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chouchoune

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  • chouchoune 5 juillet 2007 14:18

    @Philippe : depuis quelques années que je fais des férias (environ 5/6 ans), je sens petit à petit un glissement... C’est vrai que tout le monde s’est toujours bourré la gueule (et je n’ai jamais été le dernier j’en conviens) lors de ces soirées, mais l’esprit n’est pas vraiment le même.

    Je conviens qu’il y a toujours eu des gens qui y allaient juste pour la beuverie en soirée, mais ce que je dis, c’est qu’il y en a de plus en plus. Non pas que le public ait changé et qu’il y ait moins d’afficionados de la corrida, mais plutot que le public soit plus grand et que ces manifestations attirent de plus en plus de « non avertis », surtout en France.

    Les fêtes de bayonne sont l’illustration même de ce phénomène... Ce sont les premières à avoir été populaires et ont connu un engouement qui a amené des gens qui pensaient que c’était une soirée où on pouvait tout se permettre, même le pire. Viols, accidents, meurtres, et trop de monde à en étouffer sans pouvoir s’ammuser : voilà ce à quoi se résume Bayonnes (que je ne fais même plus tellement je les trouve inintéressantes). Et à Bayonne, la tauromachie est devenue accessoire.

    Enfin, pour revenir sur l’économie, je ne la place pas au dessus de la morale : je disais juste avant que pour moi, moralement, il était équivalent de tuer un taureau dans un abattoir que de le tuer dans une arène. Et je ne vois rien de choquant à développer un atout touristique basé sur une tradition culturelle !!! Sans les corridas, les effets ne se répercuteront pas que « positivement » sur les taureaux (d’après vous : moi je ne pense pas puisqu’ils iront à l’abattoir au lieu de l’arène), mais aussi « négativement » pour l’économie et les habitants de ces régions, dont certains vivent en grande partie de la tauromachie et du tourisme qu’elle amène.

    Alors effectivement, si placer la santé économique d’une région et de ses habitants au dessus de la condition d’abattage d’un animal est moralement et éthiquement moins honorable que de lutter contre les corridas, c’est être un capitaliste immoral, je veux bien l’admettre. Mais je pense que de ce point de vue là, vous me connaissez très mal.



  • chouchoune 5 juillet 2007 11:26

    @Philippe : Vous qui êtes originaires du Sud Ouest, vous devez justement vous rendre compte que depuis un certain temps, depuis que les férias ne sont plus des fêtes tournées entièrement autour de la tauromachie mais plus de l’alcoolisme sauvage pour une grande partie des participants, les rapports pendant les soirée sont bien différents. Il n’y a qu’à voir le meurtre récent dans le village d’Habas, ou les problèmes incessants des fêtes de Bayonnes depuis qu’elles sont devenues et qu’elles sont de plus en plus touristiques et « grand public ».

    Ca, ça me choque et me fais me poser des questions. La transition de la culture tauromachique vers une culture de la fête seule, qui n’est plus caractéristique ni identitaire, entraine des dérives assez inquiétantes.



  • chouchoune 5 juillet 2007 11:15

    1/ relisez, je le dis... Lorsque vous dites que seul les gens « d’un certain âge » (avec un « ton » qui me semble plutôt péjoratif : ce qui marque en plus tout de même une certaine conception de l’âge : les vieux seraient ils moins intelligents, responsables ou humains que les jeunes ?)

    2/ Que l’on paie ou pas, on s’en moque... Le résultat est le même... C’est justement ça qui me choque le plus dans le combat anti-corrida : un meurtre gratuit est moins indigne qu’un meurtre payant pour vous. Pour moi, c’est du pareil au même sur le plan moral. Sur le plan économique, on favorise le tourisme, ce qui est plutôt positif. Et je ne déplore pas le prix des corridas, je ne fais que le constater pour expliquer la sociologie des spectateurs. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce serait trop facile !

    3/A part entière non, mais ça fait en fait partie. Si une tradition ne fait pas partie de la culture, alors je devrais peut être réapprendre le vocabulaire français.

    « La tradition désigne la transmission continue d’un contenu culturel à travers l’histoire depuis un événement fondateur ou *un passé immémorial* » d’après wikipedia

    « La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les *traditions* et les croyances. » d’après l’UNESCO (via wikipedia)

    4/ Bien vous en fait... C’est tout à votre honneur. Peut être pourriez vous y intégrer une dose de tolérance dans cette culture non ?



  • chouchoune 5 juillet 2007 10:10

    Bonjour,

    Originaire du Sud Ouest, pas directement issu d’une ville « taurine » mais baigné dans cette culture de la fête depuis longtemps, je ne peux que m’indigner de ces propos. Lorsque vous dites que « les jeunes, en Espagne et ailleurs, résolument tournés vers l’avenir l’ont bien compris : la civilisation ne veut plus composer avec la mort et la torture données en spectacle », je me sens un peu opprimé : 22 ans ne serait donc pas « jeune », ça promet pour mon avenir de vieux.

    Que vous ne compreniez pas les raisons de cette manière de vivre et de cet art (parce que je le considère ainsi), je peux le comprendre. Mais que vous méprisiez ceux qui aiment cette culture et la soutiennent me parait vraiment choquant.

    Lorsque je vais voir une corrida, je ne retrouve pas la sociologie du public que vous décrivez. Il est vrai que les jeunes ne sont pas majoritaires dans les arènes, mais le prix du spectacle explique largement ce fait. Le public lors de novilladas (amateur et donc moins cher) est plus jeune.

    Je ne vais pas développer les arguments habituels des pro-tauromachie, je pense que vous les connaissez. Mais personnellement, je trouve ridicule que l’on s’indigne de la mort d’un animal simplement parce qu’on la voit. je trouve que c’est un peu se voiler la face : je ne vois pas ce qu’il y a de plus digne ou de moins cruel à abattre une bête dans un abatoir.

    Condamner les éleveurs qui droguent leur bête avant le spectacle, pourquoi pas. Condamner les boucheries telles que j’en ai vu lors d’une novillada gratuite où le novillero s’y est mis à 4 fois pour tuer le taureau, pourquoi pas : j’ai moi même été indigné par la manière dont ils ont mené le « spectacle ». Mais condamner un art de vivre, une culture à part entière représentative de toute une région (au sens large), alors que d’un autre côté, on se délecte d’une bonne entrecôte me parait vraiment hypocrite. Vous voulez sans doute vous donner bonne conscience : mais ne pensez vous pas qu’il vaudrait mieux sauver les Hommes (qui s’entretuent) avant de penser aux bêtes ?

    Moi qui vis maintenant à Paris, je ne retrouve pas les rapports humains que j’avais dans le Sud Ouest. Je les trouve même beaucoup plus choquants que la mort d’un animal porté en spectacle (il serait mort quand même). Et la tauromachie, et la culture du Sud Ouest en général, n’est à mon avis pas étrangère à celà. J’ai fait le choix d’une culture qui soude les êtres humains en tuant des animaux, plutôt que d’une culture d’ignorance de l’Autre qui ne fait que les manger.

    Au moins, respectez celà !


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