La Convention Nationale de l’Animation est quant à elle très défavorable aux professeurs de musique du secteur associatif au regard de la fonction publique territoriale et plus encore de l’éducation nationale. Les salaires y sont de 30 à 70% inférieurs pour davantage d’horaires de cours. Dans le public, les profs sont rémunérés sur la base de 16h (prof à CA) ou 20h (DE) de face à face pédagogique, dans le privé associatif, ces sont 24h et 26h, sans condition de diplôme. C’est service minimum pour les usagers/clients.
Le secteur privé associatif, pour les enseignants artistique, c’est travailler plus pour gagner moins. Les animateurs techniciens sont calés sur l’indice 245 et les professeurs sur 255. Pas d’avancement de carrière , pas de régime indemnitaire, seuls 4 pts d’ancienneté tous les 2 ans. Si, aucun diplôme n’est exigible, la pratique veut que les professeurs soient diplômés. On rémunère peu mais on exige des compétences, la disponibilité et la flexibilité, voire le travail le dimanche.En effet, les contrats à temps partiels, y compris les CDI, sont revus chaque année en fonction du nombre d’élèves et des subventions allouées par les partenaires publics. Il faut signaler que le DE de professeur de musique correspond à 12 années de formation dans un conservatoire national et 2 ans de spécialisation après l’obtention du DEM ou DNOP (ancien 1er prix ou médaille d’or).
D’accord sur tout ! Un bémol peut-être. En effet, si les associations recrutent de plus en plus de profs diplômés d’état, qui en principe garantissent une certaine expertise. ils sont comme vous le dites justement, mal payés. Ces conditions d’exercice sont souvent préjudiciables à un bon fonctionnement de la structure et à l’enseignement. Budgets insuffisants, manque de projets faute de moyens, pas de projet d’établissement ,pas de contrôle qualitatif ni aux niveaux des élèves (les diplômes ne sont pas valides) que des professeurs. De plus la précarité des emplois induit des équipes qui tournent empêchant une réelle continuité du projet éducatif. Cependant vos idées sont tout à fait conformes à la réalité du terrain. Si vous avez des anecdotes où des expériences, vous pouvez bien sûr nous les relater en commentaire de la pétition où sur ce média. merci.
Je publie avec plaisir l’intervention de notre collègue Elisabeth LAMARQUE ,professeur à CA ,retraitée du CRR de Bayonne,responsable de Formations de Professeurs, Auteur d’ouvrages pédagogiques édités aux éditions Lemoine :
« Soyons réalistes ! Une Ecole de Musique associative ne peut pas se comparer à une EMM. Dans une EMM, vous avez des professeurs diplômés(avec des études longues et sérieuses), donc le plus souvent en CDI,payés selon un barème National. Ces professeurs sont formés pour obtenir de leurs élèves une progression satisfaisante avec une exigence de travail. Une association prendra les personnes les moins coûteuses et donc souvent sans diplômes. Les personnes chargées de cours sont plus des animateurs que de vrais enseignants. Priver CAMBO d’une structure musicale digne de ce nom est une grave erreur. La situation géographique de cette commune permet de créer une école intercommunale qui pourrait profiter à toutes les communes environnantes. Beaucoup de parents ne peuvent pas accompagner leurs enfants au CRR de BAYONNE et quand ils le peuvent, il n’y a souvent plus de place ! L’apprentissage de la Musique permet à l’enfant de faire partie d’ensembles : harmonie, orchestre, musique de chambre. L’épanouissement procuré, l’encadrement sérieux, l’aident souvent à traverser plus sereinement certaines étapes de sa vie d’adolescent ou d’adulte. J’espère sincèrement que les élus de CAMBO vont réfléchir ».
Que ce soit dans les associations, au sein du service public ou d’une entreprise, il existera toujours du favoritisme à l’embauche. Peut-être moins dans la fonction publique où il y a un concours (sauf il est vrai pour les cat C) .
Ce sont finalement les collectivités et les usagers qui payeront le fonctionnement que ce soit en régie directe publique ou dans le cadre associatif. Le choix associatif est celui d’une gestion plus souple (les cdd et cdi à temps partiels sont flexibles d’une année sur l’autre) moins chère (le statut est désavantageux par rapport au secteur public)...mais au final ce sont les communes qui pèsent le plus dans les orientations au sein des conseils d’administration au nom de « qui paye, commande » et on frise souvent la situation de gestion de fait...Le service public avec ses textes référents (charte de l’enseignement artistique, Schéma d’orientation Pédagogique) exerce un un contrôle qualitatif. Rien de tel dans les associations. La convention nationale de l’animation permet toutes les dérives... En l’absence de contrôle qualitatif , de reconnaissance des diplômes nationaux en interne, il n’est pas rare de constater l’engagement de professeurs non-diplômés par exemple que les associations recrutent sur le grade d’animateur technicien à l’indice 245...