@Kaa, Il y a le français académique (qui permet de gloser) et le français vernaculaire (qui permet de se faire comprendre). Quand on veut que le lecteur ne comprenne plus la question posée, la sémantique est commode. Il reste alors la question essentielle, l’argent est-il utile ou trop dangereux pour le rester. Fait-il plus de dégâts qu’il n’apporte de bienfaits ?...
Le
système de l’Accès que nous mettons en forme tient compte des
besoins fondamentaux nécessaires à notre reproduction matérielle,
mais aussi des désirs secondaires (le loisir, la passion, les signes
distinctifs....) et les envies de superflus, de luxe. Si les besoins
fondamentaux doivent être comblés pour tous selon leurs situations
propres, les désirs et les envies peuvent être différés pour
l’intérêt général, sublimés pour des causes plus importantes.
Une société saine est celle qui prend en compte dans son
organisation des besoins, désirs, envie, pour y répondre ou non
selon les circonstances, les moyens effectifs, les intérêts
communs. Si on a pu inventer des instances aussi complexes qu’une
caisse de dépôt et consignation, on est aussi capable d’en
inventer une qui statuerait sur les besoins, désirs, envies des uns
et des autres. Évidemment, si on croit qu’une société moderne
n’en est plus capable, il n’y a plus qu’à s’asseoir et à
attendre l’effondrement !....
Le
nécessaire pour vivre n’est pas le même pour tout le monde aurait
dit Monsieur de la Palisse. Et alors ? Si la nourriture est en
accès pour le vieillard et l’adolescent pourquoi l’adolescent
aurait-il la même ration que le vieillard ? Pourquoi penser en
terme de ration quand la seule question est de savoir s’il y a ou
pas à mettre en accès libre ?
Les
pauvres adoptent très vite l’idée de l’abolition de l’échange
marchand car ils expérimentent chaque jour que l’argent les
empêche plus qu’il ne leur permet. Mais ils ont peur de manquer
encore plus, tant qu’ils n’ont pas compris ce qu’est l’accès
à tous les biens services et savoir, ce qui les libéreraient de la
nécessité de payer pour tout, y compris pour ce qui est vital. Ils
sont d’autant prêts à en accepter l’idée de l’accès qu’ils
en sont privés. J’ai assez longtemps vécu aux côtés de vrais
pauvres pour le savoir (bidonvilles, rues, pays sous-développés...).
Il
est évident que la remise en cause de l’argent induit celle de la
propriété, y compris sur les biens personnels. On passe de la
propriété privée à la propriété d’usage, ce que le communisme
n’a jamais osé. Ainsi, les biens accumulés par une génération
ne se transmettent pas aux descendants automatiquement mais remis à
ceux qui en ont l’usage en priorité. Il faut lire le livre pour
comprendre ce fonctionnement, différent de celui de notre société
mais pas plus simple. Nous ne sommes pas dans le conte de fées mais
dans un changement de paradigme...