camille

Bonjour,

J’ai moi-même partagé ce lien sur mon mur, et j’ai même signé ! Cependant, trop tard, je me suis ravisée.

Il est tout à fait évident que la protection des océans est une noble cause, mais si, en y adhérant, on nourrit les gros poissons, alors j’aurais préféré ne pas signer.

J’avoue avoir été soulagée, d’un seul clic, de me sentir citoyenne et protectrice d’une cause écologique, cependant, je reconnais que là n’est pas la solution.

Pléthore de pétitions sont disponibles pour se sentir un peu mieux dans notre inaction et s’acheter une bonne conscience en un seul clic. Quand j’achète un tee-shirt en coton bio et qu’on me dit : « Bravo Madame votre achat vient de contribuer à sauver un arbre de la forêt amazonienne ! » voilà que je deviens tout à coup une consommatrice intelligente et je peux écarter, sans culpabilité, l’option de décroissance (pourtant la seule option valable) qui mettrait trop à mal mes habitudes de vie.

La perversion du système est bel et bien là : nous faire croire que le changement peut s’effectuer sans un profond engagement.

Penser que l’on pourra, tranquillement depuis son canapé, œuvrer pour le bien collectif et sauver l’humanité.

C’est faux.

Et c’est en cela que l’article de Raphaël M a au moins le mérite d’exister : il nous rappelle qu’une bonne conscience ne s’achète pas d’un revers de clic, comme nous le faisons, comme vous le faites tous avec vos options de choix bilatéraux, binaires mais néanmoins primaires : « J’aime »/« J’aime pas ». Il a raison/il a tort. Houuu, le vilain môssieur tout d’même...

Assumant mon manque de conscience politique, ma naïveté et ma bonne conscience si facilement acquise et sans pour autant agonir de sottises l’auteur de l’article, je reste bonne joueuse à ce jeu où finalement personne n’est gagnant excepté ce renforcement de comportements consuméristes et immédiats de pseudo citoyens du web.

Au profit de qui/de quoi ?

A bons entendeurs,

Salut.