Vous conviendrez que la formule extraite du livre récent d’Edouard Balladur (pas lu, entendu citer)
« la communicaton telle qu’elle est ordinairement entendue est un exercice peu flatteur pour le jugement de ceux à qui elle s’adresse » a une certaine pertinence. j’aurais aimé voir votre « relation d’information » dans une phrase...
Le Stradivarius a bien dû avoir droit à une demi-douzaine de gardes de corps.
Il existe un tel contraste, du point de vue sonore, entre le timbre d’un violon et le bruit de pas pressés sur le macadam qu’il est tout de même étonnant que l’oreille la plus endormie, volontairement ou non, ne se réveille pas. Pour ne rien dire de la musique de Jean-Sébastien.
Cette anecdote (entendue sur FC) me fait penser à une autre (entendue aussi sur FC), rapportée par
Sacha Guitry :
[Le 21 août 1911] un homme a volé la Joconde. Il l’a décrochée ; il l’a enveloppée dans une couverture ; il l’a mise sous son bras et passant devant les gardiens qui veillent aux barrières du Louvre, il a dit simplement : « Pour la restauration », et il l’a emportée chez lui ; et il ne l’a montrée à personne ; et pendant des semaines il s’en est délecté. La Joconde avait disparu. Le bruit s’en répandit dans le monde entier et il s’est passé alors une chose extraordinaire. Il a fallu organiser au Louvre un service d’ordre pour endiguer la foule innombrable des visiteurs qui venaient pour regarder le clou auquel pendant des siècles avait été accrochée la Joconde. On me l’avait dit, je ne voulais pas le croire, et moi-même j’y suis allé : c’était vrai ! J’ai questionné l’un des gardiens : « Et tous les jours il y a autant de monde que cela ? » Et le gardien m’a répondu : « Mais Monsieur c’est à ne pas croire ! Elle a beaucoup plus de visiteurs en ce moment qu’elle n’en avait quand elle était là. »
Ici des gens ignorent un événement artistique hors contexte habituel (en grande partie parce que, effectivement, ils passent, sont absorbés par autre chose et ne sont pas mentalement en condition d’écouter), alors que là des gens ne se pressent dans un lieu d’art consacré que pour constater la disparition d’une oeuvre d’art.
Plein de bonnes vieilles nouvelles ! Une, par exemple, mais il y en a d’autres :
L’homme n’a pas éradiqué le cheval, quoiqu’il l’ait réduit à la pure occasion de paris ineptes voire insensés, il pourra donc se déplacer à cheval. S’il ménage sa monture comme il se doit, il y a fort à parier, à bon escient cette fois, que le cheval y trouvera son compte.