Heures annuelles : 50 * 36 = 1800
Nombre de semaines de 35 heures : 1800/35 = 51,42 semaines.
En fait, je rêve de faire 35 heures par semaine à l’école, de rentrer chez moi sans devoir me remettre à travailler et avoir l’esprit libre, de ne plus avoir les vacances qu’on nous reproche d’avoir, (mais d’avoir 5 semaines de vraies vacances pendant lesquelles je ne travaillerais jamais) et de ne plus stocker mon matériel chez moi (un placard).
Vous voyez je n’ai même pas mis, je rêve de gagner plus.
Bien sûr on peut toujours trouver pire que soi, mais je répète, et c’était là mon message, dans ces conditions je refuse de porter la responsabilité de l’illettrisme en France. Et je vais ajouter ceci, j’aimerais qu’on arrête de stigmatiser le corps enseignant en lui reprochant tout et n’importe quoi même le fait de ne pas vivre au Maroc. Car je pense que votre remarque vaut pour tous les corps de métiers, n’est ce pas, ou pratiquement ? Faisons la même comparaison avec l’allemagne par exemple.
Je n’écris pas tout ça pour me plaindre, la plupart d’entre nous pourrait aussi sans doute le faire. J’écris ce commentaire pour décrire la réalité et aller contre tous les stéréotypes attachés au métier d’instituteur. Avant de faire ce métier, je ne le faisais pas (truisme). Je sais ce que j’en pensais alors.
Je suis institutrice, je travaille au minimum 50 heures (pleines et sans pause) par semaine. Ces heures sont réparties ainsi :
- 34 heures à l’école
- 3 heures de réunion, conseils d’école, conseils de cycle, conseils des maîtres, réunions avec le Rased, avec les parents d’élèves.
- préparation de la classe (et c’est du travail ) : cahier journal, préparation de chaque séances, programmation, préparation du matériel, corrections, administratif, évaluations nationales etc. : 3 heures le mercredi, 3 heures le dimanche, 1 heure les autres jours.
- Courses pour acheter du matériel (je paie l’essence), et imprévus 3 heures.
Mon salaire après 20 ans d’ancienneté : à peu prêt 1800 € tout compris.
Seul avantage : les vacances, mais avec 50 heures par semaine pour ce salaire et ce niveau d’étude je pense que je les mérite.
Je travaillerai jusqu’à 65 ans pour avoir une retraite inférieure à 75 % de mon salaire.(si rien ne change jusqu’à là).
J’aimerais encore ajouter que je ne suis pas la seule à travailler ainsi. En fait je n’ai jamais rencontrer d’instituteur « flemmard ». Qui plus est, le seul fait de maintenir une trentaines d’élèves dans un calme relatif en classe pendant 6 heures est déjà une tâche ardue.
Dans ces conditions, je ne vois pas comment je pourrais en faire plus et je refuse de porter la responsabilté de l’illettrisme en France.