Claude Gracée

@colibri

Oh que c’est vilain comme accusation. 
Et sans fondement.
Par exemple, un avocat qui défend un criminel lors d’un procès en justice n’est pas un criminel pour autant !

Et là, en ce qui concerne Christophe Ruggia, il est en outre tout à fait possible qu’il soit innocent.
Et pour que Ruggia soit innocent, il n’y a même pas besoin qu’Adèle mente : elle a pu « reconstruire » (*) ses souvenirs au fur et à mesure des différentes influences de son entourage, comme suggéré dans mon article.

(*)

« Pour nous souvenir d’évènements anciens, nous effectuons un travail de reconstruction à partir de toutes les informations dont nous disposons, y compris celles qui nous sont parvenues après les faits. »

source :

https://www.francetvinfo.fr/france/faux-souvenirs-ces-cas-d-inceste-inventes-sur-le-divan_82137.html

Mais ce n’est pas ce que dit Adèle Haenel.

Elle ne dit pas qu’elle était inhibée et qu’elle se serait désinhibée, ce qui lui aurait permis de faire évoluer son témoignage.

Elle affirme ne pas avoir tout dit à Mediapart car elle réservait la révélation des faits pour la justice (source).

Or, au moment où elle témoigne chez Mediapart, entre avril 2019 et novembre 2019, elle dit justement qu’elle a fait le choix de parler à Mediapart et de ne pas aller en justice.

Elle ne souhaite pas porter plainte en raison d’une justice qui « condamne si peu les agresseurs » et « un viol sur cent ». Elle parle d’une « violence systémique faite aux femmes dans le système judiciaire ».

Et Adèle ajoute : « La justice nous ignore, on ignore la justice. »

(source)(source)(source)

@gaijin
les relations d’un pervers avec sa victime sont loin d’être simples

Certaines relations sont effectivement très complexes, le cas récent de Springora avec Matzneff le montre bien. Elle était amoureuse de l’écrivain et le désirait, mais elle était bouffée par un sentiment de culpabilité, ayant conscience d’être dans une situation d’ « immense transgression ». Apparemment, Haenel aussi avait cette conscience de ce qui est transgressif, puisqu’elle dit avoir résisté à Ruggia pour la raison suivante : « Ce qui m’a sauvée, c’est que je sentais que ce n’était pas bien ».

@gaijin
Non, ce n’est pas un mythe. Les pédophiles se montrent souvent gentils avec les enfants ! La presse regorge d’histoires de gentils monsieurs qui au final sont des pédophiles.

Dominique Fremy, pédopsychiatre. Lui expliquer ainsi, qu’un pédophile est une personne d’apparence gentille, qui va offrir des cadeaux à l’enfant pour le mettre en confiance. (s)

Ce qui est vrai par contre, c’est que les témoignages des victimes n’en font pas état. La plupart du temps, elles décrivent juste une expérience traumatisante. Mais de temps en temps, on peut quand même avoir des témoignages qui évoquent cet aspect :

« Il a tout de suite été gentil avec moi » « Il m’a invité chez lui pour faire des activités, notamment du quad. Il m’aidait aussi pour mes devoirs. C’était bien. » « À partir de là, les attouchements sont revenus à chaque fois. C’était sous forme de jeu, on se chamaillait dans son lit. Les fellations sont arrivées ensuite. Puis les sodomies (une quinzaine entre mai et août 2013, NDLR). À mon âge, je ne voyais pas où était le mal… » (s)

Todd, lui, qui est devenu pédophile, a été lui-même agressé étant jeune :

« D’un côté, je pense que je me suis beaucoup plus identifié à mon agresseur qu’aux autres hommes de ma famille. Il était très gentil et se montrait toujours très attentionné à mon égard », me dit Todd (s)

@gaijin
Moi : « Je ne vois en tous cas aucune attitude qui corresponde à une jeune fille répugnée par son « bourreau ». »

gaijin : une fois de plus vous ne montrez que votre ignorance des rapports de manipulation affective qu’un pervers peut entretenir avec sa victime ...

En général, la « manipulation affective » des pervers est très simple : ils sont gentils avec l’enfant et l’enfant se sent donc bien avec eux. Ruggia n’entre donc pas dans cette catégorie si l’on en croît Adèle Haenel vu qu’il a été hyper pénible, ultra pot de colle et l’a harcelée sexuellement en permanence, l’obligeant à résister donc aussi en permanence, du moins c’est ce qu’elle dit. A tel point qu’elle serait venue chez lui à chaque fois en se sentant « si sale » qu’elle avait « envie de mourir », et qu’elle le trouvait « dégoûtant ». Bref, elle aurait vécu un véritable enfer. Un vrai manipulateur aurait obtenu exactement ce qu’il veut, or Ruggia n’a rien obtenu, à part faire du footing dans son salon derrière la belle, qui, heureusement, avait un « repose-pied » magique, qui lui permettait d’échapper à son « bourreau ».