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Comme toujours, tout n’est question que de point de vue.
Du votre, celui qui doute, est un dangereux collaborateur (même si ce n’est pas forcément conscient)... soit...
Ceci implique que vous êtes dans la certitude de ce qui est et de ce qui va advenir.
(quand je dis « vous », n’y voyez rien de personnel, c’est un « vous » au sens large et ça n’a pour objet que de servir le développement de mon argument. L’idée n’est, ni d’agresser ni de stigmatiser. Cela n’a pour but que de soumettre un point de vue à la contradiction)
Alors que les scientifiques défendant le réchauffisme anthropique ne se risquent pas à dire que ce sont des certitudes, vous le faites, avec pugnacité, et, il faut quand même le reconnaître, dans des termes qui, pour certains, peuvent être particulièrement agressifs.
Pire, vous déterminez que c’est une vérité inébranlable, incontestable, et dont tous les contradicteurs font le jeu des puissants de ce monde, ce qui interdit toute contestation et/ou la discrédite par avance.
Mon point de vue ?
Pour reprendre vos propos, je pense que c’est vous le(s) collaborateur(s) inconscient(s)... vous... qui faites le jeu des puissants.
Je m’en explique.
Cela fait plus de 20ans qu’on nous parle du CO2, plus de vingt ans que de part et d’autres des scientifiques « s’affrontent », les uns pour déterminer une nocivité du CO2 (quelle qu’elle soit...), les autres pour démontrer le contraire.
Et bien cela fait depuis plus de 20 ans, que mon propos est de dire que c’est de la manipulation.
Pour commencer, vous ne pourrez jamais prouver de manière irréfutable que le CO2 est un poison puisqu’il est un constituant essentiel de la vie. Mais on a pourtant commencer par dire que le CO2 était un polluant nocif pour la nature. L’argument fut balayé.L’expérience in situ, consista à disperser en continu du CO2 au dessus d’une forêt. Il en résulta que la conséquence notable fut une croissance accélérée des arbres. Cela permit aux industriels américains, notamment, de dire que le CO2 était un engrais ... Les écolos furent discrédités et les discussions concernant l’impact de la société humaine sur la nature, reportées sine die.
Aujourd’hui, et depuis quelques années, on nous assène que le CO2 est responsable de l’effet de serre... il est LE responsable du réchauffement climatique. Comme la quantité de CO2 dans l’atmosphère a augmenté depuis l’ère industrielle, l’évidence apparente est la responsabilité de l’humain et donc cela déterminerait que celui ci soit directement responsable du réchauffement.
Le problème c’est que ce n’est pas démontrable de manière irréfutable... je pourrais développer cet argument particulier.. mais à quoi bon ? Les scientifiques qui défendent la thèse du réchauffisme anthropique disent TOUS, qu’ils en sont sûrs à 70, 80, voire 90%, mais AUCUN ne s’hasarde à dire que c’est un fait scientifiquement démontré. Partant de là, tous les doutes sont permis, et il est aisé de contredire la thèse.
Qu’en résulte t-il ?
Après avoir suscité une prise de conscience salutaire, les écolos sont de nouveau discrédités. Pire, comme de nombreux scientifiques appuient malgré tout la thèse, les gens choisissent leur camp et luttent sans merci pour faire entendre leur point de vue, en focalisant leur agressivité sur ceux qui les mettent en doute, et coupent donc le pays en deux.
Je prétends que ceci fait le jeu des puissants. Lorsqu’on défend aussi inconséquemment un argument réfutable on ne fait que s’offrir au discrédit et perdre de vue les objectifs les plus importants.
Cela dure depuis plus de vingt ans... Mais aujourd’hui, comme durant toutes ces années perdues, il existe des choses qui sont TOTALEMENT IRRÉFUTABLES parce que scientifiquement constatées et démontrées.
Si vous balancez des déchets toxiques comme le cyanure dans une rivière ça tue les poissons ... Tous les déchets, plastiques notamment, ingérés en masse par des animaux finissent par les tuer. Les cadavres existent, la cause de la mort est constatée c’est inébranlable. Si on parle de pollution atmosphérique, on sait très bien démontrer le lien de cause à effet entre certains toxiques et différentes affections respiratoires. On sait également de manière scientifiquement constatée et démontrée par l’expérience, l’incidence des particules polluantes aériennes sur les précipitations. Il en va ainsi de centaines de choses concernant l’humain, et d’encore plus concernant l’environnement, comme la destruction des espèces végétales et animales la pollution des eaux, l’amoncellement des déchets, les conséquences sanitaires et environnementales de l’élevage intensif etc etc etc.
Sommes nous en train de discuter de ces conséquences INDÉFENDABLES de la civilisation humaine ? NON
Nous discutons du CO2...
C’est pratique le CO2, tout d’abord tout le monde en produit... donc TOUS COUPABLES, mais certains en produisent moins que d’autres donc COUPABLES MAIS PAS AUTANT QUE LES AUTRES, et de nouveau nous créons nous même un clivage qui ne s’oppose pas à la société mais qui confronte les victimes entre elles.
Que dit la communauté internationale ? Il faut limiter la production de CO2, et donc on va bastonner, l’un pour que cela arrive le plus tard possible, l’autre pour que cela arrive le plus tôt possible, tout en sachant que les moyens à mettre en place requièrerait du temps et que dans le meilleur des cas il faudrait plusieurs années avant que cela puisse réellement se faire.
La communauté internationale dit ? : « OK, discutons des termes de l’application... »
Rien que pour arriver à un accord totalement insuffisant et inadapté, il va falloir plusieurs années durant lesquelles les parties vont s’opposer.
Pendant ce temps là... les espèces continuent de mourir, on continue de polluer les réservoirs d’eau potable, on continue de polluer l’atmosphère, on continue de brûler la chandelle par les deux bouts en dilapidant les matières premières, et fin du fin, on asservit l’humain sur l’autel du productivisme et du consumérisme le plus insensé.
Ce même humain durant les années à venir, risque de s’affronter soit parce que celui qui doute du réchauffisme anthropique ne devrait pas en douter, parce que celui qui n’est pas français de souche n’est pas français et est responsable de toute la misère sociale de la France, parce que celui qui n’est pas chrétien n’est pas de tradition européenne, parce que celui qui ne travaille pas appauvrit celui qui travaille, parce que celui qui est fonctionnaire, ne peut pas connaitre les joies du travail dans le privé etc etc etc.
Lorsque les gouvernants disent (en admettant qu’ils se mettent d’accord), qu’ils vont réduire la production de CO2... est ce que ça veut dire que cela va entrainer un changement sociétal ? : NON
Cela veut dire que l’on va s’adapter technologiquement pour réduire les émissions. Ce qui implique, que la société productiviste perdure et qu’elle soit le fondement de nos sociétés.
Or, de mon point de vue, le problème est le système en lui même. La société de consommation, le productivisme, le capitalisme financier, ce nouveau libéralisme qui n’est qu’un retour à l’asservissement des peuples. Si on met sur la table, la réalité de toutes les conséquences de notre civilisation, et que l’on bâtit l’hypothèse de répondre à toutes ces conséquences, INÉLUCTABLEMENT, la démonstration mettra en évidence l’obligation de changer de modèle de société et l’impossibilité structurelle de leur système.
Cela, les puissants de ce monde ne le veulent pas... ils préfèrent mettre en avant le CO2 et nous faire croire qu’il convient de s’adapter en continuant de bâtir leur monde inique et monstrueux, à l’avidité insatiable. Ce sont eux même qui ont intérêt à ce que nous nous affrontions sur ce terrain là. Parce que c’est entre nous que nous nous battons, et non contre eux et contre le système dont ils sont les maîtres.
Le système capitaliste que nous connaissons est un système impossible. Il nécessite d’avoir une croissance continue. Or, c’est une réalité physique indéboulonnable. Il n’est pas possible d’avoir une croissance continue dans un espace fini...
Pour que le système perdure et/ou que les détenteurs du pouvoir le conserve, il convient donc de modifier un des termes de l’équation...
Qui peut croire que demain, il y aurait une mobilisation générale en France pour aller faire la guerre contre un autre pays, et de préférence « voisin » ? Nous savons tous que l’opinion ne l’accepterait jamais, il suffit d’avoir une poignée de morts sur des théâtres d’opération extérieurs pour que les gens s’émeuvent... on n’accepterait jamais que des centaines de milliers voire des millions de compatriotes meurent sur un territoire étranger...
Il en va de même pour l’ensemble des pays développés... d’autant que nos moyens de destruction massive, pourraient se révéler radicaux et définitifs.
Par contre, si on attise bien la haine, que l’on bâtit savamment les clivages, que l’on orchestre avec brio les antagonismes au sein d’une même nation, les probabilités de troubles extrêmes et violents se développent de manière exponentielle. Une fois l’explosion sociale consommée, il n’appartient plus qu’à l’État d’user de la force pour contraindre la population et mettre en place un gouvernement d’exception qui deviendra la base de la société de demain. Une société dans laquelle l’homme de peu, le commun des mortels, n’est plus qu’un outil jetable, taillable et corvéable à merci pour le seul intérêt des puissants. Une société, dans laquelle le rêve démocratique, mythe fondateur de la Nation Française n’existera plus.
Cela parait paranoïaque ?
Peut être..
Cependant ... pouvez vous citer un seul exemple, d’une réalisation d’un organisme international, type ONU, OMC, OCDE, FMI et même OMS (voir le dernier épisode pandémique)... qui ait été empreint de sagesse, de pertinence, et de volonté d’aller vers un monde plus juste et plus « humain » ? Pouvez vous citer un seul exemple d’une réalisation qui a terme n’aura pas été un avantage, soit pour les industriels, soit pour les financiers, soit pour n’importe lequel des puissants de ce monde, que ce soit une personne physique, une personne morale ou un lobby ?
Si vous ne trouvez pas d’exemple, comment voulez vous, qu’une commission, le GIEC, fondée par l’ONU, puisse avoir la volonté d’œuvrer pour NOTRE intérêt, et par là je veux dire l’intérêt de tous les peuples ?
Si vous en trouvez merci de me dire lesquels je serai content de les découvrir...
Mais je persiste à dire, que pendant que nous bataillons sur l’origine anthropique d’un phénomène dont la science n’est pas en mesure de démontrer irréfutablement la responsabilité dans le réchauffement climatique, nous sommes TOUS complices de la continuité des actions que mènent les puissants de la planète contre l’espèce humaine, contre l’équilibre environnemental et par conséquent, nous sommes tous des collaborateurs du système.
Alors faut il qu’on s’affronte pour savoir qui est le plus manipulé de celui qui croit au réchauffement anthropique et de celui qui n’y croit pas ?
Peut importe qu’il soit anthropique ou non, c’est un faux débat, un leurre, une diversion...
La finalité est seulement que nous ne contestions pas l’ordre établi, et que nous laissions ces messieurs continuer de tirer les ficelles. Ils instrumentalisent nos luttes, d’autant plus facilement qu’ils possèdent l’outil médiatique qui conditionne chaque jour depuis des années des peuples que le confort a endormi d’oisiveté lascive, et cela pour leur seul intérêt.
La seule chose qui compte vraiment, c’est de lutter dès à présent pour la survie des peuples, pour la préservation de la nature, pour bâtir un monde plus sensé, ou l’humain vivra en adéquation avec son environnement dans une société équitable et respectueuse de chacun.
@ L’auteur
Merci pour cet article qui me parait des plus nécessaire concernant les dérives et amalgames.
Ce qui parait assez extraordinaire, c’est cette volonté affichée d’occulter la réalité de ce que dit Monsieur Courtillot par exemple.
Est ce que ce monsieur dit qu’il n’y a pas de réchauffement climatique ? NON
Est ce que ce monsieur dit qu’il ne faut rien faire et attendre de voir ? NON
Que dit ce monsieur ?
Il dit, qu’il faut se préoccuper en premier lieu, de la pollution dans sa globalité, des déchets, de la qualité de l’eau, de la démographie et de la faim dans le monde.
Existe t-il une seule personne, se prétendant préoccupée par l’écologie, qui ne soit pas d’accord avec cela ?
En s’occupant de la pollution (donc des processus industriels et agricoles et de leurs rejets), des déchets (donc de la durabilité voire de la modulabilité des objets, de leur coût environnemental et énergétique depuis leur création jusqu’à leur recyclage/transformation) de l’eau (donc des pollutions qu’elles soient atmosphériques ou « terrestres ») et de la démographie (donc de la surpopulation et des conséquences des regroupements massifs) nous agirons nécessairement sur l’impact anthropique environnemental.
Qui peut être opposé à cela ?
Mais de quoi s’agit-il réellement, quel est l’objet de cette cabale ?
L’objet est la création du clivage.
Pendant que nous nous opposons entre nous sur l’impact possible ou non du CO2 anthropique, ces messieurs, dirigeants de la planète, de groupes internationaux, de monstres financiers défenseurs acharnés du consumérisme le plus effréné, continuent encore et toujours d’œuvrer dans leur seul intérêt.
Pensez vous sérieusement que lorsque ces personnes parlent de taxe carbone et de limitation des émanations elles désirent s’occuper d’écologie ? Elles ne font qu’instrumentaliser les esprits, pour générer des positions de blocage. Si elles avaient la moindre volonté d’améliorer le fonctionnement de la société humaine, elles auraient profité de la crise des subprimes pour réformer et refondre le système. Au lieu de quoi, elles l’ont remis (pour un temps) sur rails en affirmant haut et fort qu’il était le seul système valide.
Que dit Monsieur Kempf ?
Il prétend, et affirme comme étant une vérité digne de la révélation, que les personnes qui doutent de l’origine anthropique du réchauffement seront les responsables des désastres à venir. Qu’ils sont donc des criminels en puissance, des criminels qu’il conviendrait de châtier par avance au vu des millions de morts dont ils seront responsables (quid de la responsabilité des industriels, des gouvernements, du système ultra libéral ?).
Nous voilà donc devant des criminels désignés d’un crime qui n’a pas été commis et dont malgré les affirmations les plus criardes, bien malin qui pourraient affirmer sans l’ombre d’un doute qu’il va obligatoirement devenir réalité. Si cela ne relève pas du crime par passivité, par intention ou par la pensée, qu’est ce donc ?
Le clivage, qu’il soit d’un coté ou de l’autre, fait le jeu des pollueurs. Il fait le jeu des financiers, des industriels, des gouvernements, de cet forme de capitalisme outré dont la nature criminelle ne relève que du constat et non de l’élaboration de théories plus ou moins pertinentes.
En accusant les gens, vous, moi, quiconque, d’être responsable par aveuglement des hypothétiques futures conséquences du réchauffement climatique, et en ne mettant pas le système dans son entier, sur le banc des accusés, Monsieur Kempf participe à la propagande des puissants. Qu’il en soit conscient ou non n’a que peu d’importance. La conséquence, aujourd’hui, est qu’ici par exemple, mais également ailleurs, des personnes qui sont toutes préoccupées par l’avenir de la civilisation humaine et par la préservation de notre environnement s’opposent de manière stérile au lieu de bâtir l’alternative.
Pour celui qui croit en l’origine anthropique du réchauffement climatique, l’ennemi désigné est donc celui qui n’y croit pas, ou qui, le plus souvent, est dans le doute.
Relisez vos interventions, regardez à quel point certaines saillies peuvent être virulentes, sans mesure, agressives.
Cela est la victoire des pollueurs.
Ils savent qu’ils ont déjà gagné, parce que nous n’allons pas nous attaquer au système mais nous battre entre nous.
La création du clivage est un moyen permettant le contrôle des masses, et nous devrions, nous français, en être d’autant plus conscient, que c’est l’arme de prédilection de notre Président.
Les jeunes contre les vieux, les salariés du privés contre ceux du public, les scientifiques contre « les manuels », les français de souche contre ceux qui ne le sont pas, les travailleurs contre les chômeurs, le chômeur actif contre le chômeur passif, l’assisté permanent contre l’assisté ponctuel, le persuadé de l’origine anthropique du réchauffement contre celui qui doute...
Ce n’est pas en nous affrontant que nous pouvons avoir un espoir que la situation évolue positivement. Au contraire, il convient de mettre en avant ce qui nous unis plutôt que de s’arcquebouter sur ce qui nous divise.
Mais en avons nous la volonté ? Il est tellement plus confortable de désigner un responsable plutôt que de reconnaitre sa propre participation au désordre et d’œuvrer soi même au changement. Il est tellement plus facile de laisser les autres penser pour soi et d’adhérer à des postures claniques et caricaturales. Il est tellement plus réconfortant de se convaincre de certitudes plutôt que se remettre en cause et de sortir de sa passivité.
Pourtant, en indécrottable naïf, résolument optimiste, je crois que nous pouvant mettre en commun nos différences en brandissant ce qui nous unis pour s’opposer à ce que l’on nous désigne comme inéluctable et créer l’alternative salutaire, nécessaire à la construction d’un demain, qui ne sera pas celui qui semble se dessiner.
Malheureusement, l’abondance d’information participe à la désinformation. La multitude de problématiques soulevées et mises en évidence, noie le poisson de la compréhension dans une mare nauséabonde, où se croise la raison et la déraison, la mythification et le pragmatisme, le démagogisme et le réalisme, le déni et l’aveuglement.
La rhétorique gouvernementale et Sarkozienne en particulier, n’est toujours qu’un vaste écran de fumée. Nous nous noyons dans un océan de détails, alors que les questions primordiales, essentielles, sont littéralement occultées. Si nous nous battons, à chaque instant pour tous les particularismes, si nous nous battons pour une résistance de fait aux atteintes répétées au principe démocratique et à l’état de droit, nous ne mettons pas en évidence, ce que sont les réelles causes du problème qui nous incombe.
Nous ne pouvons pas partir du particulier pour aller vers le général, simplement parce qu’il est tellement de particuliers, qu’il ne pourra jamais se construire de cohésion entre eux. Au contraire, mettre sur l’établi, le principe général, et dérouler de manière « pyramidale » les conséquences et applications nécessaires aux défenses des particularités, permettrait de construire un projet global qui pourrait trouver une réalisation cohésive et pertinente.
Le contrôle sécuritaire, l’atteinte au code du travail, la sectorisation, clanique, partisane, ethnique, voulue par nos gouvernants, de l’ensemble de la population, la construction d’antagonismes, sont autant de moyens pour nous détourner d’une perception globale et juste du fonctionnement de notre société.
La société consummériste néolibérale est une impossibilité systémique, ce qu’il faut bâtir, c’est autre chose, et non pas chercher à panser les plaies béantes qui chaque jour se révèlent à nous.
Le délire sécuritaire de notre seigneurie, prend ses sources dans une expérience réussie, celle des USA. Au nom de la sécurité, tôt ou tard, nos concitoyens accepteront la perte de leurs libertés, persuadés de n’avoir rien à cacher, et désireux de protéger leurs enfants de danger dont ils ne mesurent l’existence qu’au travers de leur écran télé.
Chaque jour on nous désigne un ennemi, chaque jour les mots perdent un peu plus leur sens, chaque jour se dressent de nouveaux dangers, savament construit pour justifier la perte de nos libertés et permettre la main mise sur tout ce qui fit la grandeur de notre démocratie dans la seule fin de la faire disparaitre.
Que faudrait il faire pour éveiller l’esprit de gens qui ne souhaitent que profiter de l’instant présent assis devant leur télé, sans jamais essayer de comprendre ce qui a été, ce qui est, et ce qui semble clairement risquer d’advenir ?
Est il possible pour la France de vivre en autarcie ? Je crois bien que
non... Parfois je regrette de ne pas habiter quelques iles minuscules,
où l’on n’aurait pas de questions existentielles à se poser pour savoir
qui va aller ramasser les noix de coco, et qui va se dévouer, pour
« pécher » les crustacés. Mais voilà la France n’est pas une ile
minuscule, et en guise de coquillages, nos politiques ont surtout semé
des casseroles, ceci en ayant perdu la connaissance qui permet
d’allumer le feu pour faire cuire le ragout.
Il y a des casseroles à gauche, des
casseroles au centre, des casseroles à droite, mais pour ce qui est du
contenu... d’une manière étrange, on dirait que c’est la même soupe
froide, fade, inconsistante, ayant une certaine aptitude à générer des
aigreurs d’estomac, des nausées, et une abondance de flatulence, qui
n’est surement pas pour rien dans l’effet de serre, concurrençant
ainsi, les pets de la vache, et autres déjections animales dûs à
l’élevage intensif hors sol, dont nos amis de la baie de St Brieuc
connaissent la joyeuseté, au travers de la désormais très célèbre marée
verte.
Bien qu’étant ambidextre, allez
savoir pourquoi, mais peut être de manière maladive, j’ai tendance à
toujours penser que la soupe qui est dans la casserole de gauche, sera
moins fade, et c’est par défaut, celle dans laquelle je me sers en
premier... s’en suis naturellement, un passage au centre, quand dépité,
je m’aperçois que la soupe de gauche est toujours froide, fade,
inconsistante etc...
La soupe au centre, semble plus
épaisse, plus consistante, ce qui fait que je ne vois pas très bien le
fond de la casserole, mais lorsque je la mets en bouche, très
rapidement, je m’aperçois qu’elle s’étiole pour finalement ne laisser
qu’un même goût insipide fortement ressemblant au test culinaire
précédent.
Devant cette déception renouvelée,
je finis par aborder la soupe qui est dans la casserole de droite, et
là, oh surprise, je m’aperçois qu’on a rajouté, dans cette soupe dite
« Notre Seigneurie », des croutons... un instant mon petit coeur
s’emballe de joie à l’idée de trouver une consistance perdue depuis de
nombreuses décennies, mais rapidement je déchante, les croutons, au
lieu d’être du bon pain, sont en béton armé. Ayant une dentition
fragile et une couverture maladie assez aléatoire, je renonce
rapidement à expérimenter le fumet, de crainte d’être contraint à
m’euthanasier devant la perte de production, inacceptable pour la
société, que serait un arrêt maladie. (vous avez déjà essayé de
travailler avec une rage de dent violente un marteau piqueur à la
main ?).
Alors à ce moment là, (le canard
était toujours vivant et bouffait les navets qui étaient censés
l’accompagner dans sa cuisson), je me dis qu’il faudrait peut être
vider toutes les casseroles, et les empiler l’une sur l’autre pour n’en
avoir plus qu’une, façon table gigogne, voire matriochka (ce qui est
évidement moins pratique pour la cuisson), à moins qu’il ne soit
envisageable de changer simplement de type de récipient.
Après tout, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes me dit-on.
Pas de chance, consumérisme aidant, je m’aperçois qu’il n’existe plus
de vieux pots, cela fait bien longtemps qu’on les a tous bazardé dans
quelques fossés, le long d’une route départementale, la nuit, à la
dérobée à moins que ce ne soit prés d’une ligne tgv, pour être bien sûr
que personne ne garderait l’idée grotesque de s’opposer à la mode du
jetable.
Et me voilà revenu à mon point de départ...
C’est à partir de là, que je me dis, qu’après tout, pour manger une
bonne soupe, il faudrait peut être qu’elle soit européenne, et je me retrouve
en train d’arpenter le Château bruxellois, à moins que ce ne soit celui
de Strasbourg (je ne sais jamais dans lequel des deux se trouvent le
responsable de l’élaboration des menus), en quête du chef de cuisine.
Interpellant le premier gardien que
je croise, ce monsieur me dit, « mais vous êtes un cas, le savez vous ? »
et comme je m’étonne du propos, l’on m’explique, qu’en tout état de
cause, pour pouvoir rencontrer le cuisinier, il faut déjà que j’aille
solliciter la bienveillance du chef de bureau en lui soumettant le
formulaire ISO 9000 « machin truc » que je trouverais au troisième étage
à gauche après le passage à niveau, entre la gamelle du chat perché, et
les bottes de l’hote de ces lieux.
Enhardie par cette gentillesse
inattendue dans cette froideur nordique (à moins que ce ne fut celle
d’un retour d’est), je monte les étages, trouve les bottes, évite le
chat, et me coltine un garçon de bureau effaré, qui m’explique dans un
premier temps, que le commis de cuisine est en vacances et qu’on ne
sait pas où est le cuisinier, mais qu’en plus, pour qu’il puisse me
donner le formulaire ISO 9000 « machin truc » que je dois fournir au chef
de bureau, il faut que j’ai l’autorisation du sous chef de section dont
les appartements sont au troisième sous sol, entre les citernes de
stockage d’excédent laitier, et les salles frigorifiques destinées à
recevoir les 10 000 tonnes de boeufs américains dont les ressortissants
européens ne veulent absolument pas, mais que l’on saura leur faire
ingurgiter de force, quitte à leur coller une étiquette bio référencée,
avec la mention « made in » du pays de destination, à défaut de quoi il
serait surement invendable et finirait par donner une indigestion au
chat, qui lui, n’a rien demandé à personne et ronronne tranquillement
dans le faux plafond (bizarrement j’avais cru que c’était la VMC).
Je demande donc à notre aimable
garçon de bureau, où se trouve l’ascenseur... (je n’avais pas vraiment
envie de descendre les 6 étages à pied avec mon genou défaillant), il
me dit « vous voyez le panneau »social" ? Et bien c’est le nom de notre
ascenceur, suivez les panneaux et vous tomberez immanquablement
dessus".
Comme je le remercie de sa
bienveillance efficace et m’apprête à suivre le parcours fléché, le
garçon m’arrête... "il faut quand même que je vous le dise...
l’ascenseur est en panne ..."
- ah... mais vous pensez qu’il va bientôt être réparé ?
"Oh mon bon monsieur, je ne sais pas, cela fait bien longtemps qu’il ne
fonctionne plus me répond-il, et nous sommes en train de procéder au
renouvellement du conseil d’administration qui gère la cuisine, mais
comme nous ne savons pas où est le cuisinier, et que par ailleurs, le
public semble ne pas digérer le mode culinaire imposé par le précédent,
il semblerait que nous devions mettre au goût du jour l’abstinence
alimentaire, bien que nous ayons en réserve quelques stocks de maïs
MON810 à écouler en cas de besoin, après lui avoir octroyé le label
« produit de la ferme ». "
"Mais bien sûr, pour avoir droit à
votre ration, il faudrait que vous alliez chercher le formulaire ISO
9000 « trop d’la balle », ce qui ne va pas être simple parce que le
cuisinier est parti avec les imprimés, et que nous savons pas quel
escalier il a pris, que l’ascenseur social est en panne, et que cela
fait bien longtemps que l’on ne pratique plus que l’élevage de
cornichons dans le noble bastion européen."
Alors que je reconnais ne pas trop
voir le rapport entre, l’absence du cuisinier, la panne de l’ascenseur
et l’élevage de cornichon, je déclare commencer à envisager
sérieusement de renoncer à la soupe européenne...
et là quelle n’est pas ma surprise...
"Mais monsieur... vous ne pouvez pas, il a été décidé que se serait la
soupe dite « Du traité de Lisbonne » pour tous, vous comprenez, ce brave
Henri IV, qui voulu la poule au pot dominicale, n’avait pas été assez
loin, et nos gentils administrateurs ont compris que le meilleur moyen
de faire manger aux autres, ce dont ils ne voulaient absolument pas,
était simplement, de leur faire renoncer eux même à la possibilité de
choix."
- Attendez, attendez, je n’ai jamais fait cela, j’ai toujours mon libre choix.
"Mais si vous l’avez fait... vous êtes entré dans le bastion Europe,
qui finalement, n’est même pas un bastion, mais simplement l’expression
européenne d’une cuisine mondialisée insipide a vertu amaigrissante (ou
obésifiante, c’est selon), et en faisant cela, vous avez renoncé à
votre libre arbitre... alors bien sûr, nous renouvelons assez souvent
le conseil d’administration, et comme nous avions quelques difficultés
à trouver des volontaires, nous leur avons agrémenté un menu spécial,
particulièrement copieux et variés, afin de les motiver à faire
perdurer l’insipidité gustative du tout moins disant pour tous, et pour
leur permettre de garder pour eux, les mieux pensants, les réelles
vertus de l’art culinaire et du mieux disant."
Abasourdi par cette révélation
inattendue, je m’enquiers de la sortie, renonçant à poursuivre ma quête
du jardinier, ou du cuisinier, ou de l’amant de ma sœur, je ne sais
plus...
"Monsieur.. vous ne pouvez pas
sortir, pour cela il faudrait que nous soyons tous d’accord et
visiblement ce n’est pas possible puisque vous ne l’êtes pas, et la
porte d’entrée, ne s’ouvre que dans un sens, bien sur vous pourriez
passer par une fenêtre, mais les seules qui s’ouvrent sont celles du
conseil d’administration qui est situé au 15ème étage, et pour pouvoir
rentrer dedans il vous faudrait le formulaire ISO 9000 « fait pas chier »
que l’on ne délivre qu’après réunion d’une commission extraordinaire
entre le cuisinier, son commis et la femme du mari de carla bi (à moins
que ce ne soit sa cousine Joséphine), ce qui ne s’est jamais produit.
De plus, vu la hauteur de l’édifice, cela serait forcément suicidaire,
et pour cela il vous faudrait le formulaire ISO 9000 « fait pas l’con »,
que personne ne vous délivrera jamais, parce qu’écrit en franc, alors
que seul l’euro à cours."
Perdu, et décontenancé, je me suis
mis à errer dans les couloirs en quête d’une lueur de raison, je finis
par m’égarer dans les dédales souterrains de cultures hydroponiques
expérimentales où bien qu’hors sol, l’on développe le procédé roundup
ready sur les raves et autres herbacées.
Comme le lundi matin j’étais
toujours vivant, et qu’on avait libéré les canards grâce à la ligue de
protection des animaux qui s’étaient élevé contre la production de foie
gras, torture animale s’il en est, j’ai pris mon uniforme de cornichon,
et depuis je ne mange plus que des navets, que des navets, que des
navets.
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