Déjà, il y a quelques années, à Nice, ville qui comme on le sait est un modèle de démocratie où on se préoccupe beaucoup du Social, certain maire avait décrété que les clochards, vagabonds et autres SDF n’avaient rien à faire dans les rues de la ville. La flicaille locale avait été chargée de transporter ceux-ci, je n’ai pas dit déporter, dans les locaux désaffectés d’une ancienne colonie de vacances sur le Mont Chauve, à une vingtaine de kilomètres de là. Un coin de cambrousse où il n’y a rien. Et ce sont les riverains qui ont dû prendre en charge certains de ces parias parmi les plus abîmés.
J’aime bien quand les politiciens se montrent cohérents avec leurs convictions. On voit là ce qu’est l’UMP, quelle est sa ligne politique en termes de social, quelles sont ses visées sécuritaires. C’est moins risqué de s’attaquer aux clodos que, par exemple, mener à son terme une instruction judiciaire mettant en cause un ancien président de la République.
L’étranger, le pauvre, l’« assisté », le chômeur, l’handicapé... C’est dingue cette masse de gens exclue des critèress de plus en plus étroits de la citoyenneté en terre franco-française, dite des libertés et des droits de l’Homme. Traités comme du bétail, leur dignité foulée au pied par de pâles fonctionnaires. De quel pays parle t-on ? De quel simulacre de république ?
On ne faisait pas tant d’histoires quand on avait besoin du maçon italien, du mineur polonais, du manoeuvre nord-africain, pour relever ce foutu pays de ses ruines, au sortir de la Seconde guerre mondiale.
Aujourd’hui, on dirait que c’est un luxe que de vivre dans ce pays qui est celui de tous les impossibles, cette patrie du ratage et de la velléité grandiloquente, cette terre d’élection de la haute magouille impunie où l’on ne sait qu’interdire, compliquer, pourrir la vie de l’étranger, du pauvre, de l’« assisté », du chômeur, de l’handicapé.
Et c’est là tout le paradoxe de la politique de l’emploi, où il nous est demandé d’être mobiles sans que rien ne soit fait pour nous garantir l’accès au logement. L’explosion des loyers locatifs et l’absence d’une politique activiste en termes de logement social font que nombre de ménages « sur le fil » n’ont que le recours d’aller s’installer dans des coins retirés où les loyers sont encore abordables, mais où les possibilités de retrouver un emploi sont quasiment nulles. C’est alors l’abonnement au RMI,que les zélateurs du productivisme et autres thuriféraires de la croissance à tout prix (et à n’importe lequel) qualifient d’« assistanat »... tant qu’ils ne se trouvent pas eux-mêmes au coeur de cette problématique douloureuse.
On est là, aussi, dans ce curieux paradoxe consumériste où on nous pousse à acheter, à consommer, à prendre des crédits, à nous engager sur de très longues durées dans des investissements onéreux, alors que les salaires non seulement ne suivent pas, mais sont continuellement grevés par des foultitudes de charges incompressibles et autres ponctuelles ponctions du genre redevance télé et TEOM. Sans parler de la multiplication des emplois précaires, et des critères d’embauche sans cesse réévalués à la hausse pour le moindre emploi rémunéré au Smig !
Il n’y a décidément aucune espèce de cohérence dans le système néolibéral... si ce n’est dans l’art de poser des pièges à c..s !
Le PS est d’abord victime de feu son Parrain Mitterrand Ier, politicien dans le sens le plus trivial du terme, dont toute personne nourrissant de réelles convictions de gauche ne saurait retenir que la duplicité, les tricheries et les continuels mensonges.
Ensuite, le PS doit sa chute aux multiples magouilles où ont trempé nombre de ses plus hauts « responsables » qui, par le jeu de renvois d’ascenseurs et la complicité d’une justice de classes digne d’un potentat africain, se sont évité le passage prolongé par la case prison qu’ils méritaient amplement. Ceux-là ont évolué, au fil des maroquins de complaisance et des cohabitations aux bilans calamiteux, vers cette caste, je devrais dire cette aristocratie pachydermique qui nous vante à chaque campagne les vertus ineffables du néolibéralisme, et ce avec une rhétorique qui ne se différencie guère de celle de ses supposés challengers.
Ségolène Royale sans filtre a achevé l’oeuvre de destruction de ce qui fut (jadis) et jamais plus ne sera. Hollande le Boutonneux bégaiera certes encore quelque temps ses revendics de principe, mais ce n’est que pour occuper de l’espace, encore un peu d’espace... L’oubli n’est plus loin. Il n’y aura pas d’hommage. Ni fleurs ni couronnes.
Heu... votre intervention, là, c’est sans doute du second degré ? « La jeunesse, c’est à dire la lie »... Mais de quoi ? Précisez, siouplaît. La lie de l’humanité, du règne animal, du système solaire ?
D’abord, M’sieur, sachez que Drieu La Rochelle était un gauchiste à peu près comme Plastic Bertrand était un chanteur punk. Vous n’avez sans doute pas lu l’oeuvre de cet auteur, ou alors vous confondez avec quelqu’un d’autre, disons Cavanna ou bien Pif le Chien.
Ensuite, la gauche antidémocrate, antisioniste, antilibérale, antisémite... qui brûle des voitures, des écoles, des bibliothèques... et des bus : vous avez omis les bus. Très important de ne rien omettre, lorsqu’on dénonce.
Cela sous-entendrait-il que vous soyez au courant de certains éléments qui auraient échappé aux limiers dépéchés sur les lieux des sinistres sus-évoqués ? Y auriez-vous ramassé des tracts du Parti communiste vantant les mérites du peuple qu’a rien ? trouvé des flyers de Lutte Ouvrière à la gloire du STO (Syndicat des Travailleuses-travailleurs Opprimés) ? Quelque keffieh dont le motif rappelle étrangement, c’est vrai, les contours d’une svastika répétés à l’infini ?
Enfin, quand les lendemains socio-démocrates-sociaux que vous appelez de vos voeux feront partie de la réalité ambiante, revendiquerez-vous l’interdiction des jeunes, comme c’est le cas en Présipauté de Groland, où ils sont interdits depuis, je crois, le XVème siècle ?