égal à celui défini par la Loi de Moore concernant les capacités des semi-conducteurs électroniques.

Des mutants

Mais que faire de tout ceci ? Là se pose la grande question, sur laquelle George Church s'étend longuement. L'objectif a d'abord été de modifier l'ordre des composants de l'ADN d'un organisme, afin d'obtenir de véritables mutants. Cette démarche est désormais entreprise à grande échelle, concernant des bactéries telles qu' escherichia coli ou autres analogues, se reproduisant facilement et peu exigeantes en nutriment. Une grande partie de ce que l'on nomme désormais le filon des biotechnologies consiste à produire de nouveaux composés ayant un valeur thérapeutique ou économique à partir de telles bactéries dont le génome a été modifié en ce sens. La recherche s'intéresse ainsi de plus en plus aux bactéries et microorganismes utilisant la lumière solaire pour synthétiser des produits organiques à partir du CO2 et de l'eau. L'objectif est, entre autres, d'obtenir des biocarburants n'obligeant pas à mobiliser des terrains agricoles.

Dans un second temps, l'objectif est devenu plus ambitieux : créer des organismes multicellulaires complexes, dotés d'un génome entièrement construit, soit à partir d'éléments prélevés dans des ADN biologiques et assemblés autrement, soit à partir de composants élaborés sur le mode de l'ADN mais provenant de la chimie organique. Le vocabulaire n'est pas encore fixé complètement. On parle cependant dans le premier cas de biologie artificielle et dans le second cas de biologie synthétique.

Pour que dans tous ces cas les procédures proposées puissent être menées à l'échelle industrielle, c'est-à-dire traiter des millions ou centaines de millions de nucléotides, il faut mettre au point des machines économiquement abordables et éliminant le maximum d'erreurs susceptibles de rendre les produits finaux inutilisables. Il semble à le lire que George Church ait joué un rôle très important dans la conception et le développement de telles machines. L'industrialisation n'en est encore cependant qu'à ses débuts, un peu comme l'était la machine à vapeur de James Watt au début de l'ère industrielle.

Mais pour quoi faire ? Les objectifs peuvent être très divers. Résumons les principaux :

– obtenir des chimères végétales ou animales dotées de caractères facilitant leur adaptation à des changements de l'environnement (par exemple le changement climatique ou l'épuisement de certaines ressources) ou bien créer des espèces dotées de caractères nouveaux leur permettant d'aborder avec succès de nouveaux biotopes.

- inventer de nouvelles espèces totalement inconnues à ce jour, en favorisant systématiquement les mutations au hasard susceptibles de faire apparaître des mutants dotés de propriétés inattendues et possiblement très favorables. Dans les deux cas, c'est ce qu'a réalisé tout au long des millénaires le phénomène darwinien de la mutation-sélection naturelle. La biologie synthétique vise à obtenir ces résultats dans des délais infiniment plus courts et le cas échéant à plus grande échelle.

- redonner vie à des espèces disparues dont une partie de l'ADN a pu être récupérée. Le mammouth laineux de Sibérie suscite beaucoup d'espoir. On a parlé aussi de ressusciter le néanderthal. George Church lui-même, intentionnellement ou non, a créé ces derniers jours un malentendu. Certains média avait laissé entendre qu'il cherchait une homo sapiens aventureuse pour porter l'embryon d'un homo aussi proche que possible d'un néanderthalien. L'objectif n'est sans doute pas hors de portée, mais pour le moment il est loin d'être envisageable. Church n'avais jamais rien prétendu de tel.

- modifier enfin, de façon plus ou moins étendue, le génome reproductif de ce que l'on nomme encore l'espèce humaine. Ceci se fait déjà à petite échelle, lorsque par exemple les humains sélectionnent leurs conjoints à partir de certains traits génétiquement déterminés, ou lorsque l'examen pré-implantatoire des embryons vise à éliminer ceux dotés de gènes transmissibles porteurs de maladies héréditaires. La médecine, notamment aux Etats-Unis, recommande par ailleurs d' « humaniser » des gènes de rats ou souris afin de les rendre utilisables sans rejets dans des greffes thérapeutiques chez l'homme.

Mais a priori rien n'interdit d'aller plus loin et de construire artificiellement des parties de génomes ou génomes humains porteurs de caractères que pour des raisons diverses, leurs géniteurs, ou la société, voudraient voir se répandre. Ces modifications s'accumulant pourraient donner naissance à des individus très différents physiquement et neurologiquement des hommes actuels. On parlera de « trans-humains » ou « post-humains ». Rien n'obligera cependant à ce qu'ils soient conçus comme incapables de se reproduire avec les hommes actuels, ce qui marquerait en effet alors l'apparition d'une nouvelle espèce.

George Church fait preuve d'un certain courage en affichant publiquement que pour lui, de telles actions, visant à modifier et si possible améliorer l'espèce humaine, devront être entreprises dès qu'elles seront envisageables sans dommages collatéraux. Tout évidemment ne sera pas possible par la voie génétique. Il faudra aussi modifier l'environnement social et culturels des phénotypes et génotypes, compte tenu des contraintes de mieux en mieux étudiées aujourd'hui imposées par l'épigénétique, c'est-à-dire l'interaction des sujets avec leur milieu.

A cet égard le développement concomitant, dans le cadre de la révolution scientifique en cours, de la robotique autonome fera apparaître des systèmes artificiels plus ou moins proches de l'humain. Ceux-ci pourront entrer en symbiose avec les humains génétiquement modifés, au sein de systèmes que nous avons qualifié d'anthropotechniques. Robotique autonome et biologie synthétique apparaissent ainsi comme les deux volets qui, bien utilisées, pourraient assurer la survie de nos civilisations dans le monde de demain – y compris éventuellement sur d'autres planètes.

L'iGEM

Nous partageons pour notre part l'optimisme et le désir de découverte qui anime George Church. C'est une des raisons pour laquelle nous recommandons vivement la lecture et la discussion de son livre. Mais il est bien d'autres raisons de s'en inspirer, notamment parce qu'il fournit un grand nombre de précisions techniques que pourront utiliser les chercheurs et les entreprises visant de ce point de vue à développer les méthodes encore un peu artisanales de l'ingénierie génétique.

Dans ce domaine, comme nous l'indiquons dans un article présentant un projet européen visant à utiliser l'ADN de synthèse comme une mémoire de masse bien plus efficace que les composants électroniques (http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/133/adn.htm), le système scientifico-économique américain a fait merveille. Provenant notamment du MIT, dont George Church est issu, un véritable milieu écologique darwinien d'entreprises associant des chercheurs et des industriels a vu le jour. Les échecs sont nombreux, mais l'ensemble continue à prospérer.

Une véritable révolution culturelle se dessine ainsi, associant chercheurs, promoteurs de produits nouveaux, étudiants et même collégiens. Les Européens s'efforcent cependant d'entrer dans la bataille. Régulièrement, des publications annoncent des développements prometteurs. Si les Etats européens à la recherche de croissance s'y intéressaient vraiment, ils trouveraient là des occasions nouvelles pour créer des compétences et finalement de l'emploi en Europe même.

D'ores et déjà existent aux Etats-Unis depuis plusieurs années des concours inter-universitaires et inter-entreprises visant à sélectionner et financer des projets innovants dans le domaine de la biologie artificielle et synthétique. Le plus important et le plus couru est dit iGEM, pour Intercollegiate genetically engineered machines, inauguré en 2004 3). De nombreux établissements d'enseignement y présentent des projets. George Church signale que le gagnant d'un des dernier challenges était une équipe provenant de la Slovénie. La liste qu'il donne des nombreux sujets abordés, que l'on retrouvera à partir du site web de l'iGEN, est impressionnante. Même si tous les projets entrepris n'aboutissent pas, la démarche montre que cette discipline est dorénavant du domaine des réalités dont les décideurs devront tenir compte.

Il serait facile de terminer cette présentation trop courte d'un ouvrage remarquable par des considérations politico-philosophiques oiseuses sur les risques que courent nos sociétés en s'engageant dans les directions décrites. Ces risques ne sont pas plus grands que tous ceux découlant des progrès technologiques et scientifiques en général.

Disons qu'en matière de biologie synthétique comme en d'autres domaines sensibles, pour éviter les abus pouvant provenir d'entreprises capitalistes à la recherche de profits faciles, ou à l'opposé d'une monopolisation des recherches par des agences finançant la défense, en dehors de tout contrôle démocratique, la vigilance citoyenne s'impose, guidé par le sens de l'intérêt collectif. Mais celle-ci repose en premier lieu sur une bonne information, d'où l'intérêt de ce livre.

 

Notes
1) Nucléotides. Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Nucl%C3%A9otide
2) Le virus ne possède qu'un seul type d'acide nucléique (ADN ou ARN). Il ne peut se répliquer qu'en pénétrant dans une cellule
3) iGen http://openwetware.org/wiki/IGEM

Voir aussi :
* Regenesis. Le premier livre encodé en ADN. Article du Time http://newsfeed.time.com/2012/08/20/the-first-book-to-be-encoded-in-dna/
* Franck Delaplace : un point de vue sur la biologie synthétique. Franck Delaplace est directeur adjoint du laboratoire IBISC (Université d'Evry / ENSIIE / Genopole). http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/audio-franck-delaplace-la-biologie-synthetique-30829.php

 


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13 réactions à cet article    


  • Fred94 30 janvier 2013 12:29

    Et une nouvelle secte...


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 30 janvier 2013 17:11

      Bof, bof, encore un mirage réductionniste qui se fracassera sur le mur du réel.

      Le vivant c’est autrement plus complexe que la génétique qui n’est que la vie vue par le tout petit bout de la lorgnette.

      La belle adaptation des organismes vivants tient à une cohérence que tout projet frankensteinien perdra immédiatement. Il faudra faire des sutures et des pansements partout et tout le temps, pendant des millions d’années, jusqu’à ce que la sélection « naturelle » ait eu le temps d’explorer le paysage adaptatif smiley

      Je mise pas un kopek dessus !


      • Walid Haïdar 30 janvier 2013 20:23

        J’aimerais bien pouvoir lire ce bouquin.


        D’après mes dernières lectures, j’avais cru comprendre de la part de généticiens que l’état de maîtrise technique actuelle était suffisante pour produire des micro-organismes (ou protéines en étant issues) génétiquement modifiées à des fins thérapeutiques, mais que la grossièreté de nos connaissances et technologies concernant le matériel génétique faisait de nos aventures agro-alimentaires de vastes aventures de goinfrage industriel pas très sérieuses d’un point de vue scientifico-écologique.

        Bref, on aurait une conception fort réductionniste du génome, conçu comme un grand bordel dans le quel il y aura des gènes utiles qui font ceci ou cela, et des gènes inutiles qui ne font pas grand chose, voire rien du tout.

        Et niveau technique, les manipulations génétiques actuelles seraient plutôt assimilables à de la charcuterie qu’à de la chirurgie, relativement à la finesse du matériau manipulé.

        J’ai une question : si par hasard, le génome était autre chose de bien plus complexe que la somme de ses parties (inutiles/utiles) et formait un tout aux interactions bien plus subtiles, de quoi aurions-nous l’air avec nos outils, conceptions, et chimères ?

        Je vois en l’état actuel de mes connaissances, une différence de douceur stratosphérique entre le fait de sélectionner le fruit des accouplements de graines naturelles, et le fait de charcuter des génomes pour obtenir des attributs exotiques à souhait. Ce n’est pas du tout de même nature, dans un cas on utilise un procédé naturel, dans l’autre fait le pari que la charcuterie et l’accouplement c’est grosso-modo la même chose, d’un point de vue génétique.

        Mais il y a aussi l’urgence démocratique appelée par de tels horizons techniques, on est à des années lumières d’une société assez démocratique pour mettre entre les mains de qui que ce soit des techniques pareilles (de même que les armes nucléaires ou bactériologiques me direz-vous).

        Et enfin, la question de la nécessité : avant de dépasser l’humain, ce serait bien de l’atteindre.

        Je propose l’outil technique le plus puissant du monde pour Vivre : l’amour. Avec ça et un poil de bon sens on devient tous humains. Ensuite on aura le temps de se tâter pour dépasser ce stade.

        Plus sérieusement, je trouve dommage qu’il n’y ait aucune réflexion sur le rapport entre vitesse d’évolution technique et vitesse d’évolution socio-culturelle. Vous semblez avoir la croyance d’une synchronicité magique entre les deux, ou considérer que cette question ne se pose pas. Il est certain que le jour où les surhommes décideront d’exterminer les hommes simples, la question ne se posera plus, et me direz-vous, on a bien les USA aujourd’hui, grâce à l’extermination des indiens d’Amérique, alors bon...

        Vous avez peut-être pas tord, en tant qu’inhumain pensant.

        • herbe herbe 30 janvier 2013 21:14

          En phase avec votre commentaire...merci...


        • Automates Intelligents (JP Baquiast) 30 janvier 2013 21:28

          Lisez le livre, vous verrez (à moins que ce ne soit qu’affabulation) la rapidité des progrès en cours. Concernant les questions philosophico-politiques que vous évoquez (toutes bonnes à évoquer), j’ai précisé dans l’article que je ne les aborderais pas, faute de place. Si je fais un bouquin sur le sujet, je les exposerai et les discuterai. Mais le rôle du reviewer que je m’efforce d’être est d’abord de comprendre et faire connaitre l’auteur.
          J’ajoute un merci aux auteurs des réactions. Je trouve assez insultant, voire relevant de la débilité mentale, de rejeter un article sans même daigner dire pourquoi. Mais depuis qu’Agoravox m’héberge, je devrais être habitué.


        • herbe herbe 30 janvier 2013 21:50

          Auteur,

          je suis comme vous effaré devant la tendance actuelle sur les articles comme les commentaires de votes négatifs sans aucune justification ou même une ébauche d’argumentation contradictoire...
          Bonne continuation...

        • easy easy 30 janvier 2013 23:32

          Je pense qu’il existe une loi socio-naturelle qui fait que tout ce qui est interdit sera transgressé (et qu’il y aura d’autres interdits)

          Je crois que si tout avait été autorisé, nous serions restés concons et que chaque interdit ou tabou nous a obligé à la jouer fine 

          Nos milliers de lois ont toutes un train en retard sur ce que, par intelligence (sans la moindre acception morale) et à l’instar de Kim Dotcom, nous transgressons
          Il y a constamment des lois nouvelles qui viennent bloquer une vilenie avérée mais elles n’ont jamais un coup d’avance et elles ont beau sembler fermer une voie, l’homme déploie de nouveaux espaces dans les interstices qui restent,

          Il « faut » ce jeu de chat et de souris pour en arriver où nous en sommes du point de vue technologique et culturel


          L’autre aspect de cette loi, puisque tous les tabous sont tous bousculés un jour ou l’autre, c’est que se succèdent des générations qui ont toutes bousculé leur lot de tabous
          Aucun d’entre nous, aussi réactionnnaire soit-il, est innocent d’avoir bousculé un ancien tabou
          Le jeu social est tel qu’un réactionnaire se retrouve obligé, lui ou ses enfants, d’évoluer

          Aucun d’entre nous ne porte plus de haut de forme.
          Et se dire homophobe va devenir difficile

          Il existe, ici ou là, des cas de Témoins de Jéovah qui refusent une transfusion à leur enfant, le préférant voir mort

          Mais à part ces exceptions, la plupart d’entre nous, qui étions anti tripotages génétiques il y a 30 ans, se retrouvent avec un gamin qui aura survécu grâce à quelque sorte de greffe

          Imperceptiblement, chacun de nous met le doigt dans l’engrenage de plus

          Là, nous en sommes à considérer que l’homme artificiel est une horreur
          Pour nous oui.
          Mais déjà nos enfants vont avoir une jambe en carbone, une oreille en silicone, des dents biogénérées in vitro, des cheveux luminescents....
          Pour eux, aller un cran plus loin, que nous ne leur posera aucun problème.
          Ils refuseront d’aller beaucoup plus loin mais leurs enfants accepteront un cran de plus

          Or les entreprises pensent de manière transgénérationnelles.
          Elles ont parfaitement raison de jouer sur le renversement indéfini de tabous.

          De nos jours, on manque d’emplois (mettons que ce soient des sortes d’interdits). Et bien il est assez facile de convaincre des investisseurs de consacrer une part de leur fortune à une entreprise visant à bousculer les tabous de la biologie 
          Lui, cet investisseur, il se doute bien qu’il ne verra pas l’homme bio mais il est de sa logique de s’embarquer là-dedans
          Et il y aura plein de jeunes qui voudront bosser dedans.
          A force, une grosse part de notre population sera déjà à bricoler dans cette voie

          Alors que les tabous sont encore là, il existe donc déjà autour de nous des milliers de supports ou moteurs qui démarrent une transgression

          On croit qu’on peut protester facilement contre l’homme bio et que voit-on ?
          Bin que notre nièce bosse dans une entreprise qui bricole les gènes, que notre fille a des amis qui élaborent des logiciels robotiques, que le surimi que nous mangeons est déjà fait de manière technochose, bref, que nous avons un train de retard sur plein d’évidences transgressives


          D’ici, aujourd’hui, nous pouvons toujours commenter en beurk

          Mais peu importe, ça se fera

          Inéluctablement

          Avec, comme toujours, les avantages et les nuisances


          • Shawford42 31 janvier 2013 00:21

            Oué moi j’veux ma poupée easy à fréquence ultra con smiley smiley smiley


            Mais j’espère pas me retrouver in fine avec un micro bout de plastique enfoncé six pieds sous terre smiley

          • easy easy 31 janvier 2013 00:46

            Toi, tu vas finir grave plastique 


          • Shawford42 31 janvier 2013 00:48

            Mon corps respire l’IA du petit déjeuner au coucher smiley smiley


          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 31 janvier 2013 00:52

            @ Walid Haidar

            « avant de dépasser l’humain, ce serait bien de l’atteindre. »

            Entre autres choses que vous avez dites excellemment, ça c’est vraiment magnifique. bravo !


            • rhea 1481971 31 janvier 2013 07:40

              La génétique ne respecte pas le premier principe de la thermodynamique, les généticiens l’oublient car ils sont incapables d’expliquer pourquoi, de ce fait toutes les spéculations intellectuelles sur le sujet sont batardes.

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