La question est « A qui doit revenir la valeur créée par le travail de ces 80 000 petites mains ? »
Au capitaliste ? Qui parce qu’il détient le capital peut l’utiliser en vue de l’accroitre toujours plus, en captant une part de la richesse produite par ceux qu’il salarie, part toujours croissante, en témoigne les 10 points de PIB passés du travail vers le capital depuis 20 ans ?
Ou bien à ceux qui créent effectivement cette richesse et au développement de l’outil de production ?
Le capitalisme ne se refond pas : il demeure ou il meurt (et avec lui pas mal de monde)
« L’Europe » est d’essence Capitaliste dans sa déclinaison néolibérale, sa mission est la conservation et la protection du système : Les peuples, rien à foutre et d’ailleurs ils lui rendent bien (cf. abstention aux dernières élections).
« L’Europe » est pourrie, il faut : 1 - Soit en sortir 2 - Soit la refonder sur des bases humanistes et pas économerdiques !
La seconde proposition étant d’ailleurs la seule envisageable car il n’est pas de pays qui puisse aujourd’hui se passer d’échanges privilégiés avec ses voisins.
De part sa position géo-stratégique de premier plan, la France est LE pays qui pourrait faire pression pour impulser la refondation de l’Europe.
Précisément, en changent de thermomètre il fera plus mauvais.
Par ailleurs, le propos de l’auteur pointe avec accuité les "failles" (qui je pense sont volontaires) des indicateurs qui ne sont basés sur aucune composante humaine ou sociale.
Il me semble par ailleurs que la construction de ces indicateurs, à forte assise mathématique, est en fait une exellente illustration de ce à quoi les Hommes ont toujours aspirés : expliquer le monde et son organisation pour s’affranchir de l’angoisse que cette incompréhension génère.
Ainsi, de tout temps les Hommes se sont inventés des dieux pour tout expliquer et apaiser leurs angoisses. La science elle même est dans la droite ligné de ces processus d’explication, elle vise à expliquer le monde, pour mieux le maîtriser et se mettre à distance de la précarité naturelle que tout être qui vient au monde rescent un jour. La différence est qu’elle a pour références l’expérience et le doute méthodique, elle s’appui sur le réel et reste humble lorsqu’elle échout à expliquer.
C’est précisément la différence entre le dogme, qui relève de la non pensée et le théorème ou la loi physique, qui s’appui sur le l’expérience du réel.
Ainsi, la "loi" du marché n’est à l’origine qu’une tentative de mettre en équation les mécanismes infiniments complexes qui régissent l’Economie et la vie sociale des "agents économiques".
Aujourd’hui, cette "théorie" que l’on pare des habits de la science sert de socle idéologique à la justification des pires horreurs humaines.