D’accord, il y a certainement pire qu’ici. Il y a effectivement, en Europe et ailleurs, des salariés qui travaillent 12, 14 ou 16 heures par jour pour une paye bien inférieure. Mais il y a pire : Il y a le travail forcé des enfants. Des petits bouts qui, dès qu’ils tiennent sur leurs jambes, sont « embauchés » pour effectuer des tâches à leur mesure. Mais il y a encore bien pire : Les populations des bidonvilles, de Rio ou d’ailleurs, qui survivent en glanant leur pitance dans les décharges. Pourtant, il y a encore pire que tout cela : Les esclaves sexuels - de tous âges - qui ne profitent même pas du peu d’argent que rapporte le commerce de leur corps, et qui s’évadent de leur cauchemar quotidien dans les vapeurs de colle ou d’essence. Et il y a certainement pire encore que je n’ose même pas imaginer. Pour autant, ces terribles réalités amoindrissent-elles la souffrance de ces salariés « privilégiés », que le désespoir pousse à mettre fin à leur jour ? Y a-t-il une souffrance plus grande que celle qui conduit à l’autodestruction ? Et, plus simplement, peut-on concevoir une échelle des souffrances humaines ?
Et si l’on inventait le vote CONTRE ? Les votes blancs ou nuls, même s’ils étaient comptabilisés, n’expriment qu’un rejet global de l’ensemble des candidatures. J’ai un jour envoyé par mail à plusieurs députés, une proposition à laquelle aucun d’entre-eux n’a jugé bon de répondre : Et si l’on pouvait votre CONTRE un candidat ? Si, entre le candidat A (dont je ne veux pas), et le candidat B (dont je ne veut surtout pas), je pouvais exprimer un votre CONTRE, et que ma voix soit décomptée de celles déjà obtenues ? L’intérêt en serait, par exemple, dans le cas d’une élection comme celle qui a opposé Messieurs Chirac et Le Pen, de manifester mon refus de l’un, sans pour autant donner ma voix à l’autre. De plus, certains candidats se retrouveraient peut-être en négatif, ce qui atténuerait sans doute leur propension à trouver dans la défaite un « message du peuple », autre que l’injonction qui leur serait faite de céder leur place...
La question a maintes fois été posée : Fils (ou fille) de... Avantage ou inconvéniant ? Les artistes interrogés invoquent invariablement le difficulté de faire oublier le nom de leur géniteur.
Mais pour l’inconnu plein de rêves et d’espoirs, qui a déjà tenté de franchir le parcours initiatique des auditions et des salles vides, l’argument reste en travers de la gorge. Parce que les dés sont pipés. Parce que l’on entre pas dans ce sérail sans être parrainé, intronisé, présenté. Parce que les auditions ne peuvent permettre à tous les candidats de tenter leur chance ; parce que (justement ou injustement), on attend d’un "enfant de", des prédispositions naturelles hérités de ses parents ; parce que comme pour l’attribution d’un logement HLM, tel ou tel producteur, réalisateur, metteur en scène, observera avec une attention toute particulière, et souvent bienveillante, la candidature qui lui est amicalement conseillée par un proche ; parce que, enfin, si sur mille candidats, le responsable chargé de faire passer les auditions ne peut en entendre que cent, "l’enfant de" sera de ceux-la.
"Après, nous assurent-ils, il faut que l’on soit très bon !" Sans doute. Comme les autres. Mais n’est-ce pas là la moindre des chose ?
Dans "1984", Georges Orwell écrivait à propos du novlang : "supprimer les mots pour supprimer la pensée, du moins dans la mesure où la pensée dépend des mots."
Comment, en effet, exprimer une idée, un sentiment, quand on ne possède pas de mots pour les décrire ?
Sous l’effet de la crise financière acutuelle, le marché se comporte effectivement comme un malade en phase terminale. Mais là où vous êtes optimiste, c’est que ce processus concerne généralement les personnes à qui l’on annonce une fin toute proche ; et c’est le plus généralement la mort qui succède à la phase d’acceptation... J’attend donc avec impatience la révélation du secret de la phase 8...