Pour avoir une bonne idée des macanismes de la crise actuelle et de son impact chez plusieurs de nos voisins, vous pouvez consulter un bon article de Jacques Sapir (trèslong, mais avec des tableaux comparatifs entre pays, commentés).
Je suis assez d’accord avec vous sur la gravité de la situation, mais je suis par contre assez étonné que vous considériez la France comme étant beaucoup plus mal lotie que les autres pays occidentaux.
La chute de la part des salaires dans le total des richesses est quasi identique dans tous les pays occidentaux depuis 25 ans, environ -10 % à 1ou 2% près. C’est normal ils sont tous dans la même logique ultra-libérale, qui conduit in-fine à faire toujours plus pression sur les salaires pour favoriser les détenteurs de capitaux. Mieux vaut être rentier que travailler !!!
Le problème, c’est qu’à force de comprimer les salaires, et donc la demande solvable, on pousse des sociétés entière vers le sur-endettement pour continuer à faire tourner la machine. Selon la culture politique de ces pays, c’est soit l’état (comme les pays latins), soit les particuliers (comme les pays anglo-saxons), soit les entreprises (comme en allemagne) qui plongent dans le sur-endettement. Le resultat est le même, et l’endettement total, celui qui compte, est très semblable entre les pays européens. Avec une dette publique+particuliers+entreprises+financères (USA, UK) qui est entre 180% et 210 % du PIB - France 185 % - Allemagne 190 % - UK 250 % USA 380 % (le double de la France).
Une des raisons de la déprime des français, c’est que les habitants de ce pays sont litéralement forcés de suivre une voie qui les répugnent. Avec les discours culpabilisateurs sur leur "incapacité" qui vont avec. Je dirais que votre discours très pessimiste, est bien français lui aussi
Mais les pays qui ont le plus été cités en exemple : USA, UK etc... risquent un reveil autrement plus terrible que le nôtre. car ils sont allés bien plus loin encore dans cette logique.
Ils n’ont plus d’industrie, plus d’infrastuctures (matérielles et sociales), la part de la finance dans le PIB du pays (qui faisait leur richesse), s’effondre à une vitesse incroyable. Quand le dollar ne sera plus la monnaie de reserve mondiale, les USA ne pourront plus faire tourner la planche à billets et attirer l’épargne du monde entier (un gigantesque système Madoff ?), comme ils le font depuis 60 ans, sans plonger dans une hyper-inflation.
Leur prétendu dynamisme venait principalement de là et de la taille de leur marché interne.
Si elles se débarrassent de leurs oeillères idéologiques, l’Europe continentale -et la france qui n’y fait pas si mauvaise figure - ont un peu plus de chance de s’en sortir, avec beaucoup de douleurs quand même !
Sous la pression énorme qui arrive, le conformisme a des chances de voler en éclat.