1)Comment estime-t-on la réalité du chômage, en premier lieu, et de la pauvreté, en second lieu (et ce ne sont que deux exemples) ?
2) Comment estimer un miveau de vie ? Les chiffres ne suffisent pas : quand j’explique à un sino-philippin les prix du logement et de la nourriture (voire de l’énergie, etc), il en est effaré, au point qu’avec 600€ de revenus il vit mieux là-bas qu’avec quatre fois plus en France.
Il y aurait encore bien des questions, mais la principale est bien celle-ci :
Si LE REALISME EST UNE ABSOLUE NECESSITE, COMMENT L’ATTEINDRE ? Comment connaître la réalité
De mai 1968 je n’ai guère vu quoi que ce soit, sinon les grèves ouvrières (que mon père suivait), et Grenelle -dont je n’ai pas pris conscience : j’avais 12 ans.
Ensuite, neuf ans plus tard, j’ai vu les pressions exercées sur de jeunes femmes appelées à être « libérées », pour que de trentenaires puissent en abuser. J’ai aussi cédé aux sirènes des communautés agrestes car je croyais qu’il y avait une vie en dehors de la consommation à tout crin. Résultat : des pseudo-hippies laissant les outils dans les champs, une expérience de berger où j’ai heureusement trouvé le soutien de paysans âgés mais d’une grande sagesse, et où j’ai dû écarter les « babas » aux comportements destructeurs...
Enfin guéri de mon utopie (que je ne regrette pas), travail dans l’enseignement secondaire : démagogie ++, et à tous les niveaux. « L’esprit » de 68, institutionnalisé : l’élève -pardon, l’apprenant- au centre du système (la transmission de savoirs étant ringardisée) ; la tromperie généralisée avec les soi-disant « ouvertures » : le collège unique, le baccalauréat pour 80%...
Et je subis quotidiennement dans mon travail les conséquences des slogans de l’époque, qui ont fini par imprégner les collègues, les parents d’élèves, et les élèves eux-mêmes : un seul exemple, les règles de la langue française seraient négociables par chacun !