Dénia

Votre propos est tout à fait respectable puisqu’il est assumé et explicité. Votre choix final est à la mesure de votre désarroi politique. En votant Le Pen vous avez opté pour un des partis de votre camp de toujours. Dans le contexte économique actuel, rien d’étonnant, le FN fonctionne comme un nouvel attrape-mouches. De ce côté-ci, la diversion est plutôt la règle. Et, pendant ce temps-là, le pouvoir économique exerce à fond son pouvoir, sa dictature (FMI, Banque mondiale, OMC, BCE, Europe libérale, etc.). Personne ne s’en préoccupe réellement, vous y compris. Une question, cependant : où avez-vous vu que Mélenchon prônait la dictature du prolétariat ? 

@ 65beve

Au risque de vous décevoir, j’ai voté Hollande au 2ème tour par défaut et, comme beaucoup, pour vider Sarko. Sans illusion pour l’avenir, et en faisant le pari que la politique de cette gauche libérale-là régalera un peu moins les marchés financiers que l’autre de droite, extrême ou pas. Je ne risque donc pas d’être déçu. Sauf quand il s’agit d’avoir à s’opposer à tout ce qui compose aujourd’hui la droite (UMP-centre-Marine), je ne vote plus PS. Cela dit, permettez-moi de croire un tant soit peu à l’analyse du FdG et à ses solutions, sociétales, écologiques et économiques. J’avoue avoir été séduit par les prestations de JL Mélenchon et son oeuvre d’éducation populaire. En revanche, je ne suis pas un affidé aveugle du personnage. Même s’il est, à mes yeux, le seul à pouvoir incarner efficacement la cause, j’ai une sorte de défiance naturelle vis-à-vis de tout ce qui pourrait s’apparenter à un culte de la personnalité. Or, son engagement à Hénin-Beaumont n’était pas a priori exempt de cette fâcheuse propension (ex : censure de tout avis hétérodoxe). Malgré tout, contrairement, à certains rédacteurs d’Agoravox, j’aime bien ce qu’en écrit Ariane Walter. Elle aussi participe, avec un inextinguible lyrisme, à l’expression des valeurs de gauche, les vraies. Et, c’est bien là l’essentiel. Pas d’alignement sur le PS(L) et son gouvernement : indépendance. Autonomie conquérante : bonne définition de l’action à mener. Les évènements feront le reste, par une saine et permanente information-formation. Puis-je vous recommander de regarder du côté de l’Amérique latine ; Il y a beaucoup à apprendre de tous ces pays progressistes qui essaient, au prix de mille difficultés, à s’émanciper de l’impérialisme états-unien et de son modèle ultra-libéral. 

Où est Mélenchon ? Au clavier sur son blog, et il continue le service d’éducation populaire si nécessaire en ces temps d’enfumage général. Vous devriez aller y faire un tour. Pour le reste le FdG poursuit son chemin malgré les obstacles innombrables qui se dressent sur sa route. En tout cas ses idées et son programme restent d’une brûlante actualité. Force autonome et conquérante, il a pris date pour la suite des évènements. Et c’est dans l’action qu’il a choisi de se rendre le plus utile, pas dans le bavardage fallacieux ou malveillant. Bien sûr, comme pas mal, j’ai regretté qu’il puisse, dans cette aventure du Pas-de-Calais, compromettre tous les merveilleux acquis de la campagne présidentielle. Et, ce n’est pas le résultat des Législatives de Le Pen à Hénin-Beaumont (+ 4000 voix par rapport à ses propres voix des présidentielles, dans la même circonscription) qui pourra apaiser mes regrets. Seulement, moi, je soutiens surtout le héraut d’une noble cause, et moins le héros tonitruant. 

Tout à fait d’accord, chère Ariane, sur votre appréciation du PS. A force de jouer du billard à trois bandes, les désaveux le guettent effectivement. Les termes « Hypocrite » ou « machiavélique », je les remplace, dans mes conversations courantes, tout simplement, par celui de « socialiste ». A mon sens, dire qu’une personne est « socialiste » ne peut plus avoir d’autre sens que celui d’hypocrite ; Devrais-je ajouter « malveillant » ?