Vous ne voulez donc pas savoir que la mémoire historique est un excellent outil scientifique dans le domaine de la politique. Les chercheurs ont raison de la rappeler et de se référer à un ouvrage comme La main droite de Dieu dont vous trouverez en ligne un chapitre très intéressant :
On a largement étouffé cette mémoire dans les années 1970-80 lors de la formation de l’Union de la Gauche suivie des élections présidentielles de 1981 et 1988. Autrement, les électeurs de gauche auraient-ils voté pour un ancien de Vichy décoré de la Francisque devenu par la suite ministre pendant la guerre d’Algérie ?
Hollande, Royal, Fabius... faisaient déjà partie de l’entourage de François Mitterrand lorsque l’opération de promotion du FN a été lancée en 1982. Sapin, Bartolone... étaient déjà députés, et Jospin était premier secrétaire du Parti Socialiste.
A propos de l’espace-temps spinoriel. J’ai trouvé une excellente introduction dans la postface de Luis Gonzalez-Mestres au livre des frères Bogdanov Le mystère du satellite Planck (Eyrolles, 2013). Il mentionne la direction d’espace privilégiée, mais malheureusement il n’en expose pas les détails.
une intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche (FSU, CGT, UNSA, Solidaires, UNEF) écrivait :
Précarité, dégradation du pouvoir d’achat des salariés, gels d’emploi,
évolution de la nature des métiers, changement des méthodes de travail,
multiplicité des évaluations, courses aux contrats, rédactions
incessantes de dossiers, restructurations, dégradation des services de
santé préventive, perte de sens du travail ... tout cela conduit à des
situations de difficulté sociale, de détresse psychologique, de troubles
musculo-squelettiques (TMS), de harcèlement au travail, de « burn
out », de comportements suicidaires - avec ou non passage à l’acte -, de
prises de médicaments (anti-dépresseurs, anti-douleurs...).
(...)
Les conditions d’études des étudiants ne sont pas épargnées. (...) Le stress chez les étudiants n’a jamais été aussi fort et leur taux
d’échec s’en ressent, augmentant ces dernières années. Les études riment
aussi pour certains avec insomnies, déprimes temporaires, dépressions,
pensées suicidaires, automédication...
Votre dernier commentaire me fait penser que ce genre de situations ont pu être le début d’un processus de dégradation plus général. Voici ce qu’écrivait début février le syndicat CGT de la recherche :
La survenue, pour le seul mois de janvier
2014, de trois suicides de personnels travaillant dans des laboratoires
et l’administration du CNRS (Rennes, Annecy, Meudon) nous inquiètent
sérieusement. Même si les facteurs qui ont conduit à ces drames ne sont
pas encore connus, deux de ces collègues étaient en congés de maladie.
La Direction du CNRS et le Ministère ne
doivent pas prendre la situation à la légère. Ils doivent tenir compte
de la souffrance au travail qui se manifeste dans les laboratoires et
les services, notamment en révisant leurs objectifs de réduction
d’emplois et en donnant les moyens aux Comités d’Hygiène, de Sécurité et
de Conditions de Travail d’exercer toutes leurs prérogatives.
La Révision Générale des Politiques
Publiques (RGPP) rebaptisée Modernisation de l’Action Publique (MAP) par
le gouvernement Ayrault a des conséquences directes sur le mal être au
travail et l’augmentation des risques psychosociaux.
Au CNRS, le budget 2014 va accentuer ces
difficultés du fait des suppressions massives d’emplois. En 2014, le
CNRS va perdre 842 emplois (102 fonctionnaires et 740 CDD payés sur la
subvention d’Etat. Les conditions de travail vont s’en ressentir
sérieusement car il sera difficile d’effectuer le remplacement de toutes
les absences. L’emploi précaire restera à un haut niveau en raison du
nombre important de CDD payés sur les ressources propres des
laboratoires.
La dégradation des conditions de travail au
CNRS est aussi la conséquence du mode de management qui renforce le
poids de la hiérarchie et des outils de contrôle, la pression pour la
réalisation d’objectifs, la course aux publications et à l’obtention de
contrats,…
La Direction du CNRS nie la dégradation des
conditions de travail bien que les signaux d’alerte se multiplient :
arrêts de maladie, dépressions, augmentation des cas de souffrance et de
harcèlements au travail déclarés auprès des DRH, de la médiatrice du
CNRS et auprès du SNTRS-CGT. Il est temps de rendre publics les travaux
du CNAM sur la souffrance des chercheurs et de lancer la même étude pour
les ingénieurs, techniciens et administratifs. Les procédures mises en
place par la direction, circulaire sur les risques psychosociaux et
cellule de veille sont insuffisantes et peu efficaces. Il est temps de
s’attaquer aux causes des risques psychosociaux et non à leurs seuls
symptômes.