Tempête Xynthia et réchauffement climatique
Alors que Météo France affirme clairement l’absence de liens entre Xynthia et le réchauffement climatique, les journalistes environnement disent immédiatement.. le contraire.
Que ce soit Stéphane Foucart ou Hervé Kempf, les journalistes environnements au Monde sont loin des niveaux de qualité que l’on pourrait attendre du journal. Audrey Garric (Le Monde/Libération) vient renforcer la défiance que l’on peut avoir vis-à-vis d’une équipe de plus en plus ouvertement engagée au service d’une cause politique. La couverture par cette dernière de la tempête Xynthia qui a dévasté la France ce week-end (une cinquantaine de victimes à l’heure actuelle) est en effet révélatrice.
Les prévisionnistes de Météo France sont formels, Xynthia n’est en rien liée au changement climatique. Voici ce que dit Dominique Raspaud, intérrogé par Philippe Baverel :
« Cette tempête est-elle liée au réchauffement climatique ? Non, il n’y a aucun lien avec le réchauffement climatique. On a tendance à l’oublier mais nous avons connu de nombreuses tempêtes dans les années 1980. Il n’en demeure pas moins vrai que, en raison du réchauffement, les tempêtes pourraient devenir plus fréquentes sur le nord de l’Europe, en Scandinavie, en Grande-Bretagne, en mer du Nord. En revanche, on ne sait pas actuellement ce qu’il en sera en France ».
De même, voici ce que dit Patrick Galois à Marc Mennessier (Le Figaro) :
« A priori, on ne peut faire aucun lien avec le changement climatique, conclut M. Galois. La tempête de ce week-end rentre dans la variabilité naturelle du climat. »
Propos clairs, directs, qui n’empêchent pas Audrey Garric de titrer, d’un air "on vous l’avait bien dit" : “Le réchauffement climatique accentue les tempêtes”. En se basant sur les propos du même Patrick Galois, qui a pourtant clairement exprimé sa position et enfonce le clou dans l’entretien avec Audrey Garric : « Nous ne disposons pas d’indicateurs démontrant une augmentation de la fréquence des tempêtes. C’est la variabilité naturelle du climat qui fait que certaines décennies sont plus calmes, comme pour les années 2000, et d’autres plus propices aux tempêtes ».
Voulant malgré la position claire du scientifique absolument trouver un lien entre catastrophes et réchauffement climatique, notre journaliste insiste jusqu’à enfin avoir ceci : « Le réchauffement climatique accentue les tempêtes dans la mesure où il contribue à faire monter le niveau des eaux. La tempête Xynthia a provoqué une surcote (surélévation du niveau de la mer) d’un mètre. Vingt centimètres de plus dus au réchauffement climatique fragilisent encore davantage les parties du littoral au niveau de la mer. » Phrase pondérée, qui est immédiatement tronquée dans le titre pour faire dire au scientifique le contraire de ce qu’il dit. Tout ce qu’il dit est que avec une mer plus haute de 20 centimètres, plus d’habitation sur la côte pourraient être affectées. Autrement dit, le niveau des mers a un impact. L’évidence même, mais qui justifie une nouvelle fois un alarmisme excessif, qui manie la peur comme force de conviction.
Car si l’on s’intéresse aux faits et que l’on rentre dans les détails, est-ce si évident que c’est le réchauffement climatique et en particulier le réchauffement d’origine humaine, qui est à l’origine de la hausse du niveau des mers ? Les études scientifiques permettent d’en douter : « Un niveau de la mer plus haut ou plus bas sur des périodes relativement courtes n’indique pas de tendances à long terme . Une évaluation sur des centaines et des milliers d’années montre que ce qui apparait comme un phénomène inhabituel de nos jours n’est en fait rien de nouveau » expliquait Dorit Sivan de l’université d’Haïfa, lors de la publication d’une étude israélienne démontrant des variations du niveau de la mer au cours des 2.500 dernières années.
De même, Nils-Axel Mörner, océanographe suédois, ancien directeur du département de paléogéophysique et de géodynamique de l’université de Stockholm et ancien directeur de l’International Commission on Sea Level Change, remet en cause ce lien postulé par M. Galois. Morner s’oppose fermement à l’alarmisme d’organismes comme le GIEC sur une éventuelle montée du niveau des océans liée au changement climatique. Il montre par exemple que, sur trois cents ans, il existe des variations cycliques du niveau des eaux, sans tendance discernable. Il estime dans un article de Global and Planetary Change intitulé "Estimating future sea level changes from past records", que la montée maximale possible des eaux peut être de vingt centimètres à l’horizon 2100 [1].
Ajoutons les travaux de Ryan Maue. Ryan N. Maue est un météorologue américain, travaillant au sein du département de météorologie du Center for Ocean-Atmosphere Prediction studies de l’universite de Floride. Il est titulaire d’un master in science en météorologie de l’université de Floride (2004) et prépare un doctorat sur l’activité cyclonique. Il est connu pour avoir montré dans un article à retentissement que, à rebours des lieux communs sur le réchauffement climatique organisés par certains intérêts organisés, l’activité cyclonique est en baisse marquée et n’a jamais été aussi basse depuis 30 ans. Si l’on tient compte de la moindre sensibilité des mesures dans les années 1970 et 1980, c’est probablement un plus bas depuis 50 ans.
Et pourtant, à lire Audrey Garric, on croirait l’inverse. De là à dire que le traitement est biaisé et que le discours journaliste et écolo sont identiques...
Photo : Flickr/El coleccionista de instantes. Image sous licence CC Paternité 3.0
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