Ne focalisons pas sur quelques firmes de haut vol qui sont en train de vider la caisse avant de se barrer (« take the money and run ») comme Goldman... Quelques nouvelles du monde financier :
Société Générale a fait état hier d’un bénéfice net en forte baisse (- 52%) au titre du 2ème trimestre. La SG a essuyé des pertes et décotes de 718 M d’euros sur les dérivés de crédit exotiques. La Commission européenne doute que la viabilité de Dexia soit assurée malgré son sauvetage par les pouvoirs publics. Bruxelles, qui s’interroge notamment sur « la capacité future de Dexia à trouver des sources de financement à long terme », prévient que le portefeuille d’actifs complexes de sa filiale FSA « pourrait encore peser à l’avenir ». (Les Echos, 06/08) Lloyds Banking Group affiche une perte de 4 Mds de livres sur le 1er semestre, contre une perte de 9,5 Mds de livres au semestre précédent. Allied Irish Bank a perdu 829 M d’euros au 1er semestre, contre un gain de 1 Md d’euros il y a un an. L’établissement irlandais fait les frais de l’explosion de ses créances douteuses, qui ont bondi de 137 M à 2,4 Mds d’euros en l’espace de douze mois. (Les Echos, 06/08) AXA affiche une forte baisse (- 38%) de son bénéfice au 1er semestre, à 1,3 Md d’euros, en raison notamment de la chute (- 60%) du bénéfice des activités vie, épargne et retraite. Swiss Re affiche une perte de 381 M de francs suissses (249,6 M d’euros) au 2ème trimestre. Le numéro deux mondial de la réassurance a déprécié des produits titrisés à hauteur de 600 M de francs
Et n’oublions pas que chaque fois qu’une banque fait des pertes, d’autres banques (qui lui ont prêté) doivent provisionner le risque de défaillance, d’où des résultats en baisse... Je te tiens tu me tiens par la barbichette
Bon je suis un peu pessimiste là, le secteur financier a toujours eu du ressort (et l’écoute attentive des politiciens). Mais si les politiciens sautent ?...
C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit. Le monde libéral devant moi s’est montré, Comme au jour de sa mort pompeusement paré. Ses malheurs n’avaient point abattu sa fierté ; Même il avait encor tous ces fonds empruntés Pour payer des bonus sans rougir son visage, Pour cacher de ses pertes l’irréparable outrage. « Tremble, m’a-t-il dit, fils indigne de moi. Le cruel capital l’emporte aussi sur toi. Je te plains de tomber dans ses mains redoutables, Mon fils » En achevant ces mots épouvantables, Son ombre vers mon lit a paru se baisser ; Et moi, je lui tendais les mains pour l’embrasser. Mais je n’ai plus trouvé qu’un horrible mélange D’os et de chairs meurtris et traînés dans la fange, Des lambeaux pleins de sang et des membres affreux Que des traders sans foi se disputaient entre eux.