En tant qu’abolitionniste, je voudrais préciser que je ne me reconnais pas du tout dans la description "des abolitionnistes" que donne JBV.
Aucun abolitionniste de la cause animale, à ma connaissance, qu’il s’agisse de Francione ou de Regan par exemple, ne défend le caractere sacré de la vie comme si c’etait une fin en soi, détachée de l’intérêt des individus. Sinon, nous défendrions le droit à la vie des plantes, ce qui est absurde. Les embryons, comateux profonds, ne sont pas davantage concernés par le benefice d’un droit à la vie, puisque le critère pour en bénéficier est d’être sensible et conscient.
La conscience perceptive (qui d’ailleurs équivaut pour de nombreux auteurs, comme l’ethologiste Donald Griffin, à la conscience de soi) ne nécessite pas de se reconnaître dans un miroir, il suffit d’avoir des représentations mentales, des croyances, et d’être capable de les utiliser pour contrôler son comportement.
Cela dépasse donc largement le cadre des animaux évoqués par Regan qui, contrairement à ce que dit Vilmer, n’a pas dressé une liste limitative des animaux relevant du droit à la vie, puisqu’il a précisé que les autres animaux que ceux qu’il envisage pour des raisons de clarté dans sa démonstration, doivent bénéficier du doute quant à leurs facultés cognitives, et donc bénéficier du droit à la vie également :
« Il s’agit pour lui non d’exclure les autres (humains handicapés mentaux profonds ou nourrissons, oiseaux, poissons, invertébrés...) [que les mammifères non humains normaux âgés d’un an ou plus] mais d’appuyer son argumentation sur les cas les plus clairs ».