adk
Sur le plan strictement technique, sociologique, je suis un exclu. Mais il y a exclu et exclu. Personnellement j’adore cette existence d’exclu. C’est l’intégration qui me paraît un fait douteux, arbitraire. Difficile de résumer une vie d’exclu bien remplie. Cela ne ressemble pas à grand chose de connu. Chômeur de longue durée, j’ai écrit et diffusé mon propre petit journal
Le plumitif philosophe, dans les files de pointage du chômage de
Saint-Gilles à Bruxelles, pendant dix ans. Ce journal était tellement mal écrit que beaucoup
de gens l’ont trouvé sympa. Les chômeurs cessant de devoir aller pointer, j’ai mis un terme à sa
publication. Je continue à faire des investigations. N’arrivant pas à me faire à l’idée que la vérité est impossible à dire, j’essaie d’écrire
un livre sur le Congo.
Licencié en Philosophie, à force de ne rien comprendre à la philosophie, je n’ai plus cessé d’en faire.
De fait, je pense qu’une vraie révolution est nécessaire. Je ne vois pas d’autre possibilité. Le problème, ce sont les révolutionnaires, qui n’ont pas compris grand chose à ce problème.