C’est votre interprétation des choses, et celle-ci est très différente de la majorité des historiens, qui observent que la monnaie a toujours était différente d’un territoire à l’autre. Elle est en quelque sorte une preuve de souveraineté nationale.
De plus, comme vous dites, la Finlande est un petit pays. Mais votre explication explique parfaitement pourquoi il est impossible d’avoir une monnaie unique/commune. En effet, comme je le disais plus haut, une monnaie commune implique nécessairement une politique, une gestion commune. Or tout les pays n’ont pas le même fonctionnement.
« La nuance est de taille et ceci d’autant plus que Matti Hirvola, porte-parole de la ministre, a démenti auprès de l’AFP cette analyse du quotidien, de façon explicite : « toute information selon laquelle la Finlande allait quitter l’euro est simplement fausse ». »
On peut jouer à ce petit jeu pendant un moment. Personne n’a dit que la Finlande allait quitter l’euro, mais bien qu’elle envisageait (voir la définition du verbe envisager) de quitter l’euro, nuance. C’est très clair, elle dit qu’elle veut résoudre la crise, mais pas à n’importe quel prix, comme vous dites. Or, il est important de saisir le contexte du propos. Elle réagit aux solutions qui ont été trouvées lors du sommet européen. Je crois que ça veut tout dire. Et le journal économique « Les Echos », ont compris exactement la même chose que la majorité d’entre nous. Autrement dit, la Finlande n’est pas d’accord avec les solutions trouvées, elle préfère encore quitter l’euro. En même temps, elle reste l’un des seuls pays de la zone à avoir un triple A.
Pour moi, il serait plus souhaitable de quitter l’euro pour une raison bien plus évidente que celles qui ont été énoncées dans vos commentaires. En effet, l’euro a provoqué une accentuation de l’interdépendance entre les pays qui l’ont adoptés.
Pour que la monnaie européenne marche, il faudrait que les membres de la zone délaissent une partie de leur souveraineté nationale, au profit de politiques communes. En particulier, dans le domaine de la fiscalité. Une harmonisation fiscale nous permettrait de mieux nous en sortir.
Le problème, c’est que chacun de ces pays a fait comprendre qu’il ne comptait pas abandonner cette souveraineté nationale qui leur est si importante.
Les partisans de la monnaie me font doucement rigoler. OUI pour une monnaie commune, mais NON à des politiques communes. C’est contradictoire. L’Europe avait à la base créé cette monnaie commune afin qu’elle nous soit plus utile, et que les exportations soient aussi plus faciles.
On aurait du regarder la face cachée de la pièce avant de se lancer dans cette « connerie ». Il est évident que ça ne marchera jamais si chacun des pays fait ce que bon lui semble.
Un exemple tout simple, est la politique fiscale de l’Irlande. Afin d’attirer des IDE (entreprises), l’Irlande a décidé de faire une sorte de « dumping fiscal », c’est-à-dire qu’elle a baissé ses taux d’impositions, passant de 40% en 1995 à 12,5% en 2010 (ce qui est très faible par rapport au taux moyen d’imposition de l’Union Européenne qui est de 21,2%).
La conséquence ? Elle a provoqué une concurrence fiscale au sein même de la zone euro.
Pour faire simple, on est comme une équipe de foot, dont les joueurs passent leurs temps à se mettre des coups de couteaux dans le dos, font les hypocrites, et ne pensent qu’à leur exploits individuels. Et la solution que l’entraîneur de l’équipe a trouvée, c’est de demander aux joueurs de l’équipe qui sont les mieux payés, d’accepter que leur salaire soit considérablement diminué.
En plus de ça, il leur a aussi demandé d’accepter que les critiques énoncées par les journalistes, ne visent plus simplement les joueurs les moins bons, mais eux aussi (de mauvaises critiques pourraient avoir un impact négatif pour leur éventuel transfert au seins de grandes équipes).
Croyez-vous honnêtement que les joueurs en question accepteraient cela ?
Je vous ai donné l’exemple de l’Irlande, mais je pourrai aussi vous parler de l’Allemagne.
Pour finir, je tiens à préciser que j’ai été un « pro-euro » pendant très longtemps. Mais il faut se rendre à l’évidence, ça ne marchera jamais. Le truc, c’est qu’aujourd’hui, les plus réalistes d’entre nous s’en sont rendus comptes. J’espère que les autres ne tarderont pas à suivre.