Une alternative pour unifier virtuellement les bases de données des réseaux sociaux ?
Les réseaux sociaux forment la vague de fond de l’Internet 2.0. Le phénomène MySpace arrive enfin en version française alors qu’il est en train de doubler le cap des 100 Millions d’inscrits ! Mais quid de l’unification des différentes bases de données alors que c’est ce que demandent les utilisateurs ?
On est en train de comprendre que les logiciels sociaux allaient devenir incontournables, passant du statut flou et peu engageant de “plates-formes de mise en relations” à celui plus prestigieux d’outils de gestion de votre identité numérique voire pourvoyeur de votre activité quotidienne, d’accord. Donc, si nous croyons dans cette évolution, nous allons tous utiliser un de ces services. Oui mais lequel ou lesquels ? Dans l’idéal, il faudrait être présent sur tous !
En effet, s’il s’agit de mon identité numérique ; je ne veux pas qu’elle soit enfermée, prisonnière, détenue par un service, aussi bon soit-il. D’ailleurs, il serait bien plus simple si tous ces services communiquaient entre eux. Il suffirait de remplir son profil sur l’un d’entre eux pour qu’il se retrouve automatiquement sur tous. Oui, ce serait parfait !
Cette revendication de l’interopérabilité entre les logiciels sociaux est une complainte que j’entends très souvent et, hélas, qui va rester lettre morte. En effet, pourquoi l’interopérabilité va-t-elle se faire dans ce domaine alors qu’aucun standard ne semble exister et qu’aucun des acteurs opérants sur ce marché n’y voit un intérêt ?
De plus, nous avons un exemple de statut quo dans un autre domaine : celui des messageries instantanées. Il serait évidemment de l’intérêt des utilisateurs si les différents systèmes interopèraient librement entre eux mais ce n’est toujours pas le cas (et cela n’en prend pas le chemin). Sur un marché dominé par Yahoo (avec Messenger), AOL (avec ICQ et AIM) et Microsoft (avec MSN), l’interopérabilité est toujours au point mort, même s’il existe des clients multi-protocoles comme Trillian. Utiliser Trillian ne vous empêche pas de devoir ouvrir un compte sur chaque opérateur pour pouvoir vraiment avoir la possibilité de “parler avec tout le monde”.
Les grands acteurs de ce marché gardent jalousement leurs bases d’utilisateurs et n’hésitent pas à se livrer une petite guerre technique à chaque fois que l’un d’eux tente de se rendre compatible avec le réseau de l’autre. On voit bien que l’intérêt des utilisateurs ne guident pas les grands acteurs de la messagerie instantanée. Je crains qu’il en soit également ainsi concernant les services de réseaux sociaux.
J’entends d’ici les commentaires : mais qui vous demande d’unifier les bases de données ??Pas besoin de se lancer dans cette opération compliquée puisqu’il existe un standard (contrairement à votre interrogation précédente sur l’absence de standard) exprès pour cela ! Et ce standard miracle, c’est FOAF.
Quand on aborde le sujet de l’interopérabilité des réseaux sociaux, impossible d’y échapper. Alors parlons-en : de quoi s’agit-il ?
FOAF c’est l’acronyme de « friend of a friend » et, tout comme RSS, une instance du langage XML. Son but est de permettre à chacun de donner sur son site Web ou son blog des informations sur lui-même et ses relations.
En dehors de ses qualités réelles ou supposées, FOAF a connu un certain intérêt de la part des gens qui s’intéressent aux réseaux sociaux sur Internet. D’abord, parce que c’est un projet communautaire et libre qui efface les craintes que pourrait susciter la même initiative provenant d’une entreprise commerciale, sur le thème sensible des données personnelles. Ensuite, précisément, parce qu’il est la première tentative visant à standardiser la représentation des personnes et des relations entre elles.
En fait, l’ambition de FOAF est de rassembler les données permettant le même type de traitement proposé par les services de réseaux sociaux existants mais indépendamment d’eux. Normalement, il faut simplement publier ce fichier quelque part sur le Web et le faire indexer par un service spécialisé (Plink proposait cela jusqu’en juillet 2005 puis le créateur de ce service Web est passé à autre chose... ce qui n’est pas un très bon indicateur pour FOAF !).
Cette démarche a peu de chance de se généraliser : très peu de gens sont capables d’éditer à la main un fichier XML qui va respecter les conventions de FOAF (sans parler du nécessaire cryptage de l’e-mail).
Donc, certains services comme Ecademy génèrent directement un fichier FOAF pour chacun de leurs inscrits au cas où. Bien sûr, la plupart des utilisateurs de ces services n’ont jamais entendu parler de FOAF et n’en font évidemment rien du tout.
Il ne s’agit pas ici de dire que FOAF est sans avenir. Je serais bien le dernier à avancer un tel propos vu que l’histoire de l’informatique est parsemée de petites initiatives modestes qui, tout d’un coup, se sont révélées des standards importants. Le dernier exemple de ce type étant RSS. Existant de longue date, RSS n’a pas été poussé par des entreprises commerciales, mais par la communauté des utilisateurs, notamment les blogueurs. Si RSS se généralise aujourd’hui, notamment sur les sites médias aux Etats-Unis, c’est principalement parce que la quasi-totalité des blogs publient leurs informations dans ce format depuis plusieurs années, ayant permis d’atteindre rapidement une masse critique d’utilisateurs.
Cependant, il semble que (pour le moment) FOAF dans sa forme actuelle soit insuffisant à assurer une amorce d’interopérabilité entre les services.
Alors, on laisse tomber l’idée d’unifier les bases de données des réseaux sociaux, alors même qu’il s’agit d’un besoin, d’une demandes des utilisateurs ?
Pas forcément, car il est possible de les unifier au moins virtuellement. C’est l’esprit du nouveau service que nous sommes en train de tester : [->http://www.flyoverpsn.com].
Flyoverpsn vous propose de propager votre requête sur les principaux PSN ("Professional Social Networks" ou réseaux sociaux pour professionnels).
Comment ça marche ? C’est en fait un filtre des résultats que l’on obtient à partir de Google... On ne va donc pas directement interroger *chaque* service mais seulement la base de données (géante !) de Google. C’est actuellement le seul moyen fiable d’obtenir ce résultat global en une seule passe et avec des performances acceptables...
Quelle est la fiabilité des résultats ? Les résultats paraissent un peu bizarres parfois (on tape son propre nom et c’est le profil d’autres qui remontent...) mais cela ne fait que reflêter ce que Google sélectionne ou pas en fonction des mots-clé choisis...
Par ailleurs, cela donne aussi une bonne indication de la qualité du référencement de tel ou tel service... avec de grosses surprises à la clé !
Flyoverpsn est donc un premier pas vers la virtualisation (à défaut d’unification) des bases de données des réseaux sociaux. Nous le ferons évoluer en fonction des réactions des utilisateurs. Le service est en beta, il n’est pas parfait mais il fallait bien commencer !
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