Même Leclerc a organisé, il n’y a pas très longtemps le boycott des produits Danone pour une histoire de marges !
Et rien n’empêche les petits franchisés de boycotter dans leurs magasins, les articles produits dans des conditions humaines ou écologiques déplorables (produits chinois ou raisin du Pérou).
Mais je crois qu’il ne le feront pas, leur moteur étant le profit avant tout. Qu’importe le flacon pourvu qu’on aie l’ivresse !
En dehors des grandes surfaces, où est le problème de boycotter une banque, une compagnie d’assurance, un opérateur téléphonique ?
A part dire amen à tout, quel est le pouvoir de la personne qui touche le RSA, le minimum vieillesse ? Quel est le pouvoir de celui qui n’a pas ou peu d’éducation ?
Tu penses que c’est eux qui vont faire dans le constructif, monter de nouvelles enseignes ? Le boycott, c’est leur seul moyen de peser sur le système.
Personne n’a parlé de détruire ce qui existe, juste d’équilibrer le plateau de la balance entre les tondeurs et les tondus. Juste d’essayer de corriger les dysfonctionnements et les abus.
Et si tu parles de Leclerc, petit entrepreneur sympa qui à réussi en se sortant les tripes, je te conseille d’avoir deux trois rencontres avec ses salariés qui te raconteront leurs jolies conditions de travail et de salaire, ainsi qu’avec ses fournisseurs (ce sont tous des « amis »).
J’évite de te parler des clients qui se font font entuber (heureusement, il n’en n’ont pas vraiment conscience).
On a pu constater, lors des Révolutions arabes, tout l’importance et la résonnance des réseaux sociaux. Le poids de l’information en temps réel et l’impact sur des milliers de personnes au même moment, a démontré le pouvoir du collectif.
Il est quand même étonnant qu’à ce jour, personne n’est souhaité/pu développer ce même contre-pouvoir face au capitalisme et aux marchés.
« Reprendrelamain » à raison sur ce formidable levier que chacun de nous à en main, à travers sa façon de consommer ou de ne pas consommer en l’occurrence.
Puisque l’époque est à l’argent et à la sauvagerie libérale, pourquoi nous, consommateurs et citoyens ne serions nous pas, à notre manière, impliqués dans ce Monopoly géant.
Le système ne fonctionne que grâce à la passivité de chacun. Le boycott n’est pas un système d’activiste, c’est juste un système où chacun va gérer (momentanément) son abstinence.
Les gouvernements successifs se sont bien gardés de mettre en place des Class-action de consommateurs face aux industriels. Mais le boycott çà fait carrément peur..
Face au boycott, il n’y a pas de responsable à condamner, pas de négociation possible, pas de pression ou de lobbying pouvant être exercés. Cette bribe de pouvoir reste entre nos mains.
Le boycott, c’est le talon d’Achille de notre société marchande...
« Il suffirait que les gens ne l’achètent plus, pour que çà arrête de se vendre ». Coluche