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André Bouny

André Bouny

Père adoptif d'enfants vietnamiens, préside le "Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l'Agent Orange et au procès de New York" (CIS), auteur du livre "Agent Orange, Apocalypse Viêt Nam", préfacé par Howard Zinn, avant-propos de Me William Bourdon, éditions Demi-Lune, 2010, Paris. http://www.editionsdemilune.com/agent-orange-apocalypse-viet-nam-p-33.html
et de l'ouvrage "Cent ans au Viêt Nam", éditions Sulliver, 2014 : http://www.sulliver.com/livre/livre.php?ref_article=9782351221501
puis de "Viêt Nam, voyages d'après-guerres / avec 40 dessins de l'auteur ", Editions du Canoë (renaissance des Editions de La Différence) 3 mai 2018, Paris : https://www.editionsducanoe.fr/tirages-de-tete/viet-nam-voyages-d-apres-guerres-tirages-de-tete
"En attendant le verdict du procès en France de l'Agent Orange", Editions du Canoë, novembre 2019, Paris.
"Huit destins de femmes Une férocité ordinaire" avec huit frontispices de l'auteur, Éditions H Diffusion, 10 novembre 2020, Paris : http://hdiffusion.fr/2020/10/21/huit-destins-de-femmes-une-ferocite-ordinaire/
"éjectas / le hasard est nôtre" Éditions H Diffusion, 24 juin 2021, Paris : http://hdiffusion.fr/2021/03/23/ejectas-le-hasard-est-notre/
"Les Naufragés de la Grande Ourse, avec 4 dessins de Julio Le Parc", Editions du Canoë, novembre 2021, Paris : https://www.editionsducanoe.fr/livres/les-naufrages-de-la-grande-ourse
"La mer tout entière" recueil de poésie, Z4 éditions, https://nouveautes-editeurs.bnf.fr/accueil?id_declaration=10000000921545&titre_livre=La_mer_tout_enti%C3%A8re
 
 
 
 
 

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  • Premier article le 13/03/2007
  • Modérateur depuis le 07/06/2011
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Derniers commentaires



  • André Bouny André Bouny 10 août 2018 19:29

    @phan
    ci-dessous



  • André Bouny André Bouny 10 août 2018 19:04
    Cette opération visait à compléter ce qui fut appelé la « ligne McNamara » :
    « Mais l’obsession américaine se trouve à l’ouest du Viêt Nam : c’est la
    piste Hô Chi Minh. Cette « voie » partant depuis la partie méridionale du
    Nord-Viêt Nam, le long de la chaîne Truong Son (autrefois appelée
    Cordillère annamitique), fut construite par le 12e Corps de l’armée
    vietnamienne à la fin des années 1950, et demanda de 15 à 20 ans de
    travaux. Au total, 20 000 kilomètres de chemins et de sentes étroites
    sillonnent la montagne sous la forêt primitive, dont 5 000 km de leurres
    visant à tromper l’ennemi. Un véritable dédale inextricable, situé essentiellement
    en territoires laotien et cambodgien, qui longe la frontière
    vietnamienne, y faisant des incursions pour approvisionner en armes et
    en vivres la guérilla locale qui attaque les bases américaines sur leur
    secteur. Sous son épais couvert végétal, elle irrigue sur toute sa longueur
    la résistance Viêt Cong du Front National pour la Libération, jusqu’au
    delta du Mékong. Les moyens utilisés par le général Vo Nguyen Giap*
    sont rudimentaires. Une armée de coolies, soigneusement choisis afin de
    ne pas perturber la production rurale et l’économie du pays, devant être
    structurée, contrôlée et nourrie, fut mise sur pied. Estimant l’aptitude
    moyenne de portage par coolie à 25 kg de riz ou 15 à 20 kg d’armes et de
    munitions sur 25 km par jour en configuration plane, on adapta cette
    charge aux profils difficiles et aux marches nocturnes : de nuit, 20 km en
    profil plan ; en configuration difficile : 17 kg de nourriture, ou entre 10 et
    15 kg de matériel, pour 15 km. De nuit et en terrain hostile, la distance
    était réduite à 12 km. Quand la piste était plus large, des attelages de
    buffles tiraient des chariots chargés de 350 kg sur 12 km. Des chevaux,
    plus rapides mais plus fragiles, tractaient 220 kg sur 20 km. Cette logistique
    primitive permit d’esquiver et de harceler les forces américaines, à
    la puissance surdimensionnée dans les airs, sur mer et sur terre. Les
    bicyclettes renforcées, poussées par la force humaine, portaient des
    charges conséquentes, les véhicules récupérés de la guerre précédente
    contre les Français reprirent du service avant l’arrivée des petits camions
    soviétiques et chinois. Une conduite de 12 cm de diamètre longeait la
    piste pour permettre aux camions de se ravitailler en carburant.
    Cette organisation hallucinante permet une résistance invisible, mobile
    et insaisissable. À l’arrière, au nord, l’aide en matériel militaire arrive de
    Chine et d’URSS par train jusqu’à Hanoi,** et par bateau jusqu’au port de
    Hai Phong. Puis trains et camions transportent ce soutien vers le départ de
    « la piste ». Au sud, l’aide vient d’Union soviétique par bateau jusqu’au
    port de Sihanoukville*** et remonte par coolies, bicyclettes et camions
    vers « la piste » qui serpente sous la forteresse végétale débouchant du
    Cambodge au nord-ouest de Saigon. Parfois des renforts parviennent par
    infiltration de bateaux dans le delta du Mékong. La piste Hô Chi Minh fut
    entretenue et restaurée en permanence par 300 000 civils et militaires,
    parmi lesquels de nombreuses jeunes femmes volontaires. Elles seront
    150 000 à travailler sous les bombes, dans l’enfer du napalm, sous
    l’ouragan chimique de l’Agent Orange et des gaz de combat, pataugeant
    dans la boue empoisonnée, portant jour et nuit des chargements de pierres
    sur la tête aux côtés des paysans et des montagnards locaux équipés de
    hottes, venus participer par patriotisme ou pour une ration de riz. Sous la
    pluie d’Agent Orange, les gouttes huileuses tombent des feuilles, mouillant
    la cigarette du Viêt Cong tapi. On ampute les blessés à la lumière des
    phares, sous les bombes. Ici, An, frère de l’infirmière, a été fauché. Il faut
    lui couper les jambes et les parties génitales. On le désosse dans des conditions
    d’hygiène inimaginable, sans pénicilline, sans transfusion sanguine.
    Ça explose tout autour. Les hurlements des hommes se mêlent au fracas
    des réacteurs des bombardiers, pas de place pour le luxe des sentiments.
    Le paysage massacré pue le gasoil et le kérosène. Dans cet enfer, l’aviation
    américaine largue des milliers de petites sondes acoustiques, et des sondes
    sismiques sensibles aux déplacements des coolies. Des capteurs nocturnes
    à infrarouge, des détecteurs de sources de chaleur – comme par exemple
    les moteurs ou même les selles humaines fraîchement excrétées – constituent
    une véritable barrière électronique appelée « ligne McNamara ».
    Cette panoplie est reliée à un lacis informatique embarqué dans des avions
    relais Boeing RC-135V/W Rivet joint qui synthétisent les informations et
    dirigent les frappes aériennes qui hachent l’objectif, de jour comme de nuit.
    Au sol, la multitude munie de pelles comble les cratères de bombes
    devenues tombes, terrasse, porte des pierres encore et toujours permettant à
    l’incessant convoi de cheminer nuit et jour par n’importe quel temps.
    L’équivalent de 40 000 kilomètres de piste fut restauré infatigablement,
    réparé sans relâche, rétabli inlassablement. La CIA estima* qu’entre 1966
    et 1971, 630 000 soldats, 100 000 tonnes de vivres, 400 000 armes accompagnées
    de 50 000 tonnes de munitions avaient alimenté le Viêt Cong par
    la piste Hô Chi Minh. » extrait de AGENT ORANGE, APOCALYPSE VIÊT NAM


  • André Bouny André Bouny 7 août 2018 18:51

    @Jeekes

    ... c’est d’ailleurs ce que j’ai écrit . Oui, bonne soirée.


  • André Bouny André Bouny 7 août 2018 18:33

     smiley belle soirée !



  • André Bouny André Bouny 7 août 2018 18:32

    d’un point de vue technique vous avez raison, mais d’un point de vue littéraire : pour voir l’ensemble des hélices faire un effet stroboscopique le texte se place face aux avions (donc aile droite)... ce n’est qu’ensuite que le texte entre dans le cockpit et là, c’est différent, ce serait bien l’aile gauche smiley

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