Si. Nombre de gens, que ce soit en Russie, en Géorgie, etc, regrettent l’Union Soviétique. A l’époque, il y avait du travail pour tout le monde, des écoles et des routes en bon état jusque dans les villages les plus reculés. Aujourd’hui, le chômage est la situation la mieux partagée, le niveau de vie a baissé et en Géorgie, les routes partent à vau-l’eau.
Si les communistes font des scores assez bas en Russie (bien qu’avec des chiffres de 10 à 13%, ils représentent la première force d’opposition à Poutine), c’est parce que a) ils sont restés athées dans ce pays qui a renoué avec sa tradition orthodoxo/musulmano/bouddhisto/animiste (c’est l’un des pays les plus multiconfessionnels et croyants au monde, b) Poutine leur pique nombre de bonnes idées, c) ils sont de toutes façons très bien représentés à la Douma d) Poutine est adoré par la population. Comme l’avait dit un observateur russe, « les Occidentaux ne réalisent pas que d’ore et déjà, Poutine a sa place dans les livres d’histoire, aux côtés des plus grands tsars fondateurs de la Russie ».
Ramener Marx, qui voulait éliminer les valeurs de la caste bourgeoise à Hitler, qui éliminait des vies, c’est un argument proprement indigent.
La classe sociale bourgeoise n’est pas seulement un agglomérat d’individus « enrichis grâce à la liberté individuelle », mais aussi une philosophie, appelée libéralisme et élaborée à l’époque des Lumières, qui pose une certaine vision de l’humain ; c’est cette vision que Marx avait dans le colimateur.
Relisez le Manifeste du Parti communiste. Quand je pense que certains trouvent ça « simpliste », alors que de toute évidence, ils n’en ont pas compris un traître mot !
Ah, et tant que vous y serez, profitez-en pour lire Michéa. Dans ses bouquins, il explique avec force détails les tenants et aboutissants du libéralisme — la doctrine de la classe bourgeoise dont parle Marx (qui les appelait aussi « les économistes », en d’autres termes ceux qui ramènent tout à l’économie et qui n’ont pas d’autre vision ou d’autres références. Aujourd’hui, ce seraient les apologistes du marché, du libre-échange, du mondialisme, etc. Les ploucs post-modernes de style Attali ou Alain Minc, si vous préférez. Les bourgeois, donc).
Précisément, sur la fiabilité des stats dégagées par analyse de Big Data (mégadonnées) et algorithmes, j’ai un bon article sous le coude. Pour faire court, c’est encore pire que le doigt mouillé. Par contre, les questions posées par l’auteur sont les bonnes. http://www.entelekheia.fr/croulons-sornettes/
Tiens, je viens de comprendre le sens de la sortie récente de Mélenchon contre Poutine. 1) Les électeurs de Mélenchon ne sont pas forcément anti-russes. Nombre de gauchos qui militent contre l’OTAN voient même la Russie d’un bon oeil, style « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ». 2) Les sondages en faveur de Mélenchon montent, montent, montent. 3) Le job de Mélenchon ne consiste pas à arriver au deuxième tour, mais à laisser passer Macron devant lui pour ensuite rediriger ses électeurs, au second tour, sur le « candidat anti-F-Haine ». Qui selon les sondages, doit être Macron.
Donc, Mélenchon, qui était menacé d’aller au second tour, devait dire une connerie anti-russe pour se délester d’un trop-plein d’électeurs. Ce qui fut fait.
Et dire qu’il y en a encore pour prendre ce type pour autre chose que ce qu’il est : un apparatchik rompu aux techniques de la propagande politique.