Voici un article qui montre l’étendue du désastre. Il est temps d’en revenir à Keynes : entre le Charybde du capitalisme financier et le Scylla de l’étatisation, trouvez le chemin d’une économie mixte régulée.
Assurément, la pensée de C.Castoriadis est plus intéressante que celle de nos plus bruyants "philosophes" médiatiques. Toutefois, il n’apparaît ni possible ni souhaitable de supprimer la motivation économique, pas plus que la motivation sociale et la motivation sexuelle. Mais toutes les motivations doivent faire l’objet d’une régulation sociale à l’inverse du néolibéralisme qui réalise la dérégulation des échanges économiques
Depuis 1967 en Amérique et depuis 1983 en France et en Europe, on prêche que la concurrence "libre et non faussée", l’économie de marché non contrôlée était la voie de la démocratie. En fait, l’idéologie de la dictature de fait du capitalisme financier conduit l’humanité dans le mur. Il faudra que les peuples se remobilisent en faveur du socialisme démocratique et que l’on revienne à une économie de marché régulée par la puissance publique. Le système proposé par Keynes pour éviter le Charybde du capitalisme sauvage et le Scylla du collectivisme étatique a un bel avenir à condition de ne pas revouveler les erreurs des années 50-60 où l’on a substitué les "experts" aux citoyens avec les effets néfastes que l’on sait : les citoyens ont écouté les sirènes néolibérales, d’abord aux USA, car les "experts " ne tenaient guère compte d’eux. Les mêms effets se sont propagés ensuite en Europe.
La Shoah constitue une manifestation d’inhumanité spécifique. On peut donc à la fois la rapprocher mais il est aussi nécessaire de la différencier d’autres formes d’inhumanité. Je pense pourtant que le rapprochement avec l’oeuvre de Conrad est intéressant car c’est un des premiers écrivains à avoir pressenti l’inhumanité liée aux grandes compagnies capitalistes mais aussi la transformation psychique mortifère que leur service entraînait chez leurs agents.
Du temps des dragonnades, on visait tout autant la destruction des protestants qu’à d’autres moments celle des juifs. Mais il fallait les pourchasser et en tuer difficilement quelques dizaines par jour. La Solution Finale, mise en oeuvre comme un procès de production industrielle , a permis d’atteindre 40.000 par jour.
La question du rôle des firmes pharmaceutiques dans le coût de la médecine se pose depuis longtemps. Il n’y a guère d’espoir qu’on aille vers une meilleure organisation ces années ci puisque, ce qui est plutôt à l’ordre du jour , c’est la destruction progressive de l’hospitalisation publique au profit de structures privées à but lucratif. Dans le cadre d’une coopération "public-privé", le privé s’occupera comme d’habitude de ce qui est léger et rentable tandis que le public gardera ce qui est lourd et peu rentable. Et on continuera à se plaindre de son déficit. Ce dernier est d’ailleurs organisé de l’intérieur par la multiplication des postes administratifs qui ne produisent pas de soin et justifient leur existence en persécutant les soignants de tous grades avec le système de la "nouvelle gouvernance" qui assimile prendre soin des humains malades à la production industrielle d’objets.