Vous dites « Notre économie est tertiaire, laissons donc la chine faire des manufactures de téléphones et nous s’occuper de la valeur ajoutée... »
Tout ce qui se passe en ce moment se situe justement à ce niveau. L’économie mondiale libérale ne s’est pas préoccupée des matières premières jusqu’à maintenant sur la base/hypothèse que les échanges étaient libres et que la valeur ajoutée se situait dans nos pays occidentaux. Mais quand un pays à le monopole d’une matière première stratégique elle controle toute la chaine de valeur. Et à l’heure où la Chine construit des voitures, des avions de pointes, des fusées, des centrales nucléaires, toute notre électronique etc etc etc... Je ne pense pas que nous puissions dire que nous beneficions encore beaucoup de la « valeur ajoutée ». Là où l’Europe ou les USA mettent actuellement 1 chercheur, la chine en met 10 et croyez moi ils sont tout aussi brilliants que nous les chercheurs Chinois !
Au bilan, Le modèle que vous décrivez ci dessus est de mon humble point de vue dépassé depuis déjà 10 ans et le « wake up call » c’était en 2012. Et qui controle les matières première controlera le monde de demain, c’est clair.
Merci pour ce point de vue. Quelques précisions factuelles pour info (issus des nombreux rapports disponibles sur le net sur ce problème) :* En plus du Néodyme et surtout dans le cadre des installations en mer d’éoliennes, un élément très important est le Dysprosium, utile en quantité nettement moindre que le Néodyme (10X moins typiquement, (mais très cher !, en fait la plus cher des TR)) mais qui permet de faire les aimants les plus robustes et forts et nécessitant le moins de maintenance .* Les projections indiquent que la production actuelle et prévue d’ici à 2020-2025 ne permettra pas de faire face aux besoins affichés ne serait ce que par les plans d’implantation de champs d’éoliennes (cf rapports et présentation du BRGM).* Toutes les ouvertures de mines prévue de part le monde actuellement produiront surtout des terres rares légères, et très peu de lourde (dont le dysprosium).* L’UE propsoe de faire face à cette problématique selon 3 axes :* le developpement de l’approche minière* la recherche sur des technologies de remplacement* le developpement du recyclage des terres rares.Noter qu’à A l’heure actuelle et à court terme, la seule source court terme de terre rare lourde se situe au niveau du recyclage de nos « mines urbaines ».La seule filière de recyclage actuelle en Europe est dans le domaine des phosphores de nos ampoules à basse consommation par Solvay, et qui s’effectue prinicipalement à l’usine de la Rochelle. L’intérêt du recyclage étant que l’on part de matériaux déjà purifiés et donc qui utilisent des procédés beaucoup moins polluants. Donc : PENSEZ A RECYCLER VOS AMPOULES ! Solvay n’arrive pas à obtenir assez de phosphore recyclé, c’est fou ! Solvay espère a annoncer qu’ils allaient aussi se lancer dans le recyclage des aimants.Contrairement à ce qui est dit dans l’article, un savoir faire existe donc dans le domaine de la l’extraction et de la séparation des terre rares en Europe, chez Solvay (ex-Rhodia), à la Rochelle. C’est d’ailleurs la référence mondiale en ce qui concerne la séparation des terre rare qui est la partie la plus difficile du procédé.L’UE finance de nombreux programmes de recherche sur le recyclage des terre rare, notamment au CEA qui est à l’origine et continue à travailler sur ces procédés d’extraction, cf par exemple : http://reecycle-erc.blogspot.fr/  ;
Donc les Grecs auraient à gagner à aussi discuter en interne Europe :)
Enfin, dans le domaine du recyclage, ce qui est le plus difficile et couteux c’est le post-consommateur : le tri, le démontage, la séparation etc... Pas le procédé de raffinage final. Donc plus vous trié et plus vous séparés vos déchets en amont, moins notre société tendra vers une économie « sustainable ».