Ceci est un
communiqué des
éditions l’Esprit frappeur
Nous
souhaitons réagir à
propos de la diffusion de Déchets : le cauchemar du nucléaire, documentaire réalisé par Eric Guéret
et Laure Noualhat,
sur Arte, le mardi 13 octobre 2009, à 20h45.
La qualité de ce travail –
« une enquête coup de poing », dit le réseau Sortir du nucléaire –
nous oblige à ajouter ici un bémol. Si ceci est très bien, cela aurait
été
encore mieux en mentionnant ses sources…
L’occultation des sources
d’information, sur des sujets aussi sensibles que le nucléaire, ne
facilite pas
la compréhension.
Pour
le grand public, la
citation d’ouvrages à des prix abordables, accessibles à tous,
documentés et
référencés, est importante et complémentaire.
Cela
aurait l’avantage de
présenter des sources plus équilibrées, et d’éviter de donner
l’impression que
le sujet n’a été pas sérieusement fouillé pour la réalisation du
documentaire
que vous présentez, et dans le livre tiré de cette enquête, co-édité
par Le
Seuil et Arte.
Plusieurs
ouvrages, parus
récemment, auraient mérité de figurer dans les références
bibliographiques, sur
le site Internet de la chaîne Arte dédié à cette soirée, à la fin de la
diffusion du documentaire– et au
cours du débat qui suivra –, comme dans ce livre-enquête.
En
ce qui nous concerne, vous
trouverez dans le catalogue des éditions Esprit Frappeur, les ouvrages :
*
Perline, Tout nucléaire, une exception française (1997 – 1,5 euro) EF007
*
Bella et Roger Belbéoc’h, Sortir du nucléaire, c’est possible,
avant la catastrophe
! (2002 - 3 euros),
EF020
*
Roger Belbéoc’h, Tchernoblues, de la servitude volontaire à la
nécessité de
la servitude (2002 – 4
euros), EF105
* Ben Cramer
et Camille Saïsset, La
descente aux enfers nucléaires, Mille milliards de becquerels dans la
terre
de Bure (2004 – 6
euros), EF128
Et
c’est particulièrement pour
ce dernier ouvrage – qui porte sur le même sujet que cette émission
d’Arte et
le livre qui l’accompagne – que l’on s’étonne aujourd’hui.
Camille
Saïsset, co-auteure de
La descente aux enfers nucléaires,
s’est émue la première :
« Ce
mercredi soir,
grande soirée sur les déchets nucléaires sur Arte. Un documentaire
suivi d’un
débat avec PPDA... En effet, en parallèle de la réalisation de ce docu
d’Eric
Guéret et Laure Nouhalhat, un livre-enquête a été écrit par celle-ci,
deux
œuvres qui portent le même titre : Déchets : le cauchemar du
nucléaire. »
« Jusque-là, tout va
bien, à peu près. En effet, notre ouvrage La Descente aux Enfers
nucléaires,
mille milliards de Becquerels dans la terre de Bure, paru aux éditions l’Esprit Frappeur
en juin 2004, ne
figure pas dans la biblio de cet ouvrage sortit ce 8 octobre ; sur la
dizaine
de titres cités, figurent par contre
deux d’Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva... Dans le cadre, de
l’annonce de
la soirée télévisée, sur le site de Arte, se trouve un onglet biblio..
Une
liste d’ouvrages qui seront probablement repris par PPDA à l’antenne le
jour
dit. »
« Là
encore, pas La
Descente aux enfers nucléaires...
"Biblio
peut être pas
complète", dirait l’auteur. Le webmaster d’Arte aurait été averti de
l’existence de notre ouvrage et pourtant, rien... »
Son
co-auteur, Ben Cramer,
renchérit :
« Il
est étonnant de voir
que La descente aux enfers nucléaires
ne soit pas référencé, alors qu’il l’a été à la Cité des Sciences, par
les
autorités de sûreté nucléaire, il y a deux ans, et qu’il contient
lui-même 8
pages de bibliographie et aucun livre de pub d’Areva. »
« Il est étonnant de voir
que le titre est tellement proche entre “descente aux enfers” et
“cauchemar”. »
« Il est surprenant que
certaines infos sur l’international et sur le lien civil/militaire se
recoupent
sans qu’il y ait le moindre renvoi aux sources d’inspiration… »
« Peut-être que ces
silences s’expliquent par le fait que, dans cette affaire des déchets
de Bure,
il y a de grosses casseroles que La descente aux enfers nucléaires n’hésite pas à dénoncer :
-
tabou : la mort d’une
victime sur le chantier ;
-
un invalide à vie dû au
chantier ;
-
géographie : un continuum
depuis Moronvilliers en passant par Valduc ;
-
une critique en règle des
opposants qui ne s’opposent pas beaucoup, (et s’opposent toute
autocritique) ;
-
la perspective d’un chantier
à finalité pas seulement expérimentale ;
-
et la perspective d’un site
pas seulement français mais européen. »
Quoiqu’il en soit dans cette
affaire, profitons de l’occasion pour dénoncer ici le fait que l’on
peut voir
fréquemment des éditeurs ou des médias institutionnels ignorer purement
et
simplement le travail d’éditeurs indépendants, rarement mentionnés,
souvent
pillés…
Ce
mécanisme tend à conforter un système monopolistique de diffusion de
l’information, dont il est à craindre qu’il tend au contrôle de
l’espace
critique. Même et y compris quand il s’agit, comme ici, de diffuser une
information critique, le fait qu’on prenne soin au passage de nier
l’existence
d’autres travaux critiques, nous oblige à dénoncer cette entreprise
encensée
par ailleursà juste titre.
Dans
le parcours de l’édition critique, on aura souvent vu de fausses
critiques se
substituer aux vraies. On sait que c’est un soucis constant du pouvoir
que de
contrôler sa propre critique. Serait-on ici dans un cas semblable ?